Un examen de suivi médical pour l’adolescent entre 11 et 13 ans
26 février 2025
Votre enfant entre dans l’adolescence. À cet âge, il est important de faire le point sur sa santé. C’est pourquoi un examen médical lui est proposé entre 11 et 13 ans. Il est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie sans avance de frais (hors dépassements d'honoraires éventuels).
Pourquoi un suivi médical dès le début de l’adolescence ?
Dès l’âge de 11 ans et parfois avant, votre enfant change, devient un adolescent. Il est essentiel de comprendre son désir nouveau d’indépendance. En même temps, votre enfant a toujours besoin de votre affection et de votre soutien.
Avec la puberté vont débuter d’importantes modifications physiques, intellectuelles et psychiques qui feront de votre enfant un adolescent puis un adulte. Le besoin d’autonomie apparaît et, peu à peu, l’adolescent formule ses choix et développe ses propres expériences. Avec votre aide, il va devenir plus autonome mais également de plus en plus responsable de sa propre santé.
À cet âge, il est important de faire le point sur sa santé avec un médecin. Vous-même en tant que parent avez probablement des interrogations concernant sa santé.
Une partie de la consultation peut se faire hors de la présence des parents, avec votre accord.
Un médecin traitant pour votre enfant
Depuis janvier 2016, les parents d’enfants de moins de 16 ans sont invités à leur choisir un médecin traitant. Ce médecin traitant de l’enfant peut être un généraliste ou un pédiatre, ou tout autre spécialiste qui suit l’enfant. Il peut exercer aussi bien en ville qu’à l’hôpital.
Pour déclarer un médecin traitant pour l’enfant, le médecin choisi par les parents remplit la déclaration en ligne sur présentation de leur carte Vitale. Le médecin traitant de l’enfant peut être le médecin traitant des parents s’ils le souhaitent, mais cela n’est pas une obligation.
Votre enfant entre dans l’adolescence. Les jeunes adolescents traversent une période à la fois dynamique et fragile. Pour les parents, c’est aussi une période d’interrogation, voire parfois d’inquiétude. La consultation médicale permet le dialogue entre vous, le médecin et votre adolescent.
Avant la consultation
Pour l’examen entre 11 et 13 ans, vous pouvez préparer la consultation avec votre enfant. Vous pouvez noter quelques informations et préparer les questions que vous et votre enfant souhaitez aborder avec le médecin : alimentation, sommeil, rythme de vie…
Pendant la consultation et l'examen de votre enfant
Il est important d'indiquer à votre médecin comment se passe la scolarité de votre adolescent, si votre enfant se plaint ou s’il est souvent malade, comment se passent ses relations avec les autres, quels sont ses loisirs, s’il y a eu des modifications familiales ou des conditions de vie depuis le dernier examen...
Le médecin effectue un examen complet.
La croissance
Avec le début de la puberté, la croissance s'accélère. La taille est mesurée, mais aussi le poids à la recherche d'une insuffisance pondérale ou au contraire d'un surpoids.
Le développement pubertaire
La puberté est un processus de transition qui s’accompagne d’une évolution de l’ensemble du corps avec l'apparition des caractères sexuels secondaires (poils, changement de la voix...), une croissance rapide, une modification de la corpulence et des modifications psychiques.
Chez les filles, la puberté commence généralement entre huit et quatorze ans (en moyenne, à onze ans). Le plus souvent, quatre ans sont nécessaires pour atteindre une maturité sexuelle complète.
Chez les garçons, la puberté débute habituellement entre neuf et quatorze ans (en moyenne, à douze ans). Elle dure plus longtemps : en général, les garçons parviennent à la maturité sexuelle au bout de six ans.
Lire l'article Les transformations du corps à la puberté
La recherche d'un problème de santé
Le médecin étudie la statique à la recherche d’une scoliose qui peut apparaître lors de la croissance.
Il recherche les problèmes de santé fréquents à cet âge : acné, règles douloureuses pouvant traduire une endométriose débutante, troubles du sommeil…
Il s'informe de la santé psychologique de l'adolescent : se sent-il bien ? A-t-il des idées noires ? Se sent-il harceler ?
Lire les articles :
Il vérifie la vue (motricité des yeux, strabisme…) et l'audition (examen des tympans, test auditif éventuel).
Lors de son examen de la vue, le médecin peut détecter un trouble de la vision nécessitant d’être corrigé par le port de lunettes. Une consultation chez un ophtalmologue peut alors être prescrite.
Consultez les informations en langage « facile à lire et à comprendre » (FALC) sur les examens réalisés lors de cette consultation pour vérifier la vision, en téléchargeant la bande dessinée Ophtalmo - Est-ce que j’ai besoin de lunettes ? (PDF), réalisée par l’association CoActis Santé dans le cadre de son projet SantéBD.
