Surpoids et obésité de l'adulte : définition, causes et risques

Publié dans : Surpoids et obésité de l'adulte

Le surpoids et l’obésité correspondent à un excédent de graisse dans le corps. Ils sont principalement dus à une alimentation trop riche et une activité physique faible. Des facteurs psychologiques ou génétiques, des maladies chroniques peuvent intervenir dans leur survenue.

Le surpoids et l’obésité de l'adulte sont dus à un excès de corporelle. Celle-ci correspond à l'ensemble de la graisse du corps (ou tissu adipeux). On l'oppose à la qui correspond au poids des muscles, des organes et des .

Le surpoids et l'obésité sont définis à partir de l’indice de masse corporelle (ou IMC). L'IMC se calcule en divisant le poids par la taille au carré d’une personne. C’est un outil de mesure simple, utilisé couramment pour estimer la corpulence d’une personne.

Calculer votre IMC - Indice de masse corporelle

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Corpulence normale (18.5 < IMC < 25)
Poids entre kilos et kilos

Comment interpréter l'IMC ?

Si l'IMC est :

  • < 18,5 kg/m², il s’agit d’une insuffisance pondérale ;
  • = ou > 18,5 et < 25 kg/m², la corpulence est normale ;
  • = ou > 25 et < 30 kg/m², il existe un surpoids ;
  • = ou > 30 kg/m², il s’agit d’obésité.

Le surpoids est défini par un IMC compris entre 25,0 et 29,9 kg/m².

L'obésité est définie par un IMC égal ou supérieur à 30,0 kg/m².

Si l’IMC est :

  • entre 30,0 et 34,9 kg/m², il s’agit d’obésité modérée ;
  • entre 35,0 et 39,9 kg/m², il s’agit d’une obésité sévère ;
  • plus de 40 kg/m², on parle d’obésité massive.

L'obésité est considérée comme une maladie chronique de la nutrition. Elle n'a pas tendance à guérir spontanément et affecte le bien-être physique, psychologique et social des individus.

Elle est présente dans l’ensemble des pays industrialisés et constitue un problème de société, car elle entraîne des conséquences défavorables sur la santé de la population.

Surpoids et obésité : un adulte sur deux concerné en France

En 2015 (Résultats de l’étude Esteban), le surpoids touchait 49 % des adultes (54 % des hommes et 44 % des femmes).

L’obésité constatée est identique en nombre de cas chez les hommes et chez les femmes touchant 17 % des adultes.

L'obésité était deux fois plus élevée chez les 55-74 ans que chez les 18-39 ans.

La part de l’obésité massive (IMC ≥ 40 kg/m2) au sein de l’obésité était de 6 % chez les hommes et de 12 % chez les femmes, les trois quarts d’entre eux présentant une obésité dite modérée (30 kg/m2 ≤ IMC < 35 kg/m2).

En 2020 (Résultats d'une étude coordonnée par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier) :

  • le surpoids concerne toujours 47 % des français adultes. Les hommes sont plus souvent en surpoids que les femmes (36,9 % contre 23,9 %) ;
  • 17 % seraient obèses : 17,4 % d’obèses chez les femmes contre 16,7 % chez les hommes.

1997 - 2020 : stagnation du nombre de cas de surpoids et augmentation de celui d'obésité surtout chez les jeunes

Entre 1997 et 2020, le nombre de cas de surpoids fluctue toujours autour de 30 % alors que celui de l’obésité ne cesse d’augmenter à un rythme rapide. L'obésité est ainsi passée de 8,5 % des adultes en 1997 à 17 % en 2020. L’augmentation est plus marquée chez les plus jeunes.  En effet, depuis 1997, l’obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de 4, et par près de 3 chez les 25-34 ans.

L'obésité n'est pas également répartie sur le territoire français : elle dépasse 20 % dans le Nord et le Nord-Est de la France, et elle est la plus basse (moins de 14,5 %) en Île-de-France et dans les Pays de la Loire.

Le surpoids et l’obésité sont généralement plus fréquents chez les adultes faisant partie des catégories sociales les plus défavorisées.

Les causes du surpoids et de l’obésité sont multiples. Les principales sont l’évolution profonde des rythmes de vie, de l’alimentation et la réduction importante de l’activité physique.

Prise de poids : un déséquilibre entre apports et dépenses d’énergie

Lorsque les apports alimentaires et les dépenses de l’organisme sont équilibrés, le poids est stable chez un adulte. Mais, quand l'énergie apportée est supérieure à celle dépensée pendant une longue période, une prise de poids apparaît progressivement. Cette situation a lieu si :

  • les apports caloriques sont excessifs (alimentation grasse, sucrée, pauvre en fibres, prise de boissons sucrées, portions de grande taille, consommation d’alcool, etc.) ;
  • les dépenses énergétiques quotidiennes sont insuffisantes (inactivité physique et/ou manque d'activité physique et sédentarité devant la télévision, les jeux vidéo, déplacements en voiture, métiers de bureau, etc.)

Dans ces conditions, le corps développe sa (ou tissu adipeux). Celle-ci est constituée de cellules (appelées adipocytes) plus ou moins remplies de graisses. Ce tissu représente en moyenne 32 % du poids du corps chez la femme et 16 % chez l’homme. La , quant à elle, représente le poids des muscles, des organes et des .

