Traitement de la sclérose en plaques
02 avril 2025
À ce jour, aucun traitement ne guérit la sclérose en plaques. Un traitement de fond prévient les récidives des poussées dans les formes récurrentes-rémittentes. Les formes progressives sont difficiles à soigner. La rééducation est utile à tous les stades de la maladie.
La prise en charge thérapeutique des personnes atteintes de sclérose en plaques est assurée par une équipe médicale spécialisée (neurologue, médecin de rééducation...) en coordination avec le médecin traitant. Elle fait également appel à d'autres professionnels de santé, selon les besoins : ophtalmologue, kinésithérapeute, ergothérapeute...
Si les traitements ne permettent pas de guérir la sclérose en plaques, ils préviennent de mieux en mieux l'apparition des poussées et retardent la survenue d'un handicap définitif. Cependant, ils sont peu efficaces sur la forme de sclérose en plaques d'emblée progressive pour prévenir le handicap.
Les traitements ont pour objectif de :
- soulager les symptômes pour améliorer la qualité de vie ;
- réduire le nombre, la durée et l'intensité des poussées et l'inflammation aiguë liée à la maladie ;
- éviter les complications liées à l'immobilité, et ce grâce à la rééducation fonctionnelle.
En cas de poussée de sclérose en plaques, des corticoïdes sont prescrits, en perfusion quotidienne, sous forme de « » (dose unique administrée en 3 heures), 3 jours de suite.
Ils permettent de diminuer la durée de la poussée et d'accélérer la récupération.
Ils ne préviennent par la survenue d'une nouvelle poussée.
Seul un neurologue peut prescrire et renouveler le de sclérose en plaques. Le patient peut être orienté vers d'autres spécialistes, en coordination avec le médecin traitant.
Le a pour but de réduire la fréquence des poussées, de diminuer les séquelles et donc de ralentir la progression du handicap. Tous les médicaments utilisés agissent sur le de façon à diminuer la réponse immune.
Les médicaments
Les médicaments de première intention
- Les immunomodulateurs
Les immunomodulateurs sont utilisés pour compenser le dérèglement du souvent impliqué dans les maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques : interférons ß par voie injectable sous-cutanée ou intramusculaire ou acétate de glatiramère par voie injectable sous-cutanée quotidienne.
- Les immunosuppresseurs
Les immunosuppresseurs sont plus actifs pour les cas de sclérose en plaques plus sévères d'emblée. Ces immunosuppresseurs sont plus ou moins sélectifs et ont donc un effet plus ou moins marqué sur le .
Prévenir la progression du handicap reste le défi thérapeutique actuel.
Il s'agit des médicaments suivants :
- le tériflunomide en comprimés à prise quotidienne ;
- le diméthyl fumarate en comprimé à prise quotidienne ;
- le ponésimod en comprimés à prise quotidienne ;
- des anticorps monoclonaux : ocrelizumab en perfusion ou ofatumumab en injections sous-cutanées.
Les médicaments de seconde intention, les immunosuppresseurs
Les immunosuppresseurs sont plus actifs pour les cas de sclérose en plaques plus sévères ou en cas d’échec du traitement de première intention. Ils peuvent réduire le nombre de poussées, retarder ou réduire le handicap et le nombre de lésions. Ces immunosuppresseurs sont plus ou moins sélectifs et ont donc un effet plus ou moins marqué sur le .
Prévenir la progression du handicap reste le défi thérapeutique actuel.
Il s’agit de :
- d'une biothérapie par en perfusion veineuse : natazilumab (en perfusions intra-veineuses ou en injections sous-cutanées), ocrelizumab (en perfusions intra-veineuses), ofatumumab (par voie sous-cutanée) ;
- d'immunosupresseurs sélectifs pris par voie orale chaque jour : fingolimod, ponesimod.
En troisième ligne
Certaines formes de sclérose en plaques répondent insuffisamment aux traitements précédents. Il est possible alors de prescrire :
- la mitoxantrone administrée en perfusion veineuse mensuelles ;
- la cladribine en comprimé selon un schéma spécifique.
Le choix du traitement
Le choix du dépend de chaque situation.
Le médecin peut choisir d'instaurer en premier un traitement ou peu , puis en cas d'efficacité insuffisante, il prescrit un traitement de deuxième intention, plus efficace.
En présence d'une sclérose en plaques active, le médecin peut aussi être amené à prescrire, d'emblée, un traitement de « haute efficacité » par anti-corps monoclonaux.