L'observation de la bouche et les dents
Elle permet la recherche de caries, de problèmes de gencives, d'une malposition dentaire, de dent(s) cassée(s), d'une hygiène insuffisante responsable d'une mauvaise haleine…
L'adaptation scolaire de l’adolescent
Le médecin s'enquiert des éventuelles difficultés au collège, en raison de :
- difficultés à l'oral, à l'écrit ;
- maladresse et manque d'habileté (dyspraxie) ;
- comportement perturbé à la maison et en groupe (troubles de l'attention et/ou hyperactivité...) ;
- somnolence dans la journée en raison d'un manque de sommeil.
Diagnostiquer tôt l'endométriose
L’ est une maladie gynécologique fréquente qui touche près de 10 % des femmes. Elle se caractérise par des lésions qui touchent le plus souvent la région pelvienne.
Elle peut notamment se manifester par des règles douloureuses. N’hésitez pas à en parler à votre médecin lors de cet examen.
Pour en savoir plus, consultez le dossier Endométriose.
La vaccination entre 11 et 13 ans
La période 11-13 ans est le moment des rappels de plusieurs vaccins obligatoires.
C’est aussi le moment de penser au rattrapage vaccinal en cas d’oubli. Très souvent, le calendrier vaccinal n'est pas respecté (oubli d'une ou de plusieurs injections). Dans ce cas, le calendrier vaccinal précise comment effectuer le rattrapage. En général, il n'est pas nécessaire de tout reprendre à zéro.
Pour les jeunes filles et les jeunes garçons, c’est le moment de penser à la vaccination contre le papillomavirus (HPV).
En cas de voyages à l’étranger, selon les pays, certains vaccins sont également recommandés.
Alimentation et activité physique
À l’adolescence, il est important :
- d’avoir un bon équilibre alimentaire ;
- de planifier au moins une heure d'activité physique d'intensité modérée à élevée par jour pour améliorer la souplesse et l'endurance, selon les goûts de l'adolescent (gymnastique, danse, escalade, sports collectifs) ;
- de limiter la sédentarité (ne pas rester assis ou allongé plus de 2 heures consécutives).
Sommeil
Chez les jeunes, le processus d'endormissement est plus tardif en raison d'une sécrétion décalée de mélatonine (hormone du sommeil) au niveau du cerveau. Il s'ensuit un coucher plus tardif, y compris les jours de collège et un réveil spontanément plus tardif.
Lorsqu'ils sont contraints à se lever tôt, les jeunes ne dorment pas assez par rapport à leurs besoins. Ils tentent de compenser ce manque de sommeil par un lever plus tardif pendant les week-ends et les vacances, mais ils sont souvent victimes d'épisodes de somnolence dans la journée.
Il est important de dormir suffisamment, entre 8h30 et 9h30 par nuit pour être en forme dans la journée.
Les insomnies répétées, l'enfermement dans un « sommeil refuge » et tous les troubles du sommeil (cauchemars, etc.) durables peuvent être en relation avec une souffrance psychologique en cette période de la vie souvent perturbée.
Usage des écrans
Quel usage des écrans faites-vous ? Quelle durée quotidienne ? Vous sentez-vous addict aux écrans ? L’usage des écrans en fin de journée (jeux vidéo, réseaux sociaux, séries télévisées…) a tendance d’une part à repousser l’heure de l’endormissement et à rendre cet endormissement plus compliqué. L’usage des écrans la nuit ou le réveil par les notifications des smartphones fragmente le sommeil qui est alors de mauvaise qualité.
46 % des adolescents s’adonnent aux jeux vidéos sur une moyenne 3 heures par semaine. Pour que jouer aux jeux numériques ou vidéo ne deviennent pas une conduite addictive, il est important de surveiller le temps consacré à cette activité et de faire attention au retentissement du jeu sur :
- sur ses activités quotidiennes (sociales, scolaires et professionnelles) ;
- sa santé physique et mentale ;
- ses relations sociales.
Bruit
L'exposition au bruit est la principale cause de déficits auditifs. L'intensité du bruit mais aussi la durée d'exposition au bruit sont en cause dans la survenue ou l'aggravation de la surdité. Quelques réflexes simples pour prévenir la baisse de l’audition.
Conseillez à votre adolescent :
- de ne pas s’exposer au bruit de façon prolongée et d’éviter les environnements à risque (plus de 85 décibels) ;
- au besoin, de porter des protections anti-bruit (type bouchons d'oreilles, par exemple) ;
- avec un baladeur de régler le volume dans un endroit calme, à la moitié du volume maximum, de privilégier les casques aux écouteurs et de limiter la durée d'écoute ;
- en concert et en soirée, de s’éloigner des enceintes et de faire des pauses de 30 minutes toutes les 2 heures, dans un endroit calme.
Il est important de consulter son médecin en cas de baisse brutale de l’audition après une exposition aux bruits forts ou si des sifflements apparaissent et persistent.
