Symptômes, diagnostic et évolution de la scoliose

Publié dans : Scoliose

Souvent asymptomatique, la scoliose doit faire l’objet d’un dépistage systématique chez les enfants et les adolescents. Si la maladie est détectée, des radiographies permettent de préciser le diagnostic, puis de suivre l’évolution des courbures de la colonne vertébrale.

La scoliose idiopathique de l'enfant et de l'adolescent

La scoliose de l'enfant et de l'adolescent se développe le plus souvent progressivement au cours de la croissance. En général son évolution est lente avant la puberté, puis s'accélère durant cette période. Habituellement l'enfant ne se plaint de rien, parfois de douleurs intermittentes du dos.

C’est pourquoi une inspection systématique du dos est recommandée une fois par an chez les enfants et adolescents lors des examens de suivi.

Qui détecte les anomalies de la colonne vertébrale ?

Les parents jouent un rôle important dans la détection de la scoliose de leur enfant.

Le pédiatre ou le médecin traitant examine le dos et la posture lors du suivi de l'enfant et l'adolescent.

Les médecins de l'éducation nationale et les infirmières scolaires participent activement au dépistage de la scoliose.

Lire l'article « L'Assurance Maladie et les dépistages scolaires : Dépistage des problèmes de dos en CM1  »

La détection la plus précoce possible de la scoliose est essentielle pour une bonne prise en charge médicale.

La scoliose chez l'adulte

L'adulte atteint d’une scoliose se plaint parfois de lombalgies. Cependant, cette maladie est asymptomatique la plupart du temps. Seul un examen médical permet alors de la détecter.

Scoliose : une examen minutieux du dos

Pour détecter une scoliose, le médecin procède à un examen médical de son patient, en plusieurs étapes.

Examen en position debout et droite

La personne est mesurée et examinée debout, torse nu (les sous-vêtements sont conservés), et ses deux pieds nus joints. En cas d’asymétrie de longueur des membres inférieurs, le médecin peut utiliser une planchette du côté court afin d’équilibrer le bassin.

Le médecin recherche essentiellement :

  • un déséquilibre du tronc et une modification de la courbure normale de la colonne vertébrale ;
  • une épaule plus haute que l'autre ;
  • une omoplate plus saillante que l'autre ;
  • une asymétrie des plis de taille.

Examen debout, en position penchée en avant à la recherche d'une gibbosité

Le patient, toujours debout, se penche vers l’avant, mains jointes, tête en bas et jambes tendues.

Le médecin regarde l’arrière de son dos pour rechercher une gibbosité (déformation du dos en forme de bosse d'un seul côté) dans le haut du thorax (ou plus rarement au niveau des vertèbres lombaires).

La présence d'une gibbosité permet de poser le diagnostic de scoliose et son absence permet d’éliminer le diagnostic.

C’est la recherche de la gibbosité qui est la seule et la plus efficace façon de dépister la scoliose.

Dos avec et sans gibbosité

Schéma illustrant comment observer une gibbosité dans le dos d’une personne atteinte de scoliose (cf. description détaillée ci-après)

Pour diagnostiquer une scoliose, il existe un exercice très simple. Demandez à la personne de se pencher en avant, les yeux fixés vers le sol. Les jambes doivent être droites. Les bras doivent être ballants en direction du sol. Le dos doit être le plus droit possible.

Si, dans cette position, vous pouvez observer une déformation du haut du dos en forme de bosse, sur l’un des côtés du dos, la personne est atteinte de scoliose. La déformation en forme de bosse est nommée gibbosité.

Le médecin examine l’enfant ou adolescent pour savoir à quel stade de son développement physique il se trouve :

  • Est-il en période de croissance ?
  • La puberté a-t-elle commencée et quelle est le stade pubertaire ?

Si une scoliose est présente, le médecin poursuit son observation par un examen complet (neurologique, orthopédique...) à la recherche d’une maladie ou d’une malformation qui pourrait déformer la colonne vertébrale (ou rachis).

Des radiographies pour confirmer le diagnostic de scoliose et évaluer sa gravité

Si, au terme de la consultation, une scoliose a été détectée, le médecin demande des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic.

Radiographies de la colonne vertébrale

Des radiographies de la colonne vertébrale dans sa totalité, de face et de profil permettent :

  • de poser le diagnostic de scoliose : le rachis est infléchi sur le côté, il existe une cyphose (déformation convexe du dos) et une rotation des vertèbres ;
  • d’évaluer l’importance des déformations existantes : étendue de la scoliose, vertèbres concernées ;
  • de mesurer l’amplitude de courbe majeure du rachis, exprimée en degrés et appelée angle de Cobb. C'est l'angle formé par les vertèbres supérieures et inférieures de la scoliose ;
  • de rechercher une éventuelle cause (malformation vertébrale, vertèbre surnuméraire...) ;
  • de suivre l’évolution de la scoliose dans le temps.

