Le traitement et l’évolution de la roséole
La consultation et le traitement
Une consultation pour éliminer une autre cause de fièvre
La fièvre de la roséole est très élevée et les parents sont souvent inquiets face à une température de leur enfant supérieure à 39°C.
Lors de sa consultation, le médecin traitant ou le pédiatre pratique un examen complet de l'enfant pour éliminer les autres causes de fièvre (otite, rhinopharyngite, etc.) Il rassure les parents sur l'absence de symptômes de gravité.
Le diagnostic de roséole n'est porté que lorsque l'éruption apparaît, après la chute de la fièvre et le retour à une température normale.
Un traitement pour soulager l'inconfort dû à la fièvre
Les bons gestes et des médicaments
En cas de roséole, votre médecin vous indique quelques mesures simples que vous pouvez prendre pour atténuer les effets de la fièvre et prescrit un traitement , si besoin.
L’objectif du traitement antipyrétique est la suppression de l'inconfort dû à la fièvre et non la normalisation de la température.
Il est conseillé de n'utiliser qu'un seul médicament antipyrétique pour traiter la fièvre de votre enfant. Aucune étude ne prouve que l'alternance ou l'association de deux médicaments est plus efficace. L'alternance ou l'association de deux médicaments n’apportent pas plus d’efficacité et risquent d’additionner les effets indésirables.
L'utilisation du paracétamol est privilégiée (c'est aussi le seul médicament utilisable avant l'âge de 3 mois).
Si l'enfant a moins de trois mois, seul le paracétamol peut être utilisé : un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en 4 ou 6 prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les 4 heures.
Si l'enfant a plus de trois mois, du paracétamol est prescrit. Uniquement en cas de contre-indication au paracétamol (allergie, maladie grave du foie, ), de l'ibuprofène (un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS) est prescrit.
La dose du médicament doit être adaptée à son poids :
- pour le paracétamol, un maximum de 60 mg par kilogramme et par jour, à répartir en 4 ou 6 prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures ;
- pour l'ibuprofène, un maximum de 20 à 30 mg par kilogramme et par jour, à répartir en 3 ou 4 prises, soit un maximum de 10 mg/kg toutes les huit heures ou 7,5 mg/kg toutes les 6 heures.
Si l'enfant a plus de 6 mois et s'il a une contre-indication au paracétamol, on peut utiliser, à la place de l'ibuprofène, un autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) : le kétoprofène. Il doit être impérativement utilisé sous forme buvable adaptée et dosée pour les enfants. La dose doit être adaptée au poids de l'enfant : un maximum de 2 mg par kilogramme et par jour à répartir en 4 prises, soit un maximum de 0,5 mg par kilogramme toutes les 6 heures.
Attention aux AINS
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués si l'enfant a la varicelle (ou si celle-ci est suspectée), car ils augmentent le risque de complications cutanées bactériennes de la varicelle et de la même façon, si l'enfant est déshydraté (diarrhées et vomissements importants).
Des complications infectieuses graves cutanée, pulmonaires, ORL neurologiques... ont été constatées après de courtes durées de traitement par l'ibuprofène et le kétoprofène. C'est pourquoi, l'utilisation des AINS, lorsqu'elle est nécessaire, doit être la plus courte possible (moins de 3 jours en cas de fièvre) et à dose minimale.
L'aspirine ne doit pas être administrée chez l'enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d'une mais grave, le .
Pas d'antibiotiques en cas de roséole
Les antibiotiques sont inutiles dans le cas de cette maladie qui est d’origine virale.
Les antibiotiques ne soignent pas les maladies dues à des virus
Les antibiotiques ne permettent pas de soigner les maladies d'origine virale comme la roséole. Il est essentiel de réserver les antibiotiques aux maladies infectieuses pour lesquelles vous en avez vraiment besoin. La consommation inappropriée d'antibiotiques rend les bactéries plus résistantes : c'est l'antibiorésistance.
L'évolution de la roséole infantile
La roséole est une maladie bénigne qui guérit en trois jours après le début de l'éruption.
Les complications sont rares et peuvent être :
- des convulsions accompagnant une fièvre élevée ;
- une méningite virale.
- Haute Autorité de santé. Prise en charge de la fièvre chez l'enfant. Fiche mémo. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2016 [consulté le 30 mai 2022]
- Haut Conseil de la Santé Publique. Survenue de maladies infectieuses dans une collectivité. Conduites à tenir. Site internet : HSCP. Paris ; 2012 [consulté le 30 mai 2022]
- AboutKidsHealth - The Hospital for sick children. Roséole. Site internet : aboutkidshealth. Toronto (Canada) ; 2014 [consulté le 30 mai 2022]
- National Health service (NHS). Roseola. Site internet : NHS. Londres ; 2020 [consulté le 30 mai 2022]
- Société canadienne de pédiatrie. La roséole. Site internet : Soins de nos enfants. Ottawa (Canada) ; 2018 [consulté le 30 mai 2022]
- Collège national des pédiatres universitaires. Éruptions fébriles. ECN 2021. 8è édition Elsevier Masson