Pas de traitement spécifique de la rubéole
Rubéole : la prise en charge de la fièvre et des douleurs
Rubéole chez l'enfant
Aucun traitement spécifique n'est nécessaire pour soigner la forme bénigne de la rubéole. La rubéole étant une maladie virale, les antibiotiques sont inactifs et donc inutiles.
Pour lutter contre l’inconfort lié à la fièvre chez votre enfant, prenez quelques mesures :
- ne couvrez pas trop votre enfant pour que la chaleur s'évacue ;
- proposez-lui régulièrement et à volonté de l'eau pour qu'il ne se déshydrate pas ;
- aérez la chambre et maintenez la température à 19 °C ;
- si votre enfant ou adolescent atteint de rubéole fréquente une collectivité (crèche, maternelle, école, lycée...), informez l'institution de sa maladie. Les femmes enceintes présentes dans l'établissement doivent s'assurer auprès de leur médecin de leur immunisation contre la rubéole. L'éviction de l'établissement de l'enfant malade n'est pas obligatoire ;
- surveillez sa température et l'apparition d'éventuelles douleurs articulaires.
La fièvre et la douleur peuvent être réduites par des antipyrétiques. La fièvre est définie par une élévation de la température au-dessus de 38 °C. C'est un phénomène normal lors d'une infection, qui permet à l'organisme de se défendre. Si elle est bien tolérée, la fièvre ne nécessite pas de traitement systématique. En cas de fièvre persistante supérieure à 38,5 °C, il est possible d'utiliser un médicament à base de paracétamol ou d'ibuprofène, en respectant les contre-indications.
En cas d'arthralgies (douleurs aticulaires), des médicaments antalgiques comme le paracétamol ou les anti-inflammatoires stéroïdiens peuvent être utilisés.
Rubéole et grossesse
Les femmes enceintes non immunisées contre la rubéole sont surveillées : un contrôle sanguin programmé à 20 semaines d' permet de vérifier l'absence de séroconversion, c'est à dire l'absence de contamination par le virus.
En cas de contact avec une personne suspecte de rubéole, deux sérologies à intervalle de 3 semaines sont effectuées chez la femme enceinte.
En cas de primo-infection rubéolique détectée grâce aux sérologies, la femme enceinte est adressée à un centre spécialisé pour bilan complémentaire (échographie fœtale, amniocentèse avec recherche du virus dans le liquide amniotique) et suivi médical. La croissance du fœtus et son développement avec recherche de malformations sont surveillés. En présence d'anomalies graves, une interruption médicale de grossesse peut être proposée.
Les antibiotiques, utilisés à tort, ils deviendront moins forts
Les antibiotiques ne permettent pas de soigner les maladies d'origine virale comme la rubéole. Il est essentiel de réserver les antibiotiques aux maladies infectieuses pour lesquelles vous en avez vraiment besoin. La consommation inappropriée d'antibiotiques rend les bactéries plus résistantes.
La fièvre et la douleur chez l’enfant : quels médicaments ?
L’objectif du traitement est la suppression de l'inconfort dû à la fièvre et non la normalisation de la température.
Il est conseillé de n'utiliser qu'un seul médicament pour traiter la fièvre de votre enfant. Aucune étude ne prouve que l'alternance ou l'association de deux médicaments est plus efficace. L'alternance et/ou l'association de deux médicaments n’apportent pas plus d’efficacité et risquent d’additionner les effets indésirables.
Privilégiez l'utilisation du paracétamol (c'est aussi le seul médicament utilisable avant l'âge de 3 mois).
Si votre enfant a moins de trois mois, vous ne pouvez lui donner que du paracétamol : un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures.
Consultez rapidement votre médecin.
Si votre enfant a plus de trois mois, donnez-lui du paracétamol ou, uniquement en cas de contre-indication au paracétamol (allergie, maladie grave du foie, ) de l'ibuprofène (un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS).
La dose doit être adaptée à son poids :
- pour le paracétamol, un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures ;
- pour l'ibuprofène, un maximum de 20 à 30 mg par kilo et par jour, à répartir en trois ou quatre prises, soit un maximum de 10 mg/kg toutes les huit heures ou 7,5 mg/kg toutes les six heures.
Si votre enfant a plus de 6 mois et s'il a une contre-indication au paracétamol, vous pouvez utiliser, à la place de l'ibuprofène, un autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) : le kétoprofène. Il doit être impérativement utilisé sous forme buvable adaptée et dosée pour les enfants. La dose doit être adaptée au poids de l'enfant : un maximum de 2 mg par kilo et par jour à répartir en quatre prises, soit un maximum de 0,5 mg par kilo toutes les six heures.
N'utilisez qu'un seul type de médicament pour faire baisser la fièvre et privilégiez toujours l'utilisation du paracétamol :
- Si votre enfant a la varicelle (ou si celle-ci est suspectée), ne lui donnez pas d'ibuprofène ou de kétoprofène car les anti-inflammatoires non stéroïdiens augmentent le risque de complications cutanées bactériennes de la varicelle. De la même façon, si votre enfant est déshydraté (diarrhées et vomissements importants).
- Des complications infectieuses graves cutanées, pulmonaires, ORL neurologiques... ont été constatées après de courtes durées de traitement par l'ibuprofène et le kétoprofène. C'est pourquoi, l'utilisation des AINS, lorsqu'elle est nécessaire, doit être la plus courte possible (moins de 3 jours en cas de fièvre) et à dose minimale.
- L'aspirine ne doit pas être administrée chez l'enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d'une mais grave, le .
La présentation des médicaments pour enfants
Les présentations pédiatriques (sachets, cuillères mesures, pipettes graduées...) simplifient l'adaptation de la dose du médicament au poids de votre enfant. Consultez la notice du médicament et respectez les contre-indications.
La prise de comprimés ou de gélules est strictement contre-indiquée chez l'enfant de moins de six ans, car elle entraîne un risque de fausse route.
Au moindre doute, demandez conseil à votre pharmacien ou à votre médecin.
- Haute Autorité de santé (HAS). Toxoplasmose et rubéole au cours de la grossesse : quelles recommandations pour la prévention et le dépistage ? Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2010 [consulté le 17 février 2021]
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