Inversement, si la sclérose en plaque est inactive depuis plusieurs années et surtout après 50 ans, l'équipe médicale peut modifier le traitement dans le sens d'une diminution.
Traitement par immunosuppresseurs et biothérapie : des précautions indispensables
Avant la mise en route du traitement, un bilan est effectué afin de s'assurer que la personne ne présente pas d'infection en cours (tuberculose latente, abcès, infection virale...)
Le traitement par ou un autre nécessite un suivi par le médecin traitant et le neurologue (prises de sang et examen clinique).
La surveillance selon les traitements prescrits
Le neurologue informe la personne des effets secondaires des traitements qui nécessitent une surveillance (en particulier, syndrome pseudo-grippal lors de l'utilisation de l', risque infectieux avec les immunosuppresseurs, écho-doppler cardiaque en raison de la toxicité cardiaque avec la mitoxantrone, surveillance des globules blancs par prise de sang, électrocardiogramme, fond d'œil...).
Les femmes traitées doivent utiliser une contraception car ces médicaments peuvent présenter un risque en cas de grossesse.
Si un traitement par mitoxantrone est envisagé, des mesures de préservation des gamètes sont proposées car ce médicament altère la fertilité.
Traitement de la SEP et vaccinations
Avant la mise en route d'un traitement ou , les vaccinations sont mises à jour, dans le respect des éventuelles contre-indications.
La vaccination anti-pneumococcique est effectuée. Chaque année, la vaccination antigrippale est nécessaire.
L'activité physique
Les personnes atteintes de sclérose en plaques ont tendance à restreindre leur activité physique en raison de leur fatigabilité, de l'altération de leur condition physique et de leur peur (non justifiée) de déclencher une nouvelle poussée.
Or l'activité physique est bénéfique. Elle améliore la capacité cardiorespiratoire, la force musculaire, l'équilibre, la mobilité, la tolérance à l'effort et la qualité de vie.
L'activité physique est possible en dehors d'une poussée de sclérose en plaques à la phase aiguë.
L'activité physique en atmosphère chaude et humide est déconseillée car l'augmentation de la chaleur du corps majorent les symptômes de la maladie.
Une consultation médicale d'activité physique permet de définir, en accord avec la personne, son niveau d'activité possible et d'établir ainsi une prescription d'activité physique adaptée.
Quelle que soit la prescription, il est recommandé de diminuer le temps de sédentarité à moins de 7 heures par jour et de rompre les temps prolongés assis en se levant et en bougeant au moins une minute toutes les heures.
L'activité physique supervisée et adaptée
Lorsque l'état de santé de la personne le permet, une activité physique et de loisirs supervisée par un éducateur sportif formé est conseillée : marche et activités permettant d'améliorer l'équilibre, la mobilité et l'endurance( Pilates, yoga, tai-chi, équitation, exercices en milieu aquatique, etc.)
Pour les personnes plus gênées par leur maladie, un programme d'activité physique adaptée supervisé par un professionnel (kinésithérapeute ou enseignant formé).
La rééducation/réadaptation
Lorsque son handicap est plus sévère, la personne atteinte de sclérose en plaques bénéficie de soins de réadaptation. Cette rééducation peut avoir lieu en cabinet de ville, en hôpital de jour ou dans un centre de rééducation.
L'accompagnement psychologique
Le médecin veille à proposer un soutien psychologique.
Les symptômes varient d'une personne à l'autre et le traitement de la sclérose en plaques est adapté à chaque cas particulier. Le but du traitement est d'améliorer la qualité de vie des personnes.
Il s'agit de soulager la douleur quand elle existe, de diminuer les contractures musculaires, de traiter la constipation, l'anxiété, les troubles urinaires, les troubles sexuels...
Reconnaissance de la sclérose en plaque en ALD
Votre médecin traitant peut demander la reconnaissance de votre sclérose en plaques en affection de longue durée (ALD).
Les examens et les soins en rapport avec l’affection sont alors pris en charge à 100 % sur la base des tarifs de l’Assurance Maladie.
- Institut national de la santé et de la recherche médicale. Sclérose en plaques (SEP). Site internet : Inserm. Paris ; 2020 [consulté le 31 mars 2025]
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- Ouallet J.-C. Sclérose en plaques : traitements de fond. EMC neurologie. Elsevier Masson. 2024;47(2):1-15