Le traitement de la stéatose hépatique et de la stéato-hépatite métaboliques
Publié dans : Stéatose hépatique métabolique ou maladie du foie gras non alcoolique
04 octobre 2024
Une modification des habitudes alimentaires et physiques est essentielle pour guérir la stéatose hépatique métabolique (foie trop gras) ou ou ralentir l’évolution de la stéato-hépatite métabolique. Un suivi et un accompagnement prolongés sont nécessaires.
Il n’existe actuellement aucun traitement médicamenteux approuvé et montrant une efficacité certaine pour la stéatose hépatique métabolique (MALSD) ou la stéato-hépatite métabolique (MASH).
Les mesures hygiéno-diététiques constituent le seul traitement efficace. Elles englobent la perte de poids et la lutte contre la sédentarité, des changements dans l’alimentation et la pratique d’exercice physique.
Cette modification du style de vie est cruciale pour obtenir :
- une disparition de la stéatose hépatique ;
- un ralentissement de l’évolution de la stéato-hépatite de façon à ce qu’elle n’évolue pas vers une cirrhose.
En présence d'un syndrome métabolique, la personne doit suivre :
- un traitement médicamenteux selon les besoins (médicament antidiabétique, hypolipémiant, etc. ;
- des mesures hygiéno-diététiques toutes aussi importantes.
C’est le cas pour les patients ayant un diabète de type 2, une hypertension artérielle (HTA), des anomalies lipidiques (hypercholestérolémie, etc.).
Les mesures hygiéno-diététiques pour toute la famille, en cas de « foie gras » de l’enfant
Les erreurs alimentaires et la sédentarité des parents participent à l’excès pondéral observé chez les enfants. Il est vivement recommandé que toute la famille change ses comportements de façon durable.
Une perte de poids, même modérée, s’accompagne d’une mobilisation des graisses du foie et d’une amélioration de la qualité du tissu hépatique.
L’objectif est de réduire la masse pondérale de 5 à 10 % en 6 mois, puis d’entrer dans une phase de stabilisation du poids du patient.
Au niveau des habitudes de consommation, il est donc nécessaire :
- d’adopter un régime alimentaire adapté. Un régime personnalisé est basé sur la mesure des dépenses énergétiques totales et au repos ;
- de limiter sa consommation d’alcool à un verre de vin par jour.
Le médecin traitant ou le diététicien peut apporter davantage d’explication sur le rôle d’un régime hypocalorique et donner des conseils concernant le type d’aliments à consommer.
Il convient notamment :
- d’éviter le fructose (sucre) et le saccharose dans les boissons non alcoolisées et les graisses saturées présentes dans les aliments des fast-food et les viandes ;
- d’augmenter les acides gras polyinsaturés d’origine végétale, source d’acides gras oméga-9 (huile d’olive), oméga -6 et oméga-3 (huile de colza, soja, noix, etc., margarines avec oméga-9, 6 et 3) ;
- de privilégier les sucres complexes comme l’amidon, surtout sous forme brute que raffinée (céréales complètes, légumineuses).
Un régime de type méditerranéen est recommandé. Il est riche en légumes, légumineuses et céréales, fruits (dont les fruits à coque). Il est associé à une consommation modérée en produits laitiers et œufs et à une consommation limitée en viandes rouges.
Lire l'article Des repas équilibrés au fil de la semaine
Le recours à la chirurgie bariatrique en cas d'obésité
En cas d’échec des mesures hygiéno-diététiques, une chirurgie bariatrique devrait être envisagée. Cette opération doit être réalisée avant que le patient ne développe une cirrhose.
Être actif au quotidien
L’exercice physique permet d’améliorer la sensibilité à l’ et améliore l’état du foie. Il est ainsi recommandé de lutter contre la sédentarité et d’augmenter son activité physique et sportive. Une activité plutôt endurante est préférable à une activité intense.
Les personnes sont encouragées à augmenter progressivement leur niveau d’activité, excepté en cas de contre-indication due à une maladie.
Il est recommandé que les adultes pratiquent au choix :
- un exercice physique régulier (comme la marche rapide), pendant au moins 30 min la plupart des jours de la semaine. Le but étant de cumuler au moins 150 min d’activités d’intensité modérée par semaine ;
- 75 min d’activités d’intensité élevée par semaine ;
- une combinaison des 2, par périodes de 10 min ou plus.
Les personnes ayant des problèmes de maladie cardiovasculaire (angine de poitrine, infarctus du myocarde, artérite des membres inférieurs, etc.), un surpoids ou une obésité doivent consulter leur médecin traitant avant d’envisager une activité physique intense. L’activité physique est recommandée mais doit être prescrite par le médecin et encadrée par une surveillance spécifique.
L'activité physique adaptée (APA) est réalisée par un kinésithérapeute ou un physiothérapeute diplômé de la filière sport mention APA.
Lire les articles :
- Qu'est-ce que la prescription d'activité physique adaptée ?
- L'activité physique selon ses aptitudes et en toute sécurité
Qu'est-ce que les Maisons Sport-Santé ?
