Mon enfant est-il en souffrance psychologique : quels symptômes doivent m’alerter ?
Publié dans : Santé mentale de l'enfant
17 septembre 2024
Comment reconnaître les symptômes d'alerte d'une éventuelle souffrance psychologique de son enfant avant l'adolescence ? Quand s'inquiéter ?
Le développement de l'enfant est progressif et variable d'un enfant à l'autre. Il résulte de son activité cérébrale en interaction avec son environnement.
Les acquisitions ne se font pas pour tous les enfants au même âge. Certains, par exemple, marchent à 10 mois et d'autres à 16 mois.
Les signes d’alerte sont des troubles de la communication (retard dans le développement du langage, absence de pointage), des troubles des acquisitions, des troubles du comportement (gestes répétés, obsessions inhabituelles) et des difficultés dans les relations sociales (isolement ou comportement inadapté, incompréhension des émotions des autres).
Avant 18 mois
L'absence de babillage, de sourire ou de réaction à la voix des parents, de pointage (l’enfant ne pointe pas du doigt en direction de l’objet qui l’intéresse), de gestes sociaux pour communiquer à partir de 12 mois (le nourrisson ne fait pas coucou, au revoir, ne lève pas les bras pour être porté, etc.) sont considérés comme des signes à surveiller.
À partir de 18 mois
Une attention est nécessaire dans les situations suivantes :
- absence de mots à 18 mois et au-delà, puis absence d’association de mots à 24 mois et au-delà ;
- difficultés d’attention : l’enfant ne partage pas l’attention d’une personne sur un objet. Il ne cherche pas à attirer l’attention d’autrui ;
- manque de réciprocité et de réaction sociales : l’enfant rencontre des difficultés pour adresser un regard (il ne regarde pas dans les yeux), il ne sourit pas ou rarement et reste silencieux, il ne répond pas à l’appel de son prénom. Il réagit peu aux séparations et retrouvailles ;
- difficultés de langage : les sons qu’il produit sont sans intention de communication ;
- difficultés dans le jeu socio-imitatif (il ne joue pas à faire semblant, il n’entre pas en contact avec autrui par le jeu) ou dans les réponses sensorielles (l’enfant recherche ou évite des sensations) ;
- non acquisition de la marche.
Voici quelques situations qui peuvent vous alerter et vous amener à vous interroger sur le bien-être psychologique de votre enfant.
Votre enfant a des pensées négatives sur lui-même :
- il dit des choses négatives sur lui, ou s’accuse pour des choses hors de son contrôle ;.
- il entretient des pensées pessimistes.
Votre enfant a des difficultés à la maison :
- il a des difficultés à s'habiller ou à manger seul ;
- il fait pipi au lit ;
- il s'isole.
Votre enfant a des difficultés à l’école :
- il a de la difficulté à se concentrer et ses résultats scolaires sont en baisse ;.
- il manque souvent l’école et ses absences sont mal ou non justifiées.
Votre enfant change d’humeur :
- il semble très malheureux, inquiet, coupable, fâché, craintif, irritable ;
- il est triste et il a des idées noires. Chez l’enfant, la tristesse est difficile à repérer car son expression peut prendre des formes très différentes. L’enfant peut être en retrait, s’isoler ou avoir peur. À l’inverse, sa tristesse peut se manifester par de l’agitation, de l’agressivité, voire de l’hyperactivité ou de la provocation ;
- il se sent impuissant, désespéré, seul ou rejeté.
