Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques ou des mélanges de substance chimiques, étrangères à l’organisme, d'origine naturelle ou artificielle, qui modifient la production des hormones ou interfèrent avec leur fonctionnement. 

Les perturbateurs endocriniens altèrent le fonctionnement du système endocrinien. Ils induisent ainsi des effets néfastes sur l’organisme ou celui de l’enfant à venir en cas de grossesse. Leur action est également observée chez les animaux.

Voir la vidéo sur le site de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale « C'est quoi la perturbation endocrinienne ? »

Hormis les produits de synthèse qui miment les effets des ’hormones, utilisés pour traiter certaines maladies (hormonothérapie, substitution hormonale en cas de déficit hormonal) ou pour la contraception, il existe de nombreuses substances chimiques, utilisées dans l’industrie, considérées comme des perturbateurs endocriniens.

Les plus connus sont les suivants :

• Les bisphénols A (BPA) utilisés dans la fabrication du plastique et de certaines résines servant à la fabrication de nombreux produits de la vie quotidienne : produits alimentaires (revêtement de cannettes ou de boîtes de conserve) et non alimentaires (construction, revêtements, objets de décoration, polyester). Le BPA présent dans les contenants alimentaires a la capacité de migrer vers l’aliment ou la boisson qui est à son contact, pouvant ainsi être ingéré par l’organisme humain. Depuis 2015, le BPA est interdit dans tous les conditionnements en contact direct avec des denrées alimentaires (biberons notamment).
• Les phtalates utilisés pour la fabrication du plastique et comme fixateurs de parfum : on les trouve dans les sols en plastique, les emballages alimentaires, les jouets en plastique, les produits d’entretien ou les produits pharmaceutiques et cosmétiques tels que les vernis à ongles, les parfums, ou les déodorants…
• Les parabènes sont des conservateurs antibactériens et antifongiques : ils sont présents dans de nombreux produits cosmétiques, ou d’hygiène, dans des médicaments ainsi que dans l’industrie agroalimentaire.
• Le phénoxyéthanol et les éthers de glycol (conservateurs antimicrobiens) : ils sont présents dans de certains produits cosmétiques ou d’hygiène.
• Les formaldéhydes (désinfectant, fixateur, liant, colle) : on les trouve dans certaines lingettes nettoyantes, produits désinfectants, détergents, colles, résines, vernis, peintures ou meubles agglomérés.
• Les composés polybromés (ou retardateurs de flamme bromés) très persistants dans l’environnement, utilisés pour rendre certains produits moins inflammables : plastiques, textiles (rideaux, sièges, mousses, capitonnages...), équipements électriques/électroniques (circuits imprimés, câbles, téléviseurs, ordinateurs...).
• Des produits de combustion comme les dioxines, les furanes, les hydrocarbures aromatiques polycycliques.
• Les produits organochlorés (DDT, chlordécone…), utilisés comme produits phytosanitaires (pesticide, insecticide, fongicide) contiennent également des perturbateurs endocriniens qui peuvent notamment se retrouver sur les aliments non issus de l’agriculture biologique. 

À noter : Il existe aussi des perturbateurs endocriniens d’origine naturelle comme les phytoestrogènes présents notamment dans le soja (préparation à base de protéines végétales notamment) ou certaines huiles essentielles (lavande, arbre à thé…).

De nombreux perturbateurs endocriniens persistent durablement dans l’environnement et peuvent passer d’un compartiment – sols, eau, air – à l’autre.

Certains sont considérés comme des polluants éternels : il s’agit des composés perfluorés, désormais appelés substances per- et polyfluoroalkylées ou PFAS (à prononcer « pifasses », de l’anglais per- and polyfluoroalkyl substances). 

Les PFAS représentent une vaste famille de plusieurs milliers de composés chimiques. Ils sont utilisés dans :

• les traitements textiles antitaches et imperméabilisants ;
• les produits antiadhésifs et les enduits résistants aux matières grasses ;
• les emballages en papier et carton alimentaires ;
• des produits traités pour être résistants au feu (mousse anti-incendie) ;
• des dispositifs médicaux et des produits phytopharmaceutiques ;
• ou dans les cosmétiques waterproof par exemple... 

Ils sont considérés comme des polluants éternels car ils ne se dégradent pas dans l’environnement. Ils peuvent également persister plusieurs années dans l’organisme.
 

Exposition aux perturbateurs endocriniens au quotidien 

Les perturbateurs endocriniens sont présents dans de nombreux produits du quotidien et peuvent pénétrer dans l’organisme par voie respiratoire, cutanée ou alimentaire. 

Ingestion de perturbateurs endocriniens

L'exposition aux perturbateurs provient de la consommation de denrées alimentaires contaminées par des produits phytosanitaires ou par des substances présentes dans leurs emballages. Elle résulte encore de la consommation d’eau polluée, notamment par des résidus médicamenteux excrétés par les humains et les animaux.

Inhalation de perturbateurs endocriniens 

L’inhalation se fait par la respiration de particules de pesticides ou de produits chimiques.

Contact cutané et passage des perturbateurs endocriniens par la peau 

Le contact cutané se fait avec des produits cosmétiques, des détergents…

Exposition professionnelle aux perturbateurs endocriniens 

Dans l’environnement de travail, la fréquence et le niveau des expositions peuvent être plus élevés que dans la population générale. 

Ces expositions peuvent être liées à l’utilisation de certaines matières premières (plastifiants, solvants…), à la fabrication ou l’utilisation de produits contenant des perturbateurs endocriniens (peintures, colles, vernis…) ou encore à la présence de déchets ou de sous-produits émis par certains procédés (dioxines…).

En milieu professionnel, certains secteurs d’activité exposent leur personnel à des doses élevées de perturbateurs endocriniens.  C’est en particulier le cas dans certains métiers :

• de l’agriculture (via l’utilisation de produits phytosanitaires) ;
• de l’industrie pharmaceutique et chimique (production de médicaments et d’hormones, fabrication de matière plastiques, de solvants...) ;
• de la construction (via l’exposition prolongée à des colles, des solvants, divers matériaux contenant des perturbateurs endocriniens)… 

La protection des travailleurs exposés à ces substances est prévue par le code du travail : ils doivent recevoir des informations et des formations sur ce sujet, et disposer de moyens de protection adaptés.