Perturbateurs endocriniens : comment les éviter ?

Publié dans : Perturbateurs endocriniens et santé

Il est possible de diminuer son exposition aux perturbateurs endocriniens au quotidien par des gestes simples. Dans le monde du travail, l’objectif est de supprimer les perturbateurs endocriniens identifiés ou de les remplacer par des produits moins nocifs, d’informer les salariés et de protéger tout particulièrement les femmes enceintes.

Il n’est pas possible d’éviter complètement de s’exposer aux perturbateurs endocriniens, et il est inutile de s’imposer des contraintes trop fortes ou de se fixer des objectifs inatteignables. Il s’agit d’intégrer dans son quotidien les habitudes qui semblent simples et adaptées pour un mode de vie favorable à la santé.

Tous les perturbateurs endocriniens ne sont pas persistants et il est possible de les éliminer en adoptant quelques bons réflexes au quotidien.

Ventiler et aérer son domicile par des gestes simples

Renouveler l’air évacue les polluants et améliore sa qualité. 

N’oubliez pas d’ouvrir plusieurs fois par jours les fenêtres, été comme hiver. 

Ne bouchez pas les aérations prévues et nettoyez-les régulièrement.

En période d’été, n’utilisez pas de répulsifs à moustiques, ni de produits chimiques pour tuer les moustiques (bombes, aérosols, diffuseurs électriques).

Travaux à son domicile

Si vous êtes enceinte, reportez les travaux d’aménagement. Finalisez plusieurs mois à l’avance les travaux avant la naissance d’un enfant et aérez souvent.

Privilégiez les peintures, colles et vernis adhésifs mentionnés sans solvants. Évitez de faire poser des sols en PVC.

Ventilez longuement pour évacuer les polluants. 
 

Nettoyer son intérieur sans produits toxiques et ne pas le parfumer

L'hygiène de son intérieur et tout particulièrement de la cuisine est indispensable. Mais ne nettoyez pas avec n'importe quel produit. 

Privilégiez des produits adaptés, avec un label environnemental, limitez-en l’usage et aérez pendant et après leur utilisation. 

Utilisez des ingrédients traditionnels, moins agressifs pour l’environnement et la santé, sans y ajouter d’huiles essentielles : vinaigre blanc, savon noir, bicarbonate de soude… 

Évitez l’usage des produits en spray.

Pour dépoussiérer, utilisez des serpillières, des chiffons microfibres ou un aspirateur équipé de filtre HEPA pour éviter de remettre en suspension dans l’air une partie des poussières.

L’utilisation des parfums mais aussi des huiles essentielles est déconseillée.

Évitez l’usage des insecticides.

Repas et cuisine

Pour cuisiner et conserver les aliments, préférez les bocaux en verre, l’inox, la fonte, la céramique ou, le bois aux matériaux plastiques.

Préférez les aliments les moins transformés et privilégiez la cuisine faite maison.

Mangez les poissons de plus petites espèces (sardine plutôt que saumon).

Préférez, si possible, les aliments bio. Lavez et épluchez les légumes et les fruits non bio.…

Évitez de réchauffer au micro-ondes les aliments dans des récipients ou des emballages en plastique.

Pour les personnes séjournant aux Antilles, lire l’article « Comment se protéger et réduire son risque d’exposition à la chlordécone ? »

Hygiène et beauté

Utilisez les produits les plus simples possibles (savon à base végétale, sans parfum ni antibactérien).

Choisissez des produits cosmétiques avec un label qui exclut les perturbateurs endocriniens.

Regardez attentivement la liste des ingrédients et choisissez ceux qui ont la liste la plus courte possible.

N’utilisez pas d’huiles essentielles pendant la grossesse, l’allaitement et la petite enfance.

Jeux – jouets – vêtements

Évitez les jouets en plastique souple. 

Privilégiez les vêtements en fibres naturelles (laine, coton, lin) et lavez-les avant de les porter la première fois.

Lavez les jouets avant usage ainsi que les vêtements avant de les porter.

