Santé, pollutions et autres contaminants
Publié dans : Santé et environnement
07 avril 2025
Pollution de l'air, de l'eau, radioactivité, ondes électromagnétiques : les nombreux polluants présents dans l’environnement peuvent avoir des conséquences néfastes sur les milieux naturels et la santé humaine.
Les nombreux polluants chimiques présents dans l’environnement peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé humaine.
Les pesticides
En raison de leur faible pouvoir de dégradation, les pesticides peuvent s’accumuler dans la chaîne alimentaire et/ou contaminer les milieux naturels.
Cette catégorie de polluants comporte différents produits (herbicide, insecticide, fongicide…). Les sont des pesticides à usage végétal, majoritairement utilisés en agriculture pour la protection des récoltes mais également pour l’entretien de certains espaces verts (cimetières, allées, jardins…). On peut citer le cas de la chlordécone, pesticide utilisé jusqu'en 1993 dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique. La chlordécone est nocive pour la santé (elle est impliquée notamment dans la survenue du cancer de la prostate et d'anomalies du déroulement de la grossesse). Ainsi, la pollution à la chlordécone persiste depuis plusieurs décennies dans le sol, les rivières et le milieu marin proche des zones contaminées.
Lire l'article « Chlordécone : comment se protéger et limiter son risque d'exposition »
Les perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques ou des mélanges de substances chimiques, étrangères à l’organisme, d'origine naturelle ou artificielle, qui modifient la production des hormones ou interfèrent avec leur fonctionnement. Les perturbateurs endocriniens altèrent le fonctionnement du système endocrinien. Ils induisent ainsi des effets néfastes sur l’organisme ou celui de l’enfant à venir en cas de grossesse.
Lire l’article « Perturbateurs endocriniens : comment les éviter ? »
Les déchets plastiques
Des microplastiques, issus notamment des fertilisants, sont présents dans le sol. Cette pollution, longtemps sous-estimée, menace l’environnement.
Les métaux lourds
Les métaux lourds sont naturellement présents dans l’environnement sous forme de traces. Parmi eux, le cadmium, le mercure et le plomb font l’objet d’un suivi sanitaire et environnemental qui vise à préserver les écosystèmes aquatiques.
Toxiques pour tous les êtres vivants, ils n’ont aucun rôle bénéfique et s’accumulent dans les chaînes alimentaires.
Pour en savoir plus sur la toxicité du plomb, lire l’article « Plomb et saturnisme »
Les médicaments dans l’environnement
Les médicaments peuvent atteindre l’environnement à la suite :
- de leur ingestion par les humains et les animaux. Ils sont alors excrétés (urine, selles, sueur, vomi…) ;
- du dépôt de médicaments non utilisés ou périmés dans les toilettes ou la poubelle ;
- de l’usage dans certaines pratiques agricoles (élevage d’animaux, aquaculture, fertilisation des sols par du fumier) ;
- d’un manque d’efficacité des traitements des eaux usées.
Une fois dégradés dans l’environnement, certains médicaments (comme des anticancéreux, ou des rétinoïdes, médicaments dérivés de la vitamine A, utilisés contre l’acné) peuvent être transformés en composés toxiques, y compris pour les humains, s’ils se retrouvent dans les eaux consommées.
Pour éviter ces risques, et limiter l’impact environnemental, il est donc nécessaire de collecter les médicaments pour s’assurer qu’ils ne sont pas jetés dans l’environnement, mais bien éliminés dans une filière spécifique.
Pour aller plus loin, lire l’article « Recyclage des médicaments : pourquoi et comment les rapporter à la pharmacie ».
La radioactivité est un phénomène naturel ou artificiel.
La radioactivité naturelle
Près des deux tiers de l’exposition totale des personnes sont directement liés à la radioactivité naturelle :
- inhalation de radon (environ 38 % de l’exposition totale) ;
- rayonnement émis par le sol (environ 14 %) ;
- rayonnement cosmique (environ 8 %) ;
- ingestion d’éléments radioactifs naturels (uranium, radium, etc.) présents dans les aliments et dans l’eau (environ 6 %).
Reconnu comme cancérigène certain depuis plus de 30 ans, le radon constitue la première source d’exposition des populations à la radioactivité naturelle. Présent dans les sols, ce gaz peut présenter de fortes concentrations à l’intérieur des bâtiments et des lieux fermés.
Lire l'article « Que faire pour se protéger du radon ? »
La radioactivité artificielle
L’exposition d’origine artificielle incombe principalement aux sources médicales (examens radiologiques utilisant les rayons X et radiothérapie) et pour une très faible part, à l’industrie et aux installations nucléaires en fonctionnement normal.
Les champs électromagnétiques sont naturellement présents dans l’environnement. De nombreux appareils en ont besoin pour fonctionner (télévisions, fours micro-ondes, radios, téléphones mobiles et sans fil, ampoules, antennes-relais, etc.).
L’évaluation des effets des ondes électromagnétiques sur la santé fait aujourd’hui encore débat.
L’usage intensif du téléphone portable est une source d’exposition qui ne doit pas être sous-estimée.
L’air que nous respirons contient du diazote (78 %) et du dioxygène (21 %). Mais cet air comporte aussi des gaz ou des particules polluantes en très faibles proportions (0,05 % en moyenne) qui peuvent avoir un impact très important sur la santé et sur l’environnement.
Cette pollution de l’air extérieur est produite par les activités humaines, comme l’industrie et les transports, mais aussi par des sources naturelles (volcans, brumes de sable, etc.).
