La consultation médicale et le traitement de la sciatique

Publié dans : Sciatique

Le médecin détermine s'il s'agit d'une sciatique L5 ou S1. Les examens complémentaires ne sont nécessaires qu’en cas de sciatique compliquée ou prolongée. Le traitement est essentiellement médicamenteux et la rééducation peut être utile. La chirurgie est réservée à certaines formes de sciatiques.

Avant de vous prescrire un traitement adapté pour soigner la sciatique, le médecin traitant vous examine. Il détermine avec vous :

  • les circonstances de l'apparition de la douleur ;
  • le degré de gêne au quotidien ;
  • le trajet de la douleur ;
  • la répercussion de la douleur sur votre capacité à travailler.

Il vous examine debout, recherche un trouble de la statique comme une scoliose et les mouvements qui déclenchent la douleur du nerf sciatique. Il vous demande de marcher.

L'examen est complété, en position allongée et assise par :

  • des manœuvres permettant d'authentifier la sciatique ;
  • l'analyse de la force musculaire et de la sensibilité ;
  • l'étude des réflexes neurologiques.

Après son examen, le médecin traitant peut vous préciser s'il s'agit d'une sciatique L5 ou S1 selon la racine du nerf atteinte.

Dans un premier temps, aucun examen complémentaire n'est utile. En revanche, si les douleurs du nerf sciatique persistent au-delà de quelques semaines, si elles résistent au traitement ou si vous présentez d'emblée une forme compliquée, il vous prescrit un bilan complémentaire : radiographies du rachis dorsolombaire, scanner, IRM...

Un avis auprès d'un rhumatologue ou d'un chirurgien est utile dans les formes compliquées ou prolongées de sciatique.

La sciatique : une maladie professionnelle

Sous certaines conditions, la sciatique peut être reconnue comme maladie professionnelle si elle est provoquée par la manutention manuelle de charges lourdes.

Parlez-en à votre médecin.

Il peut prendre différentes formes.

Les médicaments de la sciatique

En cas de douleur sciatique, votre médecin traitant peut vous prescrire, pour vous soulager :

  • des antalgiques comme le paracétamol. Si vous n'êtes pas suffisamment soulagé, votre médecin pourra opter pour un antalgique destiné à traiter des douleurs plus intenses : l'association paracétamol/codéine, le tramadol et l'association paracétamol/tramadol peuvent notamment être utilisés ;
  • des anti-inflammatoires non stéroïdiens actifs dans les inflammations aiguës du nerf sciatique. Ces médicaments ne sont prescrits que si la personne ne présente pas de contre-indications (âge, grossesse, ulcère de l'estomac, etc.) et sur une courte durée (5 jours maximum) ;
  • des en cas de contractures musculaires douloureuses.

Il vous adresse, si besoin, à un rhumatologue. Celui-ci peut être amené à réaliser une épidurale dont l'effet antalgique dure 3 à 6 semaines.

S'il existe une maladie en cause dans la survenue de la lombosciatalgie (ostéoporose...), un traitement adapté est mis en route.

Pas de kinésithérapie en cas de douleur aiguë de sciatique

La kinésithérapie n'est pas indiquée dans la phase aiguë de la sciatique. Dans certains cas, votre médecin traitant peut vous prescrire des séances, une fois la douleur aiguë de la sciatique passée.

Sciatique : quand faut-il être opéré(e) ?

Un avis auprès d'un chirurgien est nécessaire en cas de sciatique persistante, récidivante ou invalidante.

Chirurgie de la hernie discale

La chirurgie, en cas de sciatique provoquée par une hernie discale, consiste à retirer la hernie du disque intervertébral.

En France, en 2022, l’intervention pour hernie discale lombaire a concerné 20 971 personnes, des chiffres un peu en baisse par rapport à 2018 (29 627 personnes opérées).

La chirurgie est urgente lorsqu'il existe une paralysie, un syndrome de la queue de cheval ou lorsque la sciatique est hyperalgique (extrêmement douloureuse).

Elle peut également être décidée lorsque la sciatique dure depuis plusieurs semaines, résiste au traitement médical et a un fort retentissement sur la vie quotidienne.

La chirurgie est en général efficace sur la sciatique mais des douleurs lombaires (lombalgies) persistent le plus souvent.