Les Maisons Sport-Santé créées en 2019 ont pour but d’accueillir, d’orienter et d’accompagner les personnes souhaitant entreprendre ou reprendre une activité physique et sportive pour leur santé et leur bien-être, quels que soient leur âge et leurs aptitudes physiques.
Les Maisons Sport-Santé sont ouvertes à tous les publics mais particulièrement :
- aux personnes en bonne santé qui n’ont jamais pratiqué de sport ou n’en ont pas fait depuis longtemps et qui souhaitent se remettre à l’activité physique en bénéficiant d’un accompagnement ;
- aux personnes souffrant d’une affection de longue durée (ALD) ou de maladies chroniques nécessitant une activité physique adaptée prescrite par un médecin et sécurisée par l’accompagnement de professionnels formés.
Les Maisons Sport-Santé permettent à ce public prioritaire, mais aussi à toutes les personnes qui le souhaitent, d’être prises en charge et accompagnées par des professionnels de la santé et du sport afin de suivre un programme sport-santé personnalisé répondant à leurs besoins particuliers et ainsi de s’inscrire dans une pratique d’activité physique et sportive durable.
Lien utiles :
Lutter contre la sédentarité
Qu'appelle-t-on un comportement sédentaire ?
La sédentarité est une situation d'éveil caractérisée par une très faible dépense d'énergie. Elle correspond au temps passé, assis, couché ou debout sans bouger (sans mouvement conduisant à une dépense d'énergie).
Les comportements sédentaires sont par exemple :
- se déplacer en véhicule motorisé ;
- être assis pour lire, écrire, faire un travail de bureau, étudier, passer du temps devant un écran (télévision, jeux vidéo, ordinateur) ;
- être spectateur d'un évènement sportif ;
- être debout dans une file d'attente ;
- être allongé pour lire, regarder la télévision...
Pourquoi diminuer ses temps de sédentarité ?
C'est la concomitance de l'augmentation de l'activité physique et de la réduction des temps de sédentarité qui produit les effets les plus bénéfiques sur la santé.
Le but, pour un adulte, est de diminuer progressivement le temps total sédentaire à moins de 7 heures par jour entre le lever et le coucher.
De plus, il est fortement conseillé de rompre les temps de sédentarité (par exemple les temps passés assis au bureau ou derrière les écrans) par des pauses d'au moins une minute toutes les heures ou de 5 à 10 minutes toutes les 90 minutes, pauses pendant lesquels la personne passe de la position assise à la position debout avec une activité physique d'intensité faible (par exemple, se lever pour ranger un livre ou marcher lentement).
Testez votre niveau d'activité physique et de sédentarité
Avant de changer vos comportements quotidiens, testez votre niveau d'activité physique et de sédentarité sur le site Manger Bouger.
Pour toutes les personnes présentant une stéatose hépatique ou une stéato-hépatite métabolique, la modification du mode de vie nécessite un accompagnement prolongé qui prend la forme d’un « projet thérapeutique ». Des objectifs sont fixés avec l’aide du médecin traitant et des bilans d’étape permettent au patient de faire le point sur sa progression.
Pour inscrire le projet thérapeutique dans la durée et lever les freins aux changements du comportement, un accompagnement psychologique peut être nécessaire. La thérapie cognitive et comportementale permet d’inscrire dans la durée les changements indispensables à l’atteinte des objectifs.
Je retiens
Les mesures hygiéno-diététiques permet de guérir d'une stéatose hépatique métabolique.
Ces mesures permettent de ralentir la progression de la stéato-hépatite métabolique.
- National Health service (NHS). Non alcoholic fatty liver. Site internet : NHS. Londres ; 2022 [consulté le 3 octobre 2024]
- Société nationale française de gastro-entérologie. NASH. Recommandations 2017 de l'EASL. Site internet : Snfge. Paris ; 2019 [consulté le 3 octobre 2024]
- Fédération française de cardiologie. Zoom sur le syndrome métabolique. Site internet : Fédération française de cardiologie. Paris ; 2021 [consulté le 3 octobre 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Méthodes non invasives de mesure de la hépatique -Diagnostic de la cirrhose non compliquée. Site internet : HAS ; Saint-Denis La Plaine (France) ; 2008. [consulté le 3 octobre 2024]
- Constances - Cohortes épidémiologiques en population - Hôpital Paul Brousse. Stéatose hépatique non alcoolique. Site internet : Constances. Villejuif (France) ; 2019 [consulté le 3 octobre 2024]
- Canivet C.M., Faure S. Diagnostic et évaluation de l'hépatopathie stéatosique métabolique. La Revue de médecine interne. 2024;45:41-47
- Association française d'hépatologie. Recommandations pour le diagnostic et le suivi non invasif des maladie chroniques du foie. Site internet : AFEF. Paris ; 2020 [consulté le 3 octobre 2024]]
- Quilliot D, Böhme P, Ziegler O. La stéato-hépatite non alcoolique. Influence de la nutrition, de la physiopathologie au traitement. Post’U(2011)35-46