Paralysie faciale : définition et causes

Publié dans : Paralysie faciale périphérique

La paralysie faciale périphérique est la perte partielle ou totale du fonctionnement de certains muscles du visage. Elle est due à une lésion du nerf facial. Dans près de trois quarts des cas, elle n’a pas de cause identifiée.

La paralysie faciale est la perte du fonctionnement de certains muscles du visage concernant dans la grande majorité des cas une moitié du visage (hémi-face). Elle est due à une lésion du nerf facial.

Le nerf facial constitue la 7e paire crânienne. C'est un nerf complexe, qui part du bas et de l’arrière du cerveau, traverse l’os situé derrière l'oreille (appelé le rocher) et se ramifie au niveau du visage. Il a plusieurs fonctions :

  • il commande les muscles de la face et le muscle de l’étrier (l’un des osselets de l’oreille moyenne) ;
  • il permet la sensibilité d’une partie de l’oreille ;
  • il assure la perception du goût par la majeure partie de la langue ;
  • il est responsable de la sécrétion des glandes lacrymales (larmes), nasales et salivaires.

Ces fonctions sont altérées lorsque le nerf facial est atteint sur son trajet et les symptômes varient selon le niveau de la lésion nerveuse.

Il existe un nerf facial pour la moitié gauche du visage et un autre pour la moitié droite. C’est pourquoi les troubles dus à la paralysie faciale apparaissent d’un côté ou de l’autre, séparant le visage selon un axe vertical.

Paralysie faciale centrale et paralysie faciale périphérique : quelle différence ?

On parle de paralysie faciale périphérique quand le nerf est atteint dans son trajet extérieur au cerveau. C'est la forme la plus fréquente de paralysie faciale.

Plus rarement, le nerf est atteint à son origine, à l’intérieur du cerveau (lors d'un accident vasculaire cérébral par exemple) : c’est alors une paralysie faciale centrale. Dans ce cas, la partie supérieure du visage (le front en particulier) est souvent épargnée et les symptômes de paralysie faciale concernent essentiellement la partie basse du visage. En revanche, d’autres troubles neurologiques sont presque toujours associés, comme une paralysie des muscles du bras ou d'une moitié du corps.

Vidéo : La paralysie faciale

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La paralysie faciale a frigore

La paralysie faciale périphérique la plus fréquente est la paralysie faciale , dite a frigore, ou paralysie de Bell.

Elle représente 72 % des paralysies faciales périphériques. Elle atteint 15 à 30 personnes sur 100 000. Elle est aussi fréquente chez les hommes que chez les femmes, avec un pic vers l’âge de 40 ans.

La paralysie faciale a frigore s'installe brutalement et sans cause évidente. Cependant, sa survenue semble s'expliquer par une réactivation d'un virus du groupe herpès (HV 1 responsable de l'herpès labial) présent dans le ganglion géniculé (ganglion nerveux du nerf facial situé dans l' os de la tempe). Elle régresse le plus souvent.

D'autres causes plus rares de paralysie faciale périphérique

D'autres causes infectieuses, traumatiques, tumorales... de paralysie faciale sont possibles.

La paralysie faciale après un traumatisme

La paralysie faciale périphérique peut résulter d’un choc ou accident :

  • fracture de la base du crâne (fracture du rocher) ;
  • plaie dans la région de la glande salivaire (ou ) située en avant et sous le pavillon de l’oreille ;
  • séquelles de chirurgie de l’oreille, de la parotide, ou d’une tumeur bénigne du nerf acoustique (neurinome de l'acoustique) ;
  • traumatisme du nerf facial chez le nouveau-né, lors d'un accouchement difficile.

Paralysie faciale au cours d'une infection

Des maladies infectieuses peuvent aussi être la cause de paralysie faciale :

Paralysie faciale et tumeurs

Certaines paralysies faciales sont associées à la présence de tumeurs bénignes ou cancéreuses :

  • tumeurs du rocher (cholestéatome) ;
  • tumeur neurologique (méningiome, tumeur bénigne du nerf facial) ;
  • tumeur de la parotide.

Paralysie faciale au cours d'une maladie

La paralysie faciale apparait parfois comme la conséquence d’une maladie concomitante :

  • diabète avec atteintes neurologiques ;
  • sclérose en plaques, surtout lorsqu'elle évolue par poussées ;
  • polyradiculonévrite auto-immune ou syndrome de Guillain-Barré : atteinte des se traduisant par une paralysie progressive, débutant le plus souvent au niveau des jambes et remontant parfois jusqu’à atteindre les muscles de la respiration, puis les nerfs de la tête et du cou. Cette paralysie régresse en 6 à 12 mois ;
  • sarcoïdose : maladie auto-inflammatoire de cause inconnue, caractérisée par le développement de tuméfactions non cancéreuses (granulomes caséeux) affectant tous les organes. Les symptômes sont une toux sèche persistante, des lésions de la peau, des ganglions volumineux, une fatigue, une perte de poids, de la fièvre ou des sueurs... Le plus souvent, cette maladie régresse en quelques mois.
  • Collège des enseignants en neurologie (CEN). Paralysie faciale. Site internet : CEN. Paris ; 2023 [consulté le 24 janvier 2024]
  • Tankéré F, Hervochon R. Paralysie faciale périphérique. EMC - Oto-rhino-laryngologie 2022;37(4):1-20
    [Article 20-260-A-10]
  • Alvarez V, Dussoix P, Gaspoz JM. Paralysie faciale : diagnostic et prise en charge par le médecin de premier recours. Rev Med Suisse. 2009;5(188) :258-62
  • Tiemstra JD, Khatkhate N. Bell’s palsy : diagnosis and management. Am Fam Physician. 2007;76(7):997-1002
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