Les adolescents peuvent tester leur audition grâce à un outil numérique : le test Höra. Il peut être utilisé en autotest grâce à une application mobile à télécharger. Ce test de repérage de l’audition a été développé par des experts en audiologie, et mis à disposition gratuitement par la Fondation Pour l’Audition. Il permet d’évaluer de façon fine son audition grâce à un test auditif dans le bruit. Concrètement, il faut reconnaître des séries de 3 chiffres dans le bruit présentés simultanément et de façon indépendante aux deux oreilles. Il dure 3 minutes.
Bien être psychique
Être bien dans sa tête est souvent difficile à l’adolescence. C’est pourtant essentiel pour établir des relations sociales constructives, travailler efficacement et faire face aux diverses situations de la vie. Soyez attentif et si votre adolescent est stressé, angoissé ou a des idées noires, n'hésitez pas à demander de l'aide.
Prises de risque sur la route
Sur la route les dangers sont multiples : absence du port du casque à vélo, en trottinette. Des repères simples peuvent aider votre adolescent à éviter les accidents.
Vous êtes adolescent : où trouver des lieux d’écoute ?
Lieux d'écoute et personnes aidantes
En cas de difficultés, vous pouvez en parler avec votre médecin, l’infirmière scolaire.
Il existe également des lieux dans lesquels l’accueil est anonyme, gratuit, immédiat et sans formalité administrative. Vous pouvez y aller seul(e) ou accompagné(e), sans rendez-vous, et aborder tous les sujets qui vous préoccupent. Il existe plusieurs types de structures :
- les maisons des adolescents (MDA) (site externe). Elles vous reçoivent pour un entretien. Si vous le souhaitez, vous pouvez ensuite être orienté(e) vers un professionnel de santé au sein de la MDA (médecin généraliste, nutritionniste, psychologue, assistant social, etc.) ;
- les points d’accueil écoute jeunes (PAEJ) (site externe). Ces structures sont plus petites et plus nombreuses que les maisons des adolescents. Vous y êtes accueilli(e) par un psychologue ou un éducateur. Toutefois, les PAEJ n’assurent pas de soins médicalisés ;
- les espaces santé jeunes (ESJ). Ces lieux sont davantage axés sur la prévention des problèmes de santé chez les adolescents ;
- les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF). Ces lieux sont spécialisés dans le conseil sur la contraception et la prévention des infections sexuellement transmissibles.
Il y a aussi d’autres types de structures où vous pouvez rencontrer des psychiatres, des psychologues et des infirmiers psychiatriques et bénéficier éventuellement d’un suivi régulier. Ces centres vous reçoivent gratuitement, sans que vous soyez adressé par un médecin. Il en existe deux types :
- les centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP). Ils sont ouverts aux enfants et aux jeunes ayant des problèmes psychiques et/ou scolaires ;
- les centres médico-psychologiques (CMP). Ils accueillent les jeunes souffrant de troubles psychiques, à partir de 16 ans. Certains CMP, dits pédiatriques, prennent aussi en charge les moins de 16 ans.
Mon soutien psy : remboursement de séances chez le psychologue
Le dispositif Mon soutien psy permet à toute personne (adolescents, mais aussi adultes et enfants dès 3 ans) angoissée, déprimée ou en souffrance psychique, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie.
Depuis le 15 juin 2024, vous avez le choix entre prendre rendez-vous directement avec un psychologue conventionné et partenaire du dispositif ou consulter d’abord votre médecin pour faire le point sur votre état de santé.
L’accompagnement psychologique comprend :
- une première séance qui est un entretien d’évaluation ;
- entre 1 à 11 séances de suivi psychologique. Ce nombre est adapté à vos besoins par le psychologue.
Pour en savoir plus, consulter l'article : Remboursement de séances chez le psychologue : Mon soutien psy
Numéros utiles pour les adolescents
Si vous souhaitez avoir de l’aide ou des informations en dehors de celles que peuvent vous apporter vos parents, vos amis, votre médecin, l’infirmière scolaire, vous pouvez appeler de façon anonyme :
- Fil santé jeunes au 0 800 235 236
- Alcool info service au 0 980 980 930.
- Drogues info service au 0 800 23 13 13.
- Pour toutes vos questions portant sur la sexualité, vous pouvez appeler le numéro gratuit et anonyme « Sexualités, contraception, IVG » au 0 800 08 11 11.
Numéros d'urgence
- Vous être victime ou témoin de harcèlement : le 3020
- Vous avez des idées noires ou vous pensez au suicide : le 3114
- Vous vous sentez en danger : le 119
- Ministère de la Santé et de l'accès aux soins. Nouveau carnet de santé. Site internet : Ministère de la Santé et de l'accès aux soins. Paris ; 2024 [consulté le 17 décembre 2024]
- L'enfant et les écrans : les recommandations du Groupe de pédiatrie (Société française de pédiatrie) à destination des pédiatres et des familles. Perfectionnement en Pédiatrie. Elsevier Masson 2018;1:19-24