Face à un déséquilibre de la balance énergétique, l’évolution suit deux phases :

  • le poids augmente (phase dynamique). Les adipocytes se remplissent de graisse et le surpoids apparaît ;
  • le poids reste élevé (phase statique). Les adipocytes se multiplient, ce qui amplifie la capacité de stockage de graisse de l’organisme et crée les conditions d’une prise de poids supplémentaire.

Facteurs psychologiques et rythme de vie en cause dans le surpoids

La prise de poids est aussi favorisée par :

  • des troubles du comportement alimentaire : grignotage, boulimie hyperphagique, consommation compulsive en cas de stress ou de grande détresse (notamment d’aliments réconfortants très caloriques), etc. ;
  • des troubles anxieux ou dépressifs, périodes de difficulté psychologique ou sociale (difficultés professionnelle, économique, familiale, etc.) ;
  • une diminution du temps de sommeil ;
  • un arrêt du tabac non accompagné de mesures adaptées ;
  • une consommation d’alcool excessive.

Pandémie Covid-19 : répercussion des confinements plutôt chez les jeunes

Les périodes successives de confinement ont conduit à un mode de vie plus inactif avec limitation des déplacements, diminution, voire un arrêt transitoire de l’activité physique, augmentation des comportements sédentaires y compris l’usage des écrans de travail et de loisirs.

Les périodes de confinement ont modifié les comportements alimentaires, particulièrement chez les femmes. La cuisine maison a été favorisée, mais d’autres changements plutôt défavorables à la santé ont été présents : le grignotage, la consommation de produits gras, sucrés, salés, la sédentarité, l'anxiété, le stress et les troubles du sommeil. ont pu conduire à une augmentation de la corpulence, particulièrement chez les moins de 40 ans.

Contexte génétique, périodes critiques de la vie ou maladies favorisant la prise de poids

Des facteurs génétiques interviennent parfois dans le développement de l’obésité. Ainsi, les enfants de parents obèses ont un risque plus important de développer un surpoids.

Certaines maladies génétiques rares peuvent également s’accompagner d’une obésité.

Indépendamment, un surpoids ou une obésité dans l’enfance peut augmenter le risque de développer une obésité à l’âge adulte.

La grossesse et la ménopause sont également des périodes de la vie propices à la prise de poids.

Enfin, des maladies (comme l'hypothyroïdie), ou la prise de certains médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs, antiépileptiques, antidiabétiques, etc.) favorisent le surpoids et l’obésité.

Pourquoi ai-je tendance à grossir ?

Quelques raisons qui peuvent favoriser la prise de poids :

Le surpoids et l'obésité prédisposent à la survenue d’autres maladie et diminuent la qualité de vie. C’est pourquoi il est important de s’en préoccuper.

Surpoids, obésité et maladies cardiovasculaires

En effet, les personnes en situation de surpoids et d’obésité présentent un risque plus élevé de développer des maladies cardiovasculaires :

En cas d'obésité, les varices sont plus fréquentes, ainsi que les accidents de phlébite.

Surpoids, obésité et maladies chroniques

Ces personnes en surpoids souffrent également plus fréquemment de :

Surpoids, obésité et risque de cancer

Le surpoids et l'obésité sont également associés à un risque de développer plusieurs cancers :

Par ailleurs, après le traitement pour un cancer, le surpoids et l'obésité peuvent aggraver l'évolution et augmentent le risque de récidive ou de développer un autre cancer.

Surpoids, obésité et retentissement psychologique

En plus des complications physiques, l’obésité peut être source de problèmes psychologiques. En effet, les rondeurs ne sont pas toujours faciles à assumer. Les personnes en surpoids ont donc parfois une estime de soi altérée et souffrent de discrimination.

  • Haute Autorité de santé (HAS). Guide du parcours de soins : surpoids et obésité chez l’adulte. Site internet : HAS. Saint-Denis la Plaine (France) ; 2024 [consulté le 4 mars 2024]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Obésité. Site internet : Inserm. Paris ; 2019 [consulté le 9 février 2023]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Obésité et surpoids : près d'un français sur deux concerné. Salle de presse Inserm du 20 février 2023. Site internet : Inserm. Paris ; 2023 [consulté le 21 février 2023]
  • Corpulence des enfants et des adultes en France métropolitaine en 2015. Résultats de l’étude Esteban et évolution depuis 2006. BEH n°13/2017 [consulté le 9 février 2023]
  • Institut national du cancer. Surpoids et obésité.Site internet : Inca. Boulogne-Billancourt (France) ; 2021 [consulté le 9 février 2023]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Boulimie et hyperphagie boulimique : Repérage et éléments généraux de prise en charge. Recommandation de bonne pratique. HAS. Saint-Denis La Plaine ; 2019 [consulté le 9 février 2023]
  • Collège des enseignants d'endocrinologie, diabète et maladies métaboliques. Obésité de l'enfant et de l'adulte. ECN. 4ème édition 2019. Elsevier Masson.
  • Delamaire C, Sarda B, Ducrot P, Verdot C, Deschamps V, Serry AJ. Comportements alimentaires et déterminants de la prise de poids des adultes en France pendant le confinement lié à la Covid-19 : évolutions perçues (CoviPrev, 2020). Bull Epidemiol Hebdo 2021;(Cov_7):2-11.
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