Symptômes, diagnostic et évolution de la rubéole
Les symptômes de la rubéole
Une fois inhalé, le virus de la rubéole se multiplie dans les voies respiratoires et dans les ganglions du cou, puis se répand dans le corps par la circulation sanguine. Entre le moment où le virus de la rubéole pénètre dans l'organisme et les premiers symptômes, il s'écoule entre 14 et 23 jours. C'est la période d'.
Dans la moitié des cas, la rubéole ne donne pas de symptômes et passe inaperçue.
Lorsqu'ils existent, les premiers symptômes de la rubéole apparaissent un à sept jours avant l'éruption cutanée et sont les suivants :
- fièvre modérée avec quelques courbatures ;
- maux de tête ;
- mal de gorge en raison d'une pharyngite ;
- conjonctivite ;
- augmentation de la taille des ganglions (adénopathies) derrière les oreilles et dans la région du cou qui persiste une à deux semaines.
Puis, l'éruption cutanée apparaît.
Elle commence sur le front et le visage, puis descend en moins de 24 heures sur le tronc et les membres. Ce sont de petites taches roses, plus claires que celles de la rougeole, qui peuvent se rassembler et colorer l'ensemble de la peau.
L'éruption évolue en une seule poussée et peut durer entre un et quatre jours.
Cependant, l'éruption cutanée est absente ou passe inaperçue dans 50 % des cas de rubéole.
Le diagnostic de la rubéole
Le médecin évoque le diagnostic de rubéole à l'aspect de l'éruption (lorsqu'elle existe) et à la présence de ganglions anormalement gros au niveau du cou et derrière les oreilles.
Si la personne n'est pas correctement vaccinée par le ROR ou n'a pas la preuve qu'elle est immunisée contre la rubéole (statut vaccinal inconnu, absence de résultat de sérologie de la rubéole effectuée dans le passé) et qu'elle est en contact avec une femme enceinte non immunisée, le médecin confirme le diagnostic par des examens biologiques : PCR (méthode d'identification du virus de la rubéole par la détection de son matériel génétique) ou dosage d'IgM spécifiques de la rubéole (il s'agit d'anticorps dont la présence témoigne d'une infection récente) dans la salive ou le sérum du sang.
Si la personne est malade, la déclaration anonyme de la rubéole par le médecin à l'Agence Régionale de Santé est obligatoire.
La rubéole : une maladie souvent bénigne, mais très grave pour la femme enceinte
La rubéole est une maladie bénigne si elle est contractée en dehors de la grossesse. En revanche, si une femme enceinte a la rubéole, les conséquences peuvent se révéler très graves.
En dehors de la grossesse, la rubéole est une maladie bénigne
La guérison de la rubéole est rapide. L'éruption disparaît en 3 à 4 jours mais les adénopathies (affection des ganglions lymphatiques) peuvent persister quelques jours supplémentaires. La personne est définitivement immunisée contre la rubéole.
Les complications sont rares :
- Une inflammation des articulations peut atteindre les mains et les pieds ; elle survient après la puberté et presque uniquement chez la femme. Les douleurs articulaires (arthralgies) durent quelques jours et disparaissent.
- Une baisse du taux des plaquettes sanguines, responsable d'un purpura (petites taches violettes sur la peau).
- Très rarement, une méningite virale.
Chez la femme enceinte non immunisée, la rubéole est un vrai danger
Le risque de rubéole congénitale
En cas de passage transplacentaire du virus pendant les premiers mois de grossesse, le risque de malformations congénitales est très élevé (de 70 % à 100%) quand la rubéole maternelle survient avant 11 semaines d’ ; il varie de 15 % à 80 % entre la 12e et la 18 e semaine d'amménorrhée pour devenir quasi nul après ce délai.
La contamination du fœtus peut survenir, même si la rubéole chez la mère passe inaperçue.
Le passage transplacentaire du virus peut être responsable de :
- mort fœtale et fausse couche,
- rubéole congénitale malformative ou asymptomatique.
La rubéole congénitale peut être la cause d'un retard de croissance intra-utérin, de prématurité, d'atteintes oculaires, d'une surdité, d'une paralysie des membres, de malformations cardiaques et de troubles du développement du cerveau de l'enfant à naître. Elle est d'autant plus grave qu'elle survient tôt dans la grossesse.
La surveillance de la femme enceinte non immunisée contre la rubéole
La femme enceinte fait donc l'objet d'une surveillance médicale particulière. Dès le premier examen de la grossesse, le médecin doit vérifier si sa patiente est immunisée contre la rubéole au moyen d'un bilan sanguin appelé « sérologie ».
Les femmes enceintes non immunisées sont surveillées : un contrôle sanguin programmé à 20 semaines d'aménorrhée permet de vérifier l'absence de séroconversion, c'est à dire l'absence de contamination par le virus.
En cas de contact avec une personne suspecte de rubéole, deux sérologies à intervalle de 3 semaines sont effectuées chez la femme enceinte.
En cas de primo-infection rubéolique détectée grâce aux sérologies, la femme enceinte est adressée à un centre spécialisé pour bilan complémentaire (échographie fœtale, amniocentèse avec recherche du virus dans le liquide amniotique) et suivi médical.
Mieux vaut prévoir avant la grossesse : la consultation préconceptionnelle
Si vous souhaitez avoir un enfant et n'avez pas été vaccinée contre la rubéole, il est recommandé de vérifier que vous êtes immunisée, en pratiquant une sérologie.
Si vous n'êtes pas immunisée, vous pouvez être vaccinée avant d’être enceinte. Une grossesse doit être évitée grâce à une contraception efficace, dans les deux mois suivant la vaccination contre la rubéole.
Vaccination après l'accouchement des mères non immunisées contre la rubéole
Un rattrapage vaccinal est proposé à toute femme non-immunisée contre la rubéole après son accouchement.
Ce qu’il faut retenir sur la rubéole
- La rubéole est une maladie habituellement sans gravité, sauf pour la femme enceinte non immunisée.
- L’éruption cutanée de la rubéole se traduit par des petites taches roses sur le front et le visage puis le corps. Mais l’infection peut aussi passer inaperçue.
- Le virus de la rubéole peut traverser le et contaminer le fœtus.
- Avant d'envisager une grossesse, la jeune femme doit vérifier avec son médecin qu'elle est immunisée contre la rubéole. En l'absence d', la vaccination ROR est indispensable avant toute grossesse.
- La meilleure protection : se faire vacciner dans la petite enfance. Le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) est remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie pour tous les enfants âgés de un à dix-huit ans, et au minimum à 65 % pour tous les autres assurés. L’injection peut être pratiquée le même jour que d’autres vaccins.
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