Diagnostic et traitement du syndrome des jambes sans repos
Syndrome des jambes sans repos (impatiences) : la consultation médicale
Le médecin vous interroge d’abord sur vos symptômes (intensité des impatiences, circonstances de survenue, fréquence, évolution, etc.)
Il vous demande aussi si ces manifestations influent sur votre sommeil (insomnies), votre vigilance diurne (épisodes d'endormissements dans la journée), votre ressenti physique (fatigue) et votre humeur (épisodes dépressifs).
Ensuite, il vous questionne sur :
- d’éventuels cas de syndrome des jambes sans repos dans votre famille ;
- vos antécédents médicaux personnels (ex. : diabète, maladie rénale chronique) ;
- les traitements que vous prenez (certains médicaments prescrits ou pris en automédication pouvant déclencher ou aggraver les symptômes).
Enfin, le médecin vous examine.
En général, cette première consultation suffit pour confirmer le diagnostic de syndrome des jambes sans repos. Toutefois, votre praticien peut aussi vous prescrire :
- une prise de sang, afin de vérifier votre taux de votre fer sanguin ;
- un enregistrement du sommeil (polysomnographie), permettant de mieux percevoir les effets du syndrome des jambes sans repos sur vos nuits ;
- une consultation chez un neurologue (spécialiste des maladies du système nerveux) ou un spécialiste des troubles du sommeil. Ceux-ci peuvent en effet assurer une prise en charge médicale mieux adaptée à votre cas, si nécessaire.
Si vous présentez également des mouvements périodiques nocturnes, l'enregistrement du sommeil est couplé à un électromyogramme des muscles des jambes. Ainsi, les mouvements noctunes sont comptabilisés et les microréveils associés sont enregistrés.
Une fois le diagnostic établi, votre médecin vous informe sur la maladie et son évolution possible, son caractère fluctuant avec des périodes d’accalmie et d’aggravation possibles qui pourront nécessiter des adaptations thérapeutiques.
Syndrome des jambes sans repos : un diagnostic souvent tardif
En moyenne, la maladie est diagnostiquée dix ans après les premiers symptômes. Ce retard peut s’expliquer par la méconnaissance du syndrome des jambes sans repos. En particulier, ses symptômes peuvent être confondus avec ceux de certaines pathologies neurologiques ou vasculaires.
Syndrome des jambes sans repos (impatiences) : quel traitement ?
Afin de choisir les soins les mieux adaptés à votre cas, le médecin mesure l’intensité de votre syndrome des jambes sans repos.
Il utilise pour cela une échelle d’évaluation précise (formes dites "légères", "modérées", "sévères" et "très sévères"), en se basant sur :
- la nature de vos symptômes ;
- leur répercussion sur votre humeur et sur votre vie sociale, familiale et professionnelle.
Une hygiène de vie saine et dans certains cas, un traitement médicamenteux, permettent d'atténuer les symptômes du syndrome.
Dans les formes légères, des gestes simples et l’adoption d’une bonne hygiène de vie suffisent en général à atténuer les impatiences. Ces mesures d'hygiène sont cependant indispensables dans les formes plus graves de la maladie.
Dans les formes sévères, responsables de perturbations importantes du sommeil ou d’un retentissement sur la qualité de vie et si les mesures prises dans la vie quotidienne se révèlent insuffisantes, votre médecin peut vous prescrire un médicament de la famille des agonistes dopaminergiques (ex. : pramipexole, ropinirole, rotigotine en patch cutané). Ces produits pallient le manque de dopamine (substance permettant la transmission de l’information dans le système nerveux), qui favorise l’apparition du syndrome des jambes sans repos. Reproduisant l’action de cette dans l’organisme, les dopaminergiques sont souvent très efficaces.
Les doses prescrites par votre médecin dépendent de vos symptômes :
- En cas de manifestations intermittentes, le traitement se prend durant les épisodes du syndrome des jambes sans repos. Il peut aussi être indiqué en préventif (dans les situations qui déclenchent systématiquement des signes).
- Si les symptômes sont réguliers et fréquents, les prises médicamenteuses sont continues.
Des effets secondaires sont possibles : nausées, vomissements, baisse de tension artérielle, somnolence diurne, hallucinations, usage compulsif du médicament et rarement troubles du comportement (par exemple achats compulsifs, addiction au jeu). Pour les éviter, les dopaminergiques sont prescrits à doses modérées, augmentées progressivement.
Ce traitement est seulement symptomatique. En effet, il n’existe pas encore de médicament permettant la guérison du syndrome des jambes sans repos.
Ces médicaments ne sont pas remboursés par l'Assurance Maladie dans le cadre de cette maladie.
Impatiences : le traitement de la cause ou des facteurs favorisants
Si vos impatiences sont liées à une maladie (anémie par carence en fer, diabète, prise en charge d'une maladie rénale chronique, etc.), celle-ci sera traitée pour éliminer la cause des symptômes.
De plus, tout médicament potentiellement déclencheur ou aggravant sera, si possible, supprimé et remplacé par le médecin traitant.
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