Lire les étiquettes avant d’acheter

Trois arrêtés ont rendu obligatoire depuis le 12 avril 2024 la mise à disposition de tous de l’information sur la présence de perturbateurs endocriniens avérés, présumés ou suspectés dans les produits de la vie courante.
Ces trois arrêtés fixent la liste des substances présentant des propriétés de perturbations endocriniennes.

Consulter la liste des substances présentant des propriétés de perturbations endocriniennes 

La mise à disposition des informations sur la présence de perturbateurs endocriniens listés est effective pour les denrées alimentaires, substances, mélanges et articles, à l'exception des médicaments, dès lors que leur concentration est supérieure à 0.1 % en pourcentage massique soit dans le produit concerné, soit dans son emballage primaire.

 

Pour en savoir plus sur les produits achetés

L’application Scan4Chem permet aux consommateurs d’obtenir des informations sur l’éventuelle présence de substances extrêmement préoccupantes (SVHC : Substances of Very High Concern), en scannant le code-barres d’un produit. 

Facile à utiliser, gratuite, elle est adossée à une base de données européenne centralisée et permet d’éclairer et d’orienter le consommateur dans ses achats, en magasin ou en ligne. Elle permet également de contacter les marques, en cas d’absence d’information. 

Télécharger l’application Scan4Chem

 

Dans les entreprises, la prévention des risques liés aux perturbateurs endocriniens est intégrée dans une approche globale d’évaluation et de prévention des risques chimiques.

La démarche de prévention recommandée est similaire à celle qui est mise en œuvre pour les agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). 

L’objectif est de supprimer les perturbateurs endocriniens identifiés ou de les remplacer par des produits moins nocifs (principe de substitution). À défaut, il convient de limiter les expositions au niveau le plus bas possible par la mise en œuvre des moyens de protection collective et individuelle adaptés.

Il est également nécessaire de former et d’informer les salariés, en particulier ceux en âge de procréer, sur les risques et leur prévention. 

Les femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse, potentiellement exposées à des perturbateurs endocriniens, sont encouragées à contacter leur service de santé au travail. 
 

  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Perturbateurs endocriniens. Des risques potentiels ou avérés pour la santé humaine Site internet : Inserm. Paris ; 2024 [consulté le 14 février 2025]
  • Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Les perturbateurs endocriniens, un défi scientifique. Site internet : Anses. Saint-Maurice (France) ; 2024 [consulté le 14 février 2025]
  • Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) Perturbateurs endocriniens. Ce qu’il faut retenir. Site internet : INRS. Paris ; 2021 [consulté le 14 février 2025]
  • Cancer et environnement. Centre Léon Bérard. Les perturbateurs endocriniens. Site internet :  cancer et environnement. Lyon (France) ; 2022 [consulté le 14 février 2025]
  • Institut national du Cancer. Les perturbateurs endocriniens. Site internet : Inca. Boulogne-Billancourt (France) ; 2024 [consulté le 14 février 2025]
  • Santé publique France. Quels sont les perturbateurs endocriniens ? Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2024 [consulté le 14 février 2025]
  • Arrêté du 28 septembre 2023 fixant la liste des substances présentant des propriétés de perturbation endocrinienne mentionnées aux I et II de l'article L. 5232-5 du code de la santé publique et les catégories de produits présentant un risque d'exposition particulier mentionnées au II de l'article L. 5232-5 du code de la santé publique
  • Institut National de Recherche et de Sécurité. De nouvelles règles d’étiquetage pour certains produits chimiques. Site internet : INRS. Paris ; 2023 [consulté le 14 février 2025]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Les PFAS peuvent altérer la santé du . Site internet : Inserm. Paris ; 2025 [consulté le 14 février 2025]
  • Ministère de l’aménagement du territoire et de la transition écologique Information des consommateurs sur la présence de perturbateurs endocriniens dans les produits : trois arrêtés ministériels précisent les modalités d’application de cette obligation. 2023
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. « L’effet cocktail » des perturbateurs endocriniens mieux compris. Site internet : Inserm. Paris ; 2021 [consulté le 14 février 2025]
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