Sommaire : Rectorragie (sang dans les selles)

Sang dans les selles : la consultation et le traitement

Lors de la consultation pour rectorragie, le médecin traitant interroge son patient sur ses symptômes, pratique un examen clinique et prescrit si nécessaire un bilan complémentaire. Les soins reposent parfois sur une intervention chirurgicale ou peuvent être réalisés durant une endoscopie.

Sang dans les selles : consultation et bilan

Durant le rendez-vous, le médecin traitant interroge son patient pour connaître précisément ses symptômes :

  • présence de sang dans les selles ;
  • saignement par l'anus en dehors de la ou lors de l'émission des selles ;
  • date d'apparition des saignements et symptômes associés...

Il réalise un examen clinique (en particulier de la région anale), notamment un toucher rectal. Pour cela, il introduit son index, protégé par un gant, dans le rectum. Ce geste médical permet de rechercher la présence d’une éventuelle lésion ou tuméfaction.

Selon les observations du médecin, l’âge du patient et les signes qu’il présente, un bilan complémentaire est prescrit.

L’ et la rectoscopie (observation de l’anus et de l’intérieur du rectum) : ces examens sont effectués grâce à un endoscope rigide (tube équipé d’une caméra miniature et d’une lampe).

La rectosigmoïdectomie : cet examen peut être pratiqué en urgence sans anesthésie après un simple lavement. Il permet d'examiner le sigmoïde et le côlon gauche puis de faire un geste thérapeutique urgent si nécessaire (arrêter une hémorragie par exemple).

La coloscopie : elle est réalisée lorsqu'on suspecte un saignement par l'anus d'origine colique.  Cependant, devant un saignement d'origine anale ou rectale, le risque est de méconnaître l’existence d’une autre lésion située au niveau du colon (polype ou cancer colorectal). C'est pourquoi, l’examen endoscopique du colon est réalisé au moindre doute, d’autant que le patient a plus de 45 ans.
Réalisée par un gastroentérologue sous anesthésie générale, la coloscopie consiste à introduire un endoscope souple dans le rectum puis le côlon, afin de visualiser leurs parois internes. Si des lésions sont détectées, une pince permet de les retirer ou d’effectuer des prélèvements (biopsie), qui seront analysés. Cet examen nécessite une préparation du patient de quelques jours (régime alimentaire sans fibres, etc.)

Enfin, si aucun examen par n’est concluant, d’autres explorations du tube digestif sont possibles par scanner ou IRM.

Le traitement de la rectorragie

Le traitement peut comporter plusieurs phases selon l'origine du saignement par l'anus.

Arrêter le saignement du tube digestif

L’ du rectum et du côlon réalisée lors du bilan est souvent l’occasion d’effectuer des gestes thérapeutiques, par exemple :

  • l’électrocoagulation d’une lésion du tube digestif qui saigne ;
  • la pose de clips pour arrêter la  ;
  • l’injection de produits hémostatiques (stoppant l’hémorragie).

Traiter la cause de la rectorragie

En cas d’émission de sang par l’anus (présence de sang dans les selles), différentes mesures sont possibles selon la cause du saignement :

  • ablation d’une lésion (polype, , etc.) lors de la rectocoloscopie ;
  • suppression des prises médicamenteuses en cause (anti-inflammatoires, suppositoires, etc.) ou de la prise de la température par voie rectale (si elle provoque un traumatisme anorectal) ;
  • traitement d’une dermatose anale, d’une fissure anale ou d’hémorroïdes ;
  • traitement d’un cancer colorectal ou anal ;
  • soins liés à une maladie de Crohn ou à une rectocolite hémorragique ;
  • électrocoagulation en cas d’angiodysplasies ;
  • en cas de diverticulose, pose de clips chirurgicaux (agrafes permettant de fermer un vaisseau sanguin), électrocoagulation ou embolisation radiologique (intervention visant à obstruer un vaisseau sanguin, par guidage sous rayons X).

L'hospitalisation en cas de rectorragie abondante

Lorsque la est très importante, le patient est hospitalisé et la perte de sang est compensée par des perfusions (et éventuellement par une transfusion sanguine).

Pour évaluer l’impact du saignement par l'anus sur l’organisme et rechercher sa cause, on réalise aussi :

  • un bilan sanguin ;
  • une coloscopie ;
  • éventuellement, une endoscopie œsogastroduodénale, en cas de suspicion d’hémorragie digestive haute ;
  • beaucoup plus rarement un angioscanner (scanner permettant de visualiser les vaisseaux sanguins) ou une artériographie digestive (exploration des vaisseaux sanguins du système digestif, opacifiés au préalable grâce à l’injection d’un produit dit "de contraste").

Le traitement est adapté à la cause retrouvée.

  • Collégiale des universitaires en hépato-gastro-entérologie (CDU-HGE). Hémorragies digestives - Les
  • Collégiale des universitaires en hépato-gastro-entérologie (CDU-HGE). Hémorragies digestives. ECN 2018. 4ème édition Elsevier Masson
  • Société française d’ digestive (SFED). Recommandations de la SFED :  hémorragie digestive basse aiguë. Site internet : SFED. Paris ; 2010 [consulté le 16 mars 2023]
  • Pommaret E, Bouchard D. Rectorragies. EMC - AKOS (Traité de Médecine) 2017;12(4):1-6 [Article 1-0970]
  • National Health service. Bleeding from the bottom (Rectal Bleeding). Site internet : NHS. Londres (Royaume-Uni) ; 2020 [consulté le 16 mars 2023]
  • Association française de formation médicale continue en hépato-gastro-entérologie. Prise en charge des hémorragies digestives basses abondantes. Site internet : FMC Gastro. Paris ; 2015 [consulté le 16 mars 2023]
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