La scoliose et l'angle de Cobb

Schéma expliquant la manière de calculer l’angle de Cobb en cas de scoliose (cf. description détaillée ci-après)

La scoliose est une déviation anormale de la colonne vertébrale. Elle forme une courbe sur l’un des côtés du dos.

Pour déterminer l’amplitude de la déformation de la colonne vertébrale, les médecins calculent l’angle de Cobb. Il se mesure sur une radiographie du rachis, de face. Deux droites sont tracées partant des deux vertèbres les plus inclinées. L’angle formé par l’intersection de ces droites est l’angle de Cobb.

Scoliose : détermination de l'âge osseux

Des radiographies de la main et du poignet gauches, du coude chez l'enfant et des radiographies du bassin chez l'adolescent déterminent l'âge osseux et évaluent donc le degré de maturation et de croissance de l'os par rapport à l'âge.

Autres examens

Selon la nature de la scoliose, l'âge de la personne et le traitement envisagé, d’autres examens peuvent être nécessaires : scanner, IRM et épreuves fonctionnelles respiratoires si la scoliose est suffisamment importante pour retentir sur la capacité à respirer…

L’évolution de la scoliose est appréciée plusieurs fois par an par la mesure de l'angle de Cobb, et cette évolution conditionne le traitement.

On parle de scoliose évolutive dans les cas suivants :

  • la scoliose de l’enfant augmente durant la puberté, au point que la courbure du rachis (angle de Cobb), d’au moins 15° au départ, s’accentue de 5° entre deux radiographies à 4 ou 6 mois d'intervalle ;
  • la courbure du rachis est d’emblée supérieure à 30°, quel que soit l’âge de la personne touchée.

Le risque évolutif de la scoliose chez l'enfant persiste tant que la croissance pubertaire n’est pas achevée. Une surveillance étroite clinique et éventuellement radiologique est indispensable. L’apparition des premières règles chez une jeune fille ayant une scoliose ne constitue pas en particulier un élément formel de maturité osseuse. La surveillance doit être maintenue au moins 2 ans.

De manière générale, chez les adultes, la scoliose est souvent stabilisée. Toutefois, elle peut encore évoluer, de façon plus lente qu’à l’adolescence.

Enfin, pour les femmes, la scoliose s’aggrave parfois à la ménopause (surtout si elle touche la zone lombaire). Durant cette période, la chute du taux hormonal (en estrogènes) peut être responsable d'ostéoporose et fragilise l’os.

Les scolioses importantes peuvent avoir d’autres conséquences :

  • une diminution des capacités respiratoires liée à la déformation du thorax avec un essoufflement chronique ;
  • un impact esthétique (déformation du corps, perte de taille) et psychologique, parfois vécu douloureusement par le patient et altérant sa qualité de vie au quotidien.

La reconnaissance de la scoliose en ALD

Une prise en charge des examens et des soins à 100 % (selon les tarifs de l’Assurance Maladie), en rapport avec la scoliose, est possible au titre de l’affection de longue durée (ALD), selon des critères médicaux bien définis et dans les cas suivants :

  • le patient, quel que soit son âge, souffre d’une scoliose évolutive (soit angle de COBB d'emblée à 30°, soit courbure d'au moins 15° s'aggravant de 5° entre deux radiographies à 6 mois d'intervalle chez l'enfant) ;
  • le patient est adulte et sa scoliose engendre une perte de taille ou une évolution vers la cyphose confirmée par deux radiographies à cinq ans d'intervalle. Un traitement orthopédique ou chirurgical est nécessaire.

Le cas échéant, la demande de prise en charge est établie par le médecin traitant pour les personnes de plus de 16 ans ou par tout autre médecin pour les enfants de moins de 16 ans.

Il peut être nécessaire de réaliser une radio pour confirmer le diagnostic de scoliose. Pour savoir comment se déroule cet examen, vous pouvez lire la bande dessinée La radio sur le site santebd.org.

Ce document a été réalisé par l’association CoActis Santé avec des personnes en situation de handicap. Il contient des images et des mots simples. C’est pourquoi il est facile à lire et à comprendre (FALC).

  • Haute Autorité de santé (HAS). Scoliose structurale évolutive. Actes et prestations. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2018 [consulté le 27 mai 2024]
  • De Bodman C, Zambelli P-Y, Dayer R. Scoliose de l’adolescent : critères diagnostiques et prise en charge. Rev Med Suisse 2017;13:422-426
  • Cunin V. et Raux S. Scoliose en période de croissance. Elsevier Masson. Pédiatrie - Maladies infectieuses. 2021;41(2):1-38
  • Marty-Poumarat C. Prise en charge des scolioses de l’adulte. Elsecier Masson. AKOS (Traité de médecine). 2016;19(3):1-7
Cet article vous a-t-il été utile ?
Pourquoi cet article ne vous a pas été utile ?