Respirer un air pollué peut avoir des conséquences sur la santé à plus ou moins long terme avec l’apparition ou l’aggravation de symptômes tels que :
Qualité de l'air intérieur
Les sources de polluants intérieurs sont nombreuses, y compris celle due au tabagisme.
Assurer une bonne qualité de l’air dans ces espaces de vie (logements, bureaux, écoles, crèches, transports, ateliers, etc.) est important car l’être humain y passe la majeure partie de son temps.
L’impact d’une mauvaise qualité de l’air intérieur est augmenté chez les personnes fragiles :
- personnes âgées ;
- enfants ;
- femmes enceintes ;
- personnes souffrant de maladies chroniques respiratoires ou cardiovasculaires.
Il est important de s’assurer d’une bonne qualité de l’air intérieur. Les mesures à prendre sont d’autant plus importantes que l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments a conduit à un confinement de plus en plus important des espaces intérieurs.
Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut avoir des effets immédiats sur la santé tels que des maux de tête, des difficultés de concentration, de la fatigue, des nausées, de la toux ou encore des irritations des yeux, du nez et de la gorge, des crises d’asthme, des manifestations allergiques, etc.
Une intoxication au monoxyde de carbone peut même provoquer l’asphyxie et le décès.
À long terme, la pollution de l’air intérieur peut aggraver les maladies cardiovasculaires et respiratoires.
Pour en savoir plus, lire l’article « Grossesse : agir sur l'environnement pour son bébé ».
Risques pour la santé dus à l'amiante et au plomb
Amiante
Si l’usage de l’amiante est totalement interdit depuis 1997 en France, un nombre important de produits amiantés sont encore présents.
Il est ainsi possible de rencontrer des matériaux contenant de l’amiante dans les ouvrages extérieurs (enrobés routiers, canalisations enterrées, centrales de production électrique, matériels de transports ferroviaires, aéronefs, navires...) mais aussi dans les constructions (bâtiments d’habitation, bureaux, équipements) antérieurs à cette date. Les personnes travaillant dans le secteur du bâtiment sont les plus exposées. Cette exposition peut causer des maladies non cancéreuses affectant les poumons ou la . Plus rarement, l’amiante génère l’apparition d’une spécifique, le mésothéliome de la ou la survenue d'un cancer du poumon
Lire l'article « Une prévention essentielle face aux risques liés à l’amiante »
Saturnisme
Le saturnisme est caractérisé par la présence excessive de plomb dans l'organisme.
En intérieur, les principales sources d’intoxication par le plomb sont :
- les poussières et écailles des anciennes peintures contenant du plomb (présentes dans les immeubles construits avant 1975 et essentiellement avant 1949) ;
- l'eau du robinet contaminée par des tuyauteries contenant du plomb ;
- de manière moindre : certains produits de maquillage traditionnels comme les crayons khôls pour les yeux, certains jouets non marqués « CE », les remèdes traditionnels avalés ou appliqués sur des muqueuses ou des plaies (azarcon, greta), les récipients contenant du plomb et la vaisselle artisanale contenant du plomb (plats à tajine, céramiques, cristal, étain) ;
- certaines activités professionnelles, de loisirs ou de bricolage nécessitant la manipulation de produits contenant du plomb (restauration de vitraux, travail dans une fonderie, fabrication d'objets émaillés, de munitions ou objets en plomb, recyclage des batteries, pratique du tir sportif...)
Pour en savoir plus, lire l’article « Saturnisme : le dépistage de l'intoxication par le plomb »
Les eaux superficielles et souterraines sont altérées par la pollution liée aux activités humaines, agricoles, industrielles et domestiques.
Leur protection est indispensable pour assurer la production d’eau destinée à la consommation humaine et pour permettre la vie aquatique.
Les sols également sont durablement pollués par des substances chimiques issues de l’épandage agricole, l’élevage intensif, etc.
Parmi ces polluants, il existe la chlordécone, utilisée dans les bananeraies. La chlordécone, une fois fixée au sol, est transportée par l’érosion des sols et par les pluies importantes dans les nappes d’eau superficielles ou profondes. Ces nappes alimentent les rivières qui sont alors polluées. Lorsqu’elles se jettent dans l’océan, les rivières polluent ensuite les embouchures et les côtes. La pollution concerne donc les sols, l’eau des rivières et le milieu marin proche des secteurs où le pesticide a été utilisé. À ce jour, on estime qu’au moins un tiers des surfaces agricoles et près de la moitié des ressources en eau douce et du littoral marin de la Guadeloupe et de la Martinique sont pollués par la chlordécone.
Pour aller plus loin, lire l’article « Chlordécone : comment savoir si je suis exposé ? ».
- Le portail « Notre environnement ». Santé. Site internet : notre-environnement.gouv. Paris ; 2025 [consulté le 7 avril 2025]
- Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Santé animale et santé de l’homme. Hommes et animaux : une seule santé. Site : Anses. Maisons-Alfort (France) ; 2021 [consulté le 7 avril 2025]
- Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Les vecteurs et les maladies vectorielles : comprendre et prévenir les risques. Site : Anses. Maisons-Alfort (France) ; 2025 [consulté le 7 avril 2025]
- Ministère de la Transition écologique. Plan santé environnement. Site internet : Ministère de la Transition écologique. Paris ; 2025 [consulté le 7 avril 2025]
- Ministère du Travail, de la santé, des solidarités et de la famille. Santé et environnement. Site internet: Ministère du Travail, de la santé, des solidarités et de la famille. Paris ; 2025 [consulté le 7 avril 2025]
- Santé publique France. Déterminants de santé. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2024 [consulté le 7 avril 2025]
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