Le traitement de la sclérose en plaques

Publié dans : Sclérose en plaques

À ce jour, aucun traitement ne guérit la sclérose en plaques. Un traitement de fond prévient les récidives des poussées dans les formes récurrentes-rémittentes. Les formes progressives sont difficiles à soigner. La rééducation est utile à tous les stades de la maladie.

La prise en charge thérapeutique des personnes atteintes de sclérose en plaques est assurée par une équipe médicale spécialisée (neurologue, médecin de rééducation...) en coordination avec le médecin traitant. Elle fait également appel à d'autres professionnels de santé, selon les besoins : ophtalmologue, kinésithérapeute, ergothérapeute...

Si les traitements ne permettent pas de guérir la sclérose en plaques, ils préviennent de mieux en mieux l'apparition des poussées et retardent la survenue d'un handicap définitif. Cependant, ils sont peu efficaces sur la forme de sclérose en plaques d'emblée progressive pour prévenir le handicap.

Les traitements ont pour objectif de :

  • soulager les symptômes pour améliorer la qualité de vie ;
  • réduire le nombre, la durée et l'intensité des poussées et l'inflammation aiguë liée à la maladie ;
  • éviter les complications liées à l'immobilité, et ce grâce à la rééducation fonctionnelle.

En cas de poussée de sclérose en plaques, des corticoïdes sont prescrits, en perfusion quotidienne, sous forme de «  »(dose unique administrée en 3 heures), 3 jours de suite.

Ils permettent de diminuer la durée de la poussée et d'accélérer la récupération.

Ils ne préviennent par la survenue d'une nouvelle poussée.

Seul un neurologue peut prescrire et renouveler le de sclérose en plaques. Le patient peut être orienté vers d'autres spécialistes, en coordination avec le médecin traitant.

Le a pour but de réduire la fréquence des poussées, de diminuer les séquelles et donc de ralentir la progression du handicap. Tous les médicaments utilisés agissent sur le de façon à diminuer la réponse immune.

Les médicaments du appartiennent à deux catégories.

Les médicaments de première intention, les immunomodulateurs

Il sont utilisés pour compenser le dérèglement du souvent impliqué dans les maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques :

  • interférons ß par voie injectable sous-cutanée ou intramusculaire. Ce médicament peut être responsable de symptômes pseudo-grippaux après leur administration,
  • acétate de glatiramère par voie injectable sous-cutanée quotidienne,
  • diméthyl fumarate en comprimé à prise quotidienne,
  • tériflunomide en comprimés à prise quotidienne.

L'ocrelizumab en perfusion, médicament classé comme  , peut être utilisé en première intention.

Les médicaments de seconde intention, les immunosuppresseurs

Prévenir la progression du handicap reste le défi thérapeutique actuel.

Les immunosuppresseurs sont plus actifs pour les cas de sclérose en plaques plus sévères ou en cas d’échec du traitement de première intention. Ils peuvent réduire le nombre de poussées, retarder ou réduire le handicap et le nombre de lésions. Ces immunosuppresseurs sont plus ou moins sélectifs et ont donc un effet plus ou moins marqué sur le .

Il s’agit de :

  • d'une biothérapie par en perfusion veineuse : natazilumab, ocrelizumab, ofatumumab,
  • d'immunosupresseurs sélectifs pris par voie orale : fingolimod ou ozanimod, ponesimod,
  • la mitoxantrone administrée en perfusion veineuse, lorsque toutes les autres alternatives se sont relevées inefficaces.

Le neurologue informe la personne des effets secondaires des traitements qui nécessitent une surveillance (en particulier, risque infectieux avec les immunosuppresseurs, écho-doppler cardiaque en raison de la toxicité cardiaque avec la mitoxantrone, surveillance des globules blancs par prise de sang, électrocardiogramme, fond d'œil...).

Les femmes traitées doivent utiliser une contraception car ces médicaments peuvent présenter un risque en cas de grossesse.

Les symptômes varient d'une personne à l'autre et le traitement de la sclérose en plaques est adapté à chaque cas particulier. Le but du traitement est d'améliorer la qualité de vie des personnes.

Il s'agit de soulager la douleur quand elle existe, de diminuer les contractures musculaires, de traiter la constipation, l'anxiété, les troubles urinaires, les troubles sexuels...

La rééducation est utile à chaque stade de la maladie. Elle l'est également en dehors des poussées pour le renforcement musculaire, dès que la fatigue devient invalidante ou qu'une nouvelle gêne apparaît. Selon les besoins de chaque personne, la rééducation peut avoir lieu en cabinet de ville, en hôpital de jour ou dans un centre de rééducation.

Voici quelques exemples de rééducation :

  • en cas d'autonomie : auto-rééducation et entretien musculaire ;
  • en cas de poussées importantes : rééducation pour éviter les complications liées à l'immobilité ;
  • en cas de perte d'autonomie : aides pour apprendre à se déplacer en fauteuil roulant, pour maintenir sa force musculaire et ses activités de la vie quotidienne.

Reconnaissance de la sclérose en plaque en ALD

Votre médecin traitant peut demander la reconnaissance de votre sclérose en plaques en affection de longue durée (ALD).

Les examens et les soins en rapport avec l’affection sont alors pris en charge à 100 % sur la base des tarifs de l’Assurance Maladie.

  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Sclérose en plaques (SEP). Site internet : Inserm. Paris ; 2020 [consulté le 26 janvier 2022]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Sclérose en plaques – Le point sur la stratégie thérapeutique. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2019 [consulté le 26 janvier 2022]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Actes et prestations sur la sclérose en plaques. Actualisation juillet 2015. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2015 [consulté le 26 janvier 2022]
  • Collège des enseignants de neurologie (CEN). Sclérose en plaques. ECN 2018. 4ème édition Elsevier Masson
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