Comprendre le syndrome des ovaires polykystiques
27 mars 2025
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est dû à un dérèglement hormonal, fréquent chez les femmes en âge d’avoir des enfants. Ce trouble est la première cause d’infertilité. Des facteurs génétiques et environnementaux en sont à l'origine.
Le syndrome des polykystiques (SOPK) est dû à un dérèglement hormonal d’origine ovarienne et hypophysaire (c’est-à-dire relatif à l’, glande située au niveau du cerveau).
C'est la maladie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer puisque le SOPK affecte 5 à 10 % des femmes, de l’adolescence à la ménopause.
Il est associé à un risque accru de développer ultérieurement des problèmes de santé, tels que :
- le diabète de type 2 ;
- l’excès de graisses dans le sang (taux de cholestérol élevés).
Le rôle des hormones dans le cycle menstruel
Le cycle menstruel est composé de 2 phases séparées par l’.
La phase folliculaire prépare à l’. Dans un cycle normal de 28 jours, elle débute après les règles et dure environ 10 jours. Au cours de cette phase, l’hormone folliculo-stimulante (FSH), fabriquée par l’, stimule les follicules ovariens pour qu’ils produisent un mature. Elle favorise également la sécrétion par les follicules, des œstrogènes qui agissent sur l’épaississement de la utérine et la consistance de la .
L’ dure 24 à 48 heures. Elle est provoquée par une augmentation soudaine et importante du taux d’hormone lutéinisante (LH), sous l’action des œstrogènes, entraînant la rupture du follicule et la libération de l’ mature qui se déplace dans les trompes utérines () jusqu’à l’utérus.
La phase lutéale est la période située entre l’ et l’apparition des règles et peut aller de 12 à 14 jours. Après l’, le follicule transformé en corps jaune produit de la qui contribue à renforcer la utérine en vue de la .
Les perturbations hormonales en cas de syndrome des ovaires polykystiques et leurs conséquences
En cas de SOPK, le taux de ces hormones varie généralement peu au cours du cycle. Le taux de base de LH est plus haut que celui de FSH, n’augmente pas en milieu du cycle et ne déclenche pas d'. Le cycle menstruel est perturbé.
Le taux de LH élevé est à l’origine d'une production excessive d’androgènes ovariens, en particulier de , habituellement produite en petite quantité dans l’organisme féminin. Ce taux élevé de est responsable de plusieurs types d’anomalies chez les femmes concernées :
- la survenue irrégulière des règles ;
- une hyperpilosité, de l’acné, la chute de cheveux, etc. ;
- la présence d’un très grand nombre de follicules au développement inachevé sur les , source d’infertilité chez les femmes.
Ces symptômes sont variables d’une femme à l’autre et ne sont pas toujours présents en même temps. Toutefois, la présence de minimum 2 de ces anomalies, permet d’évoquer le SOPK.
Le syndrome des ovaires « polykystiques », une terminologie obsolète ?
En 1935, la description de cette affection chronique par Stein et Leventhal faisait état de la présence de kystes sur les des patientes affectées par le SOPK. Par la suite, les observations ont finalement conclu à la présence, non pas de kystes, mais d’une multitude de follicules au développement inachevé.
Le SOPK est aussi connu sous les noms de dystrophie ovarienne, de polykystose ovarienne ou encore de syndrome de Stein-Leventhal.
L’origine du déséquilibre hormonal conduisant au SOPK n’est pas clairement identifiée et elle est très probablement multifactorielle.
Ces facteurs sont d’ordre :
- génétique. Environ une vingtaine de gènes de prédisposition au syndrome ont été identifiés ; ils n’expliquent toutefois la survenue du SOPK que dans moins de 10 % des cas. Aussi, les antécédents familiaux (la mère ou une sœur présentant un SOPK) exposent une femme à une augmentation de 30 % du risque de développer la maladie ;
- environnemental. Les perturbateurs endocriniens (substance qui altère la production de certaines hormones et, de ce fait, induit des effets néfastes dans un organisme intact), par exemple, pourraient jouer un rôle dans l’apparition de la maladie, bien qu’aucune preuve n’ait été établie à ce jour.
- Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Syndrome des polykystiques (SOPK). Site internet : Inserm. Paris ; 2019 [consulté le 24 mai 2023]
- Hôpitaux universitaires Genève (HUG). Le syndrome des polykystiques (SOPK) – Information pour les femmes concernées. Site internet : HUG. Genève (Suisse) ; 2021 [consulté le 24 mai 2023]
- National Health service (NHS). Polycystic ovary syndrome. Site internet : NHS. Londres ; 2022 [consulté le 24 mai 2023]