Les symptômes, le diagnostic et l'évolution de la spondylarthrite

Publié dans : Spondylarthrite ankylosante

En présence de symptômes évocateurs de la spondylarthrite ankylosante (douleurs du dos, des talons, fatigue…), le médecin traitant examine son patient et prescrit un bilan sanguin et des radiographies. Il prend l’avis de médecins spécialistes. Parfois, d’autres analyses sanguines et examens d’imagerie médicale se révèlent nécessaires.

Les symptômes de la spondylarthrite ankylosante sont caractérisés par la survenue de crises douloureuses, localisées à différentes parties du squelette.

Ces crises sont associées à une fatigue importante, persistent pendant au moins trois mois et ont tendance à durer de plus en plus longtemps.

Douleurs concernant l'axe du corps : rachis, bassin et thorax

Les douleurs vertébrales de la spondylarthrite ankylosante

La spondylarthrite ankylosante se manifeste au début par des poussées de douleurs dorsales ou lombaires (lombalgies) qui peuvent paraître banales. Ces crises durent quelques jours à quelques semaines et finissent par se calmer. Dans ce contexte, le diagnostic peut être posé jusqu’à huit ans après le début de la maladie, ce qui retarde d’autant la prise en charge médicale.

C’est pourquoi, en cas de douleur de la colonne vertébrale, certains symptômes évocateurs doivent alerter le patient et l'inciter à consulter. Les douleurs de la colonne vertébrale sont de type inflammatoire : elles se déclarent plutôt la nuit et réveillent la personne vers deux ou trois heures du matin. Elles ne sont pas calmées par le repos et elles durent depuis plus de 3 mois.

Les fessalgies

Des douleurs également de type inflammatoire surviennent dans une fesse (fessalgies), parfois dans les deux et parfois à bascule (tantôt à droite et tantôt à gauche).

Les douleurs du thorax

Des douleurs peuvent survenir au niveau des articulations entre et côtes ou entre et clavicule.

Douleurs de la spondylarthrite ankylosante au niveau des membres

Les douleurs de type inflammatoire concernent :

  • un talon (ou les deux) : le talon est douloureux (talalgie) le matin au réveil, et la situation s'améliore peu à peu lors de la marche. Ces douleurs sont dues à une atteinte des zones d'insertion des tendons (enthésite) ;
  • un doigt ou un orteil gonfle ;
  • des douleurs et une raideur d'une ou plusieurs grosses articulations (genoux, chevilles, épaules, hanches...)

Le diagnostic précoce de la spondylarthrite ankylosante permet de mettre en place un traitement efficace. Il a pour objectifs d'atténuer les symptômes et d'éviter les complications (notamment l'enraidissement de la colonne vertébrale ou des articulations en mauvaise position).

C’est pourquoi il est important de consulter rapidement en présence de symptômes évoquant la maladie.

Le médecin traitant examine le patient et l'interroge sur ses symptômes de manière approfondie et sur ses autres problèmes de santé éventuels (psoriasis, maladie inflammatoire digestive, uvéite, etc.). Il adresse la personne à un rhumatologue

Le médecin prescrit ensuite des examens :

  • des analyses sanguines. Elles permettent de rechercher les signes d’une éventuelle inflammation et la présence d'auto-anticorps ;
  • des radiographies de la colonne vertébrale dans sa totalité et du bassin. Elles aident à localiser les premières atteintes articulaires dans les zones douloureuses du corps.

Pour préciser le diagnostic, le médecin prend l'avis d'un rhumatologue.

Si les résultats du bilan initial n'apportent pas assez d'éléments, le médecin prescrit d'autres examens, en fonction des atteintes liées à la maladie :

  • une IRM des articulations sacro-iliaques et du rachis  cette technique permet de repérer des modifications inflammatoires du bassin et de la colonne vertébrale de façon précoce, avant même que des signes soient visibles sur les radiographies classiques ;
  • et/ou un scanner des articulations sacro-iliaques ;
  • une échographie des articulations périphériques douloureuses (examen utilisant les ).