Consulter la fiche pratique « Accompagner les parents dans le contexte d’idées suicidaires ou après une tentative de suicide »
Son comportement change :
- il cherche souvent à être seul. Son attitude d’isolement ou de retrait de l’enfant peut aller jusqu’à l’évitement social et/ou le mutisme, consistant à ne plus parler du tout ;
- il pleure facilement ;
- il est plus calme que d’ordinaire, moins énergique ou au contraire il a des comportements perturbateurs ;
- il se désintéresse des sports, des jeux ou des activités qu’il aimait, ou les évite complètement ;
- il réagit de façon disproportionnée, se met soudainement en colère ou éclate en sanglots pour des incidents problèmes mêmes somme toute mineurs ;
- il régresse vers des habitudes immatures (pipi au lit par exemple) ;
- il a de la difficulté à s’entendre avec ses amis ;
- il adopte des comportements répétitifs et il est intolérant au changement ;
- il a des mouvements répétitifs du buste, de la tête, des bras (battement des mains, balancement du corps…) et il utilise les objets de façon répétitive : aligner ses jouets, faire tourner sans cesse une roue de voiture…
Votre enfant se plaint de troubles physiques :
- il a de façon répétitive des maux de tête, des maux de ventre, des douleurs multiples ;
- il manque d’énergie ou est perpétuellement fatigué ;
- il a des problèmes de sommeil (difficultés à dormir, réveils nocturnes, cauchemars, terreurs nocturnes, cauchemars…) ;
- il présente un tic nerveux comme se ronger les ongles, jouer avec ses cheveux ou sucer son pouce.
La présence d’un ou de plusieurs de ces changements chez votre enfant ou votre adolescent ne signifie pas forcément qu’il a un problème de santé mentale. Cependant, restez vigilant et consultez au moindre doute.
Les situations de maltraitance peuvent avoir des conséquences sur le bien-être et la santé mentale d’un enfant. Si vous avez une question sur la maltraitance, deux BD peuvent vous aider :
- Téléchargez la BD Maltraitance – Comprendre et arrêter la maltraitance, qui décrit ce qu’est la maltraitance et les moyens pour l’arrêter.
- Téléchargez la BD Maltraitance – Les différentes sortes de maltraitance, qui explique comment détecter les différentes situations de violences ou de maltraitance.
Ces fiches ont été réalisées par l’association CoActis Santé, avec des images et des mots simples. C’est pourquoi elles sont faciles à lire et à comprendre (FALC). Elles peuvent être adaptées selon votre profil (femme, homme, enfant, malentendant…).
- Santé publique France. Santé mentale. Site internet : Santé publique France. Saint Maurice (France) ; 2023 [consulté le 6 septembre 2023]
- Haute Autorité de santé. Maturation - Vulnérabilité - Santé mentale - Conduites addictives. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2020 [consulté le 6 septembre 2023]
- Organisation mondiale de la santé. Santé mentale : renforcer notre action. Site internet : OMS. Genève (Confédération helvétique) ; 2022 [consulté le 6 septembre 2023]
- Institut national de la santé et de la recherche médicale. À garder en tête – C’est quoi la santé mentale ?. Site internet : Inserm. Paris ; 2021 [consulté le 6 septembre 2023]
- Santé Québec. Maintenir une bonne santé mentale. Site internet : Québec.ca. Québec ; 2021 [consulté le 6 septembre 2023]
- Société canadienne de pédiatrie. La santé mentale de votre enfant. Site internet : Soins de nos enfants. Ottawa (Ontario) ; 2023 [consulté le 6 septembre 2023]
- Référentiel de psychiatrie et addictologie. ECN 2021. Psychiatrie de l'adulte. Psychiatrie de l'enfant. 3ème édition Presses universitaires François-Rabelais.
- Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA). Rapport du 7 mars 2023 du Conseil de l’enfance et de l’adolescence « Quand les enfants vont mal : comment les aider ? ». Site internet : HCFEA. Paris ; 2023 consulté le 6 septembre 2023]
Cet article fait partie du dossier : Santé mentale de l'enfant
- Bien-être et souffrance psychologique de l'enfant : définition et chiffres-clés
- Les troubles du neurodéveloppement de l'enfant
- Les troubles anxieux et les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) de l'enfant
- La dépression de l'enfant
- Les troubles en rapport avec le comportement de l'enfant
- Difficultés psychologiques chez l'enfant : comment être aidé ?