Des complications postopératoires sont possibles :

  • une fuite de interne responsable de maux de tête ou un écoulement de au niveau de la cicatrice ;
  • un hématome post opératoire ;
  • une infection du disque opéré ;
  • des douleurs sciatiques persistantes liées à l'inflammation du nerf ;
  • une récidive de hernie discale ;
  • des douleurs chroniques dites neuropathiques avec sensations de brûlures, dues à la souffrance des tissus nerveux...

Hernie discale

Schéma représentant les mécanismes d’une hernie discale au niveau du nerf sciatique (cf. description détaillée ci-après)

Le disque intervertébral est situé entre deux vertèbres. Il est composé d’un anneau périphérique ovale, et d’un noyau rond, situé au centre du disque intervertébral.

Dans le cas d’une hernie discale, les vertèbres se rapprochent l’une de l’autre, provoquant une pression sur le disque. Cette pression provoque la migration du noyau qui peut alors sortir du disque intervertébral. Cette sortie du noyau est appelée hernie discale.

Le nerf sciatique est un long canal passant au niveau des vertèbres. La hernie discale peut provoquer une compression ou une inflammation de ce nerf contre les vertèbres. C’est ce qui provoque la douleur.

Chirurgie du rachis lombaire

D'autres interventions chirurgicales peuvent être proposées lorsque l'arthrose est en cause dans la survenue de la sciatique :

  • élargissement d'un canal lombaire étroit (canal rétréci par l'arthrose) ;
  • correction d'un spondylolisthésis (glissement d'une vertèbre par rapport à la vertèbre située ci-dessous).

Prado, le service de retour à domicile

En cas d’hospitalisation pour chirurgie, l'Assurance Maladie peut vous accompagner pour préparer au mieux votre retour à domicile. Avec Prado, un conseiller de l’Assurance Maladie vous rend visite pendant votre hospitalisation pour planifier les premiers rendez-vous, dont vous aurez besoin après votre sortie, auprès des professionnels de santé de ville.

Ce conseiller peut également faciliter vos démarches administratives

En cas de sciatique non compliquée et non opérée, votre médecin peut autoriser voire recommander la pratique de certaines activités.

Lorsqu'on souffre d'une névralgie du nerf sciatique, le repos au lit prolongé est à éviter. Le renforcement musculaire est essentiel, et votre médecin traitant vous conseille sur les bons gestes à adopter et les exercices à pratiquer.

Il est possible de reprendre certaines activités sportives, comme la marche ou la natation, sans attendre la disparition complète de la douleur lombaire. Parlez-en à votre médecin traitant.

Si nécessaire, votre médecin traitant vous prescrit un arrêt de travail. Sa durée, très variable, est adaptée à :

  • votre âge et votre condition physique ;
  • la cause de votre sciatique ;
  • la nature de votre travail ;
  • le temps et les modalités de transport pour vous rendre à votre travail.

Pour un travail sédentaire, 1 à 2 jours d’arrêt de travail sont le plus souvent suffisants. Pour un travail très physique, avec port de charges lourdes, un arrêt de travail d’environ cinq semaines peut être nécessaire.

Parlez à votre médecin traitant de votre profession et des conditions dans lesquelles vous travaillez (transport, activité manuelle...) Il pourra vous orienter vers votre médecin du travail pour une visite de pré-reprise. Cette visite permettra d'évaluer votre aptitude au poste de travail que vous occupez et de proposer une adaptation ergonomique de votre poste pour éviter les récidives, ou préconiser un changement de poste.

  • Haute Autorité de santé (HAS). Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2019 [consulté le 14 avril 2023]
  • Caisse Nationale de l'Assurance Maladie. Arrêt de travail, sciatique, après avis de la HAS. Site internet : ameli. Paris ; 2013 [consulté le 14 avril 2023]
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  • Agence nationale se sécurité du médicament et des produits de santé. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et complications infectieuses graves - Point d'Information actualisé le 20/05/2020. Site : Ansm. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2020 [consulté le1 4 avril 2023]
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  • Société française de rhumatologie. Mal de dos : lombalgie, lomboradiculalgie. Site internet : SFR La rhumatologie pour tous. Paris ; 2020 [consulté le 14 avril 2023]
  • Santé publique France. Troubles musculo-squelettiques en France : où en est-on ? Site internet : Santé Publique France. Saint-Maurice (France) ; 2024 [consulté le 5 avril 2024]
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