Sommaire : Rectocolite hémorragique

Symptômes, diagnostic et évolution de la rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique se manifeste par des rectorragies, des douleurs abdominales, une diarrhée... Pour confirmer le diagnostic, l’équipe médicale réalise une iléocoloscopie.

Les symptômes de la rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique (RCH) peut se révéler par des symptômes divers selon l'étendue des lésions digestives au moment de la poussée.

Symptômes digestifs de la rectocolite hémorragique

L'atteinte rectale, voire colique, de la maladie se traduit par :

  • des rectorragies (saignement par l'anus) ;
  • des écoulements de glaires sanglantes par l’anus ;
  • des épreintes (fausses envies pressantes et impérieuses d’aller à la selle) ;
  • des douleurs rectales et anales avec contracture du appelée ténesme ;
  • une diarrhée, inconstante, accompagnée de glaires et de sang (4 à 20 selles par jour selon l'étendue des lésions rectocoliques) ;
  • des douleurs abdominales (spasmes).

Symptômes généraux

En raison du retard diagnostic, la maladie est responsable de :

  • fatigue,
  • amaigrissement,
  • fièvre,
  • pâleur liée à une anémie par carence en fer ou en vitamine B12.
  • cassure de la courbe de poids et de taille chez l’enfant et l’adolescent.

Symptômes non digestifs de la rectocolite inflammatoire

Certains symptômes associés à la RCH peuvent être présents :

  • douleurs articulaires d’évolution chronique avec des poussées touchant les articulations des membres (chevilles, genoux, poignets...) ou le rachis (spondylarthrite) ;
  • ictère (jaunisse) en cas d'atteinte des voies biliaires ;
  • aphtes buccaux ;
  • psoriasis ;
  • érythème noueux (boursoufflures de la taille d’une noix, dures, rouges et douloureuses, sur les jambes et les avant-bras) ;
  • problèmes oculaires comme une uvéite (inflammation de certaines structures de l'œil : , ).

Le diagnostic de la rectocolite hémorragique

Le médecin traitant interroge son patient sur ses symptômes et l'examine. Pour confirmer le diagnostic de RCH, il s’entoure d’une équipe pluridisciplinaire (gastroentérologue, radiologue et si besoin rhumatologue, ophtalmologue, pédiatre, etc.)

Plusieurs examens complémentaires sont alors réalisés.

L'iléocoloscopie permet le diagnostic de rectocolite hémorragique

Réalisée sous anesthésie générale ou sédation, l'iléocoloscopie consiste à introduire dans l’intestin, par l’anus, un tube souple muni d’une petite caméra, pour examiner le rectum, le côlon et la partie terminale de l’intestin grêle.

L’équipe médicale peut ainsi évaluer l’étendue des lésions intestinales de la rectocolite hémorragique. La RCH est caractérisée par une atteinte continue de la commençant au niveau du rectum et pouvant remonter, sans interruption, plus ou moins loin dans le colon. La muqueuse est inflammatoire, saigne au contact de l'endoscope. Des ulcérations sur la muqueuse sont visibles. 

Des biopsies sont effectuées. L' des prélèvements aide au diagnostic.

À terme, la coloscopie est aussi utile pour suivre l'évolution de la maladie.

Le bilan biologique

  • Des analyses sanguines recherchent une anémie par carence en fer (en raison des saignements répétés), un syndrome inflammatoire et évaluent les effets de la maladie sur les reins, le foie, l’équilibre nutritionnel, etc.
  • Une analyse bactériologique et parasitologique des selles permet d'éliminer une infection pouvant expliquer les symptômes.

D'autres examens selon les cas de RCH

Il peut être nécessaire de réaliser des examens ophtalmologiques (si une uvéite est suspectée) et/ou radiologiques (échographie abdominale, scanner abdominal...)

Reconnaissance de la rectocolite hémorragique en affection de longue durée

La rectocolite hémorragique peut être reconnue comme affection de longue durée (ALD). Les examens et les soins en rapport avec cette maladie sont alors pris en charge à 100 %, dans la limite des tarifs de l’Assurance Maladie. Pour en savoir plus, parlez-en à votre médecin traitant.

L'évolution de la rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique évolue par poussées séparées par des périodes d'accalmie, sans symptômes, d'une durée plus ou moins longue. L’évolution de la maladie est variable d’un patient à l’autre. Ainsi, chez certaines personnes, les poussées de RCH peuvent occasionner des difficultés au quotidien. Dans la majorité des cas, grâce au traitement, la rectocolite hémorragique permet de mener une vie proche de la normale.

Des complications restent possibles.

  • Une colite aiguë, ou inflammation aiguë du côlon, est suspectée en présence de plus de six selles sanglantes par jour, d'une fièvre et d'un amaigrissement rapide. Cette aggravation brutale nécessite un traitement urgent en milieu hospitalier pour éviter :
    • une dilatation aiguë du côlon et sa perforation, responsable d'une péritonite ;
    • une hémorragie digestive abondante.
  • Enfin, sur le long terme, le risque de cancer du côlon augmente chez les patients atteints de RCH (surtout en cas de lésions intestinales étendues sur le côlon). Un suivi régulier par coloscopie est réalisé, pour détecter précocement des lésions suspectes.
  • Haute Autorité de santé (HAS). Rectocolite hémorragique évolutive. Guide-Affection longue durée. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2008 [consulté le 31 août 2020]
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  • Orphanet. La rectocolite hémorragique. Site internet : Orpha.net. Paris ; 2010 [consulté le 31 août 2020]
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  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Site internet : INSERM. Paris ; 2016 [consulté le 31 août 2020]
  • Martinez-Vinson C, Viala J, Jung C, Belarbi N, Berrebi D, Hugot J-P. Maladies inflammatoires chroniques intestinales de l'enfant : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique. EMC - Pédiatrie - Maladies infectieuses 2016;11(3):1-10 [Article 4-019-B-10]
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