RGO du nourrisson : le diagnostic et le traitement
La consultation médicale en cas de régurgitations
Si votre bébé présente un gastro-œsophagien, votre médecin traitant ou votre pédiatre l’examine.
Votre bébé a des régurgitations qu'il supporte bien
L'examen clinique suffit et votre médecin vous indique quelques mesures simples à adopter pour atténuer les régurgitations. Ces mesures soulagent le nourrisson et les régurgitations s'atténuent puis disparaissent avec la diversification alimentaire, l'acquisition de la position assise, puis de la marche.
Votre bébé supporte mal les régurgitations
Lorsque la situation est plus compliquée, par exemple en présence de symptômes gênants (cris, pleurs, refus du biberon, cassure de la courbe de poids...) ou en cas de mauvaise réponse aux mesures adoptées, votre médecin :
- suspecte une allergie aux protéines de lait de vache (responsable de symptômes similaires à ceux du reflux) et met en place un régime sans protéines de lait de vache pendant 2 à 4 semaines. Si les symptômes disparaissent, le diagnostic d'allergie est probable ;
- recherche l'existence d'une œsophagite provoquée par le reflux gastro-œsophagien et peut, selon chaque cas, prescrire un ou plusieurs examens complémentaires, éventuellement en collaboration avec un gastro-pédiatre.
La pHmétrie
La phmétrie est nécessaire si le diagnostic de reflux gastro-œsophagien n'est pas posé lors de l'examen du médecin. Elle met en évidence le reflux.
On introduit dans le nez du bébé une sonde munie d’une électrode, que l’on positionne en bas de son œsophage. Elle enregistre les variations du pH (mesure du caractère acide ou basique) à cet endroit, sur au moins 24 heures. Le pH est acide lorsque du liquide gastrique remonte dans l’œsophage.
L'œsogastroscopie
L'œsogastroscopie consiste à visualiser l'intérieur de l'œsophage et de l'estomac à l'aide d'un tube optique souple. Il permet d’apprécier les conséquences du reflux sur l’œsophage, pour détecter la présence éventuelle d’une œsophagite.
Si nécessaire, d’autres examens
Le transit œsogastroduodénal est une examen radiologique du tube digestif qui permet de mettre en évidence une anomalie de forme du tube digestif.
La manométrie œsophagienne étudie les pressions et la motricité du bas de l’œsophage.
Si le reflux gastro-œsophagien est associé à un terrain allergique (eczéma du nourrisson, asthme...), une allergie aux protéines de lait de vache est recherchée, car elle est souvent associée au reflux.
Le traitement du reflux gastro-œsophagien du nourrisson
Traitement du reflux gastro-œsophagien simple du nourrisson se traduisant par des régurgitations bien supportées
Il repose exclusivement sur les mesures hygiéno-diététiques.
Les repas du nourrisson
Les conseils portent sur :
- la poursuite de l'allaitement sans changement ;
- la préparation des biberons selon les recommandations ;
- l'utilisation d'un lait à formule épaissie (laits pré-épaissis) ;
- des repas moins abondants et plus fréquents ;
- des pauses lors des tétées pour permettre au bébé de faire un rot. Il pourra ainsi mieux évacuer l’air qui distend son estomac et favorise le gastro-œsophagien ;
- la diversification de l'alimentation dès que possible.
Le couchage du nourrisson
Le médecin conseille de :
- ne pas coucher son bébé immédiatement après la prise du biberon, puis le coucher sur le dos. Il n’est plus recommandé d’incliner le lit de l'enfant qui régurgite en surélevant la tête du lit, cela ne diminue pas les régurgitations ;
- dans la journée, ne pas laisser son bébé assis dans un siège-relax (transat) ou un siège-auto, cette position qui comprime l'estomac aggrave le reflux.
Ces mesures permettent d'atténuer les régurgitations qui disparaissent avec l'acquisition de la position assise, puis de la marche.
Le traitement du reflux gastro-œsophagien associé à une œsophagite
Si votre bébé présente une œsophagite, un traitement médical s’ajoute aux mesures hygiéno-diététiques.
Des antisécrétoires gastriques ou inhibiteurs de la pompe à protons, oméprazole et ésoméprazole, sont prescrits à partir de l'âge de 1 an (poids de 10 kg minimum), uniquement s'il existe une œsophagite. Ils luttent contre l'inflammation de l'œsophage, soulagent les symptômes et favorisent la cicatrisation de la de l'œsophage. Ils n'ont aucune efficacité sur les régurgitations qu'ils ne diminuent pas.
Ils peuvent avoir des effets secondaires : diarrhée, augmentation du risque d'infections et du risque d'allergie alimentaire...
Les médicaments anti-acides d'action locale comme les alginates (formant un gel visqueux dans l'estomac et protégeant l'œsophage de l'acidité gastrique en cas de reflux) sont inutiles au long cours.
Le traitement chirurgical de correction du reflux est exceptionnel.
- Sherman PM, Hassall E, Fagundes-Neto U, Gold BD, Kato S, Koletzko S et al. Consensus factuel international sur la définition du gastro-œsophagien pathologique en pédiatrie. Arch Pediatr. 2010;17:1586-93.
- Collège National des Pédiatres Universitaires. Reflux gastro-œsophagien. ECN 2021. 8è édition Elsevier Masson
- Société française de pédiatrie. Pas à pas en pédiatrie. Reflux gastro-œsophagien. Site internet : pap-pediatrie. Paris ; 2017 [consulté le 31 mai 2022]
- Haute Autorité de santé. Les IPP restent utiles mais doivent être moins et mieux prescrits Communiqué de presse du 12 novembre 2020. Site internet : HAS. Saint Denis La Plaine (France) ; 2020 [consulté le 11 juillet 2022]