Si le rhumatologue l’estime nécessaire, des analyses de sang complémentaires sont effectuées. Elles permettent de rechercher d’éventuelles prédispositions génétiques au développement de la spondylarthrite ankylosante (recherche du gène HLA B).

Enfin, en cas d’atteintes de la peau ou de l'œil, l’avis d'un dermatologue ou d'un ophtalmologue est parfois nécessaire.

Le diagnostic final de spondylarthrite ankylosante repose sur un ensemble d'éléments obtenus grâce à ces différents bilans.

Reconnaissance de la spondylarthrite ankylosante en ALD

Si votre spondylarthrite ankylosante nécessite un , votre médecin traitant peut demander sa reconnaissance en affection de longue durée (ALD).

Les examens et les soins en rapport avec la maladie sont alors pris en charge à 100 % sur la base des tarifs de l’Assurance Maladie.

En début de maladie, l'évolution de la spondylarthrite ankylosante est imprévisible. Il n’y a pas de lien entre l’intensité de la douleur et le développement de l’ankylose.

Les traitements actuels permettent le plus souvent de bien limiter les poussées et leurs conséquences. Un suivi médical rigoureux est indispensable pour adapter le traitement selon les phases de la maladie.

L'évolution est variable selon les patients. La maladie se développe souvent de façon très différente d’une personne à l’autre.

Formes mineures de spondylarthrite ankylosante

Parfois, la spondylarthrite reste peu évolutive et n’entraîne pas de conséquences importantes. Ces formes mineures semblent plus courantes chez les femmes.

Formes intermédiaires

La plupart des malades souffrent de formes intermédiaires de la spondylarthrite. La fréquence des poussées douloureuses est diminuée par le traitement. Les périodes d'accalmie sont plus nombreuses.

Formes évolutives

Grâce aux nouveaux traitements de fond, ces formes sont de plus en plus rares.

La spondylarthrite ankylosante devient de plus en plus sévère, avec des crises de plus en plus fréquentes, malgré le traitement. Des symptômes légers peuvent même persister pendant les périodes de rémission. L’inflammation gagne un nombre croissant d’articulations (par exemple, elle s’étend tout au long de la colonne vertébrale). Les articulations atteintes sont dégradées et peuvent s'enraidir progressivement jusqu'à l'ankylose totale, ce qui entraîne une déformation et une gêne très importantes.

Dans certains cas, à un stade avancé de la maladie, la cambrure normale de la colonne lombaire disparaît et le dos est voûté (cyphose dorsale).

Lorsque les articulations périphériques sont touchées, leur mobilité peut aussi être limitée.

Ce processus est lent et évolue généralement sur plusieurs années. Mais à terme, il conduit à une perte progressive de la fonction des articulations, à une limitation des mouvements et donc à celle des activités que le patient peut réaliser.

En cas d’atteinte de l’œil, l’apparition de cicatrices gênant la vision est possible. Pour prévenir et dépister ces complications éventuelles, une surveillance ophtalmologique est programmée.

  • Collège français des enseignants en rhumatologie. Spondylarthrite ankylosante. ECN 2016-2018. Elsevier Masson
  • Haute Autorité de santé (HAS). Actes et prestations - Spondylarthrite grave. Site internet : HAS. Saint Denis La Plaine (France) ; 2022 [consulté le 5 août 2024]
  • Claudepierre P, Wendling D. Spondylarthrite ankylosante. EMC. Appareil locomoteur, 2019;33(3):1-14. Éditions Elsevier Masson 
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Spondyloarthrites. Site internet : Inserm. Paris ; 2023 [consulté le 5 août 2024]
  • Wendling D., Hecquet S., Fogel O., Letarouilly J-G, Verhoeven F., Pham T. Actualisation 2022 des recommandations de la Société française de rhumatologie (SFR) pour la prise en charge en pratique courante des malades atteints de spondyloarthrite, incluant le rhumatisme psoriasique. Revue du Rhumatisme. 2022;89(3):210-222
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