Les maladies parasitaires transmises par les moustiques : paludisme, filariose lymphatique
Le paludisme
À quoi est dû le paludisme ?
Le paludisme est dû à des parasites du genre Plasmodium, transmis par des moustiques anophèles. Ceux-ci se rencontrent essentiellement dans les zones tropicales et intertropicales dites impaludées (zones africaines essentiellement). Les moustiques piquent surtout la nuit, plutôt pendant ou après la saison des pluies.
Il existe 4 types de parasites Plasmodium provoquant le paludisme humain :
- Plasmodium falciparum,
- Plasmodium vivax,
- Plasmodium malariae,
- Plasmodium ovale.
Les types falciparum et vivax sont les plus répandus, et le paludisme dû à Plasmodium falciparum est le plus sévère.
Ces dernières années, on a aussi enregistré des cas humains dus à Plasmodium knowlesi (parasite du singe rencontré dans certaines zones de forêt d’Asie du Sud-Est).
Le paludisme dans le monde
En 2020, la transmission du paludisme a augmenté dans les pays africains et 6 pays (Nigeria, République démocratique du Congo, Ouganda, Mozambique, Angola et Burkina Faso) rapportent 55 % des cas de paludisme. La mobilisation du système de santé par l'épidémie de Covid-19 a probablement affecté la capacité de ces pays a lutter contre le paludisme. L'Organisation mondiale pour la santé estime que trois quart des décès surviennent chez des enfants de moins de 5 ans.
D'autres pays ont continué à progresser vers l'élimination du paludisme (Amérique centrale et du sud, Asie, etc.).
Le paludisme importé en France
En 2021, le nombre de cas de paludisme d’importation (personnes venant des zones d’) en France métropolitaine est estimé à 2185 cas, chiffre en augmentation par rapport à 2020, en raison de la reprise du tourisme international après la crise sanitaire due au Covid-19.
Les pays de contamination des cas de paludisme détectés en France en 2021 sont très majoritairement situés en Afrique sub-saharienne (99,3% d'entre eux).
Les cas recensés ont été infectés à 88,5% par Plasmodium falciparum seul ou associé à une autre espèce plasmodiale.
Régulièrement, des cas de paludisme surviennent aussi autour des aéroports, par importation de moustiques infectés.
Symptômes du paludisme
Les symptômes du paludisme apparaissent généralement 7 à 15 jours après la piqûre de moustique infectante, mais la phase sans symptômes peut durer 2 mois pour Plasmodium falciparum.
Modérés à intenses, les premiers symptômes sont parfois difficiles à attribuer au paludisme :
- fièvre sous forme d'accès avec des frissons et des sueurs. Ces épisodes sont entrecoupés de phases sans fièvre ;
- maux de tête ;
- vomissements ;
- douleurs musculaires.
Non traité dans les 24 heures, le paludisme à P. falciparum peut évoluer vers une affection sévère :
- forme neurologique (neuropaludisme) avec troubles de la conscience, convulsions, etc. ;
- défaillance respiratoire ou cardiaque ;
- atteinte des cellules du sang : chute du nombre des plaquettes, des globules rouges ;
- jaunisse et atteinte du foie, etc.
Pour les formes à P. vivax et P. ovale, des rechutes (réapparition des symptômes) sont possibles des semaines ou des mois après la première infection (même si le patient a quitté la zone impaludée). Ces nouveaux épisodes sont dus au fait que le parasite est resté présent dans le foie (formes hépatiques dormantes).
Diagnostic et traitement du paludisme
Le diagnostic du paludisme est confirmée par la recherche des parasites dans le sang (soit au microscope, soit au moyen d’un test diagnostique rapide).
Le traitement du paludisme repose sur différents médicaments antiparasitaires, prescrits selon le type de parasite impliqué. Un traitement précoce diminue l’intensité de la crise de paludisme.
Fièvre au retour de voyage : penser au paludisme
Consultez sans délai un médecin si vous avez de la fièvre dans les 2 mois qui suivent votre retour de voyage en zone d' du paludisme.
La filariose lymphatique
À quoi est due la filariose lymphatique ?
Communément appelée "éléphantiasis", la filariose lymphatique est une maladie tropicale présente dans quelques pays d’Afrique et d’Asie. Elle est due à des vers filaires (ressemblant à des fils).
Ces parasites sont transmis à l’homme sous forme de larves (stade "microfilaire"), via différents moustiques (genres Culex, anophèles et Aedes), qui peuvent piquer jour et nuit. Les larves gagnent ensuite les vaisseaux lymphatiques, y deviennent adultes et y demeurent. Les vers vivent 6 à 8 ans, en produisant des millions de microfilaires qui circulent dans le sang, puis deviennent adultes.
Symptômes de la filariose lymphatique
Dans un premier temps, la filariose lymphatique est le plus souvent asymptomatique. Cependant, elle cause des dommages sur le système lymphatique, des lésions rénales et une altération du .
Plus tard dans la vie du patient, des manifestations visibles et douloureuses de la maladie apparaissent :
- un (gonflement des tissus) ;
- un éléphantiasis des membres (épaississement de la peau et des tissus) ;
- chez l’homme, une tuméfaction du scrotum (gonflement des bourses) par accumulation de liquide (hydrocèle).
Traitement de la filariose lymphatique
La filariose lymphatique est traitée par la prise d’antiparasitaires (diéthylcarbamazine, ivermectine, albendazole). Ces médicaments peuvent être associés entre eux, voire avec un antibiotique (doxycycline).
Les symptômes peuvent aussi être diminués grâce à des mesures d'hygiène simples (soins de la peau, activité physique, surélévation des membres touchés). La chirurgie soulage par ailleurs la plupart des cas d'hydrocèle.
- Recommandations sanitaires pour les voyageurs. BEH Hors-série, 2 juin 2022. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2022 [consulté le 8 juin 2022]
- Ministère des solidarités et de la santé. Moustiques vecteurs de maladie. Site internet : Ministère des solidarités et de la santé. Paris ; 2022 [consulté le 8 juin 2022]
- Santé publique France. Maladies à transmission vectorielle. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2019 [consulté le 8 juin 2022]
- Organisation mondiale de la Santé (OMS). Paludisme. Site internet : OMS. Genève (Suisse) ; 2022[consulté le 8 juin 2022]
- Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. ECN 2020. Éditions Alinéa Plus