Le traitement de l'ostéoporose

Publié dans : Ostéoporose

Le traitement de l'ostéoporose a pour but de prévenir la survenue de fractures. Il est indiqué lorsque le risque fracturaire est élevé. Il existe différents types de traitements adaptés aux facteurs de risque de la personne. Les médicaments les plus fréquemment prescrits sont des biphosphonates. Les mesures hygiénodiététiques sont toujours indispensables.

L'objectif du traitement de l'ostéoporose est d'éviter la survenue de fractures en renforçant la solidité du tissu osseux.

Le médecin prend la décision de traiter l'ostéoporose après :

  • évaluation du risque de fracture chez la personne concernée ;
  • analyse de ses antécédents de fracture chez la personne et chez un parent de premier degré ;
  • prise en compte de son âge , de l'IMC, des traitements passés ou en cours ;
  • analyse de sa densité minérale osseuse (DMO) par ostéodensitométrie.

Un traitement préventif des fractures liées à l'ostéoporose (T-score inférieur ou égal à -2,5) est indiqué uniquement devant un risque de fracture élevé.

La décision de mettre en route un traitement est partagée avec la personne concernée. En effet, lorsqu'il est mis en place, le traitement est de longue durée (plusieurs années) et son efficacité ne se manifeste qu'à long terme.

Avant tout traitement spécifique de l'ostéoporose et en accompagnement du traitement d'une ostéoporose diagnostiquée, le médecin :

  • corrige une éventuelle carence en vitamine D. Après un traitement d'attaque, la dose de vitamine D en entretien varie entre 800 UI et 1 200 UI  par jour. Des doses équivalentes de 80 000 à 100 000 UI peuvent être proposées tous les 2 à 3 mois ;
  • s'assure d'un apport en calcium suffisant. Il peut conseiller une modification de l'apport alimentaire ou prescrire un médicament qui associe calcium et vitamine D. L’apport total en calcium doit atteindre 1 000 à 1 200 mg par jour chez une femme ménopausée (apport par l’alimentation, y compris les eaux minérales riches en calcium, seule ou avec un supplément médicamenteux) ;
  • propose l'arrêt du tabac ;
  • incite à la pratique d'activité physique adaptée et suffisante, qui permet de renforcer l'équilibre et de diminuer le risque de chute ;
  • s'assure de la mise en place de mesures de prévention des chutes.
Ostéoporose : importance de l'activité physique

Tous les exercices au cours desquels les pieds et les jambes soutiennent tout le poids du corps (on parle de mise en charge) augmentent la masse osseuse et sont à privilégier :

  • monter les escaliers ;
  • marcher ou courir ;
  • danser ;
  • pratiquer les sports tels que le badminton, le tennis, le patin etc.

Les exercices contre résistance créent une résistance soit avec un objet, soit avec le corps et font travailler les muscles qui permettent de déplacer l’objet. Ils renforcent les os de la région sollicitée. Il peut s'agir d'exercices de poids ou haltères ou de l‘étirement de bandes élastiques.

Les activités de travail d’équilibre et de coordination assurent une meilleure stabilité et un équilibre permettant de faire face aux situations qui provoquent les chutes.

Les activités qui améliorent la posture (exercices pour le dos, les bras, les épaules, les abdominaux et le tronc) sont indispensables en cas d'atteinte ostéoporotique des vertèbres.

Demandez conseil à votre médecin et votre masseur kinésithérapeute.

Les médicaments se distinguent :

  • par leur mode d’action : soit ils freinent la perte de masse osseuse, soit ils stimulent la formation osseuse, soit ils ont les deux actions ;
  • par la localisation préférentielle de leur action. Selon le médicament utilisé, la diminution du risque de fracture peut concerner uniquement les vertèbres ou la hanche, ou les deux, ou d’autres localisations.

Le médecin choisit le traitement le plus adapté à la personne en prenant en compte son âge, son sexe, ses facteurs de risque, ses antécédents de fractures, les résultats de l'ostéodensitométrie et l’existence d’autres maladies.

Les biphosphonates

Les biphosphonates (alendronate un comprimé par semaine, risédronate un comprimé par jour et zolédronate en perfusion une fois par an).

Ils réduisent le risque de fracture vertébrale, non vertébrale et du col du fémur (extrémité supérieure du fémur).

Ces médicaments sont responsables de cas exceptionnels d'ostéonécrose de la mâchoire.

Recommandations lors d'un traitement par biphosphonates

La prise de biphosphonates peut entraîner des complications osseuses au niveau des mâchoires (ostéonécrose de la mâchoire).

Un bilan bucco-dentaire et radiologique est recommandé avant de débuter un traitement par ces médicaments.

Il est conseillé de réaliser les soins dentaires nécessaires avant la mise en route du traitement par biphosphonates : traitement des caries, suppression des foyers infectieux et extractions dentaires si nécessaire. Cependant, ces soins ne doivent pas retarder l’instauration du traitement chez les patients à risque élevé de fractures.

Dans tous les cas, une surveillance de l’hygiène buccodentaire et un suivi régulier au moins une fois par an par un chirurgien dentiste sont également conseillés tout au long du traitement.

Une fois le traitement mis en route, le biphosphonate doit être pris :

  • à jeun, 30 minutes au moins avant le repas, sauf pour l'Actonel® en comprimé gastro- résistant (risédronate) qui doit être pris immédiatement après le petit-déjeuner. Le comprimé doit aussi être avalé en position debout ou assise ;
  • sans aucune autre prise de médicaments ;
  • avec un grand verre d'eau plate peu minéralisée (eau du robinet par exemple)  ;
  • en position assise ou debout ;
  • sans se recoucher ensuite pour réduire le risque de lésion œsophagienne due au médicament.

Le dénosumab

Le dénosumab est un utilisé en injection sous-cutanée tous les 6 mois. Il bloque l'action des cellules chargées de détruire l'os (ostéoclastes).

Il réduit le risque de fracture vertébrale, de fracture d’autres localisations et de la hanche.

Il n’est utilisé qu’en seconde intention lorsque les biphosphonates ne sont pas efficaces.

Comme les biphosphonates, il augmente le risque d'ostéonécrose de la mâchoire. Il est également responsable d’une augmentation du risque d’infections (cystite, infection des voies respiratoires...) et d’un risque allergique (éruption cutanée). 

À l’arrêt du traitement, un risque de remodelage osseux existe, avec survenue de fractures vertébrales multiples, ce qui implique que l’interruption du dénosumab doit être suivie d’un traitement de relais par biphosphonates.

Le raloxifène

Le raloxifène en comprimé à prendre chaque jour.

Il réduit le risque de fracture vertébrale.

Il augmente le risque de veineuse (phlébite).

Le romosozumab

Cet est réservé aux femmes ménopausées souffrant d'ostéoporose sévère, âgées de moins de 75 ans,ayant eu une fracture sévère et n'ayant pas de maladie cardiovasculaire.
Le traitement par injection sous-cutanée mensuelle pendant 12 mois avec relais par les biphosphonates.

Le tériparatide

Le tériparatide est un médicament d’origine biologique, c’est-dire fabriqué par des bactéries ou d’autres cellules vivantes. Il est administré en injection sous-cutanée quotidienne. Il est réservé aux formes sévères d'ostéoporose (présence de deux fractures vertébrales).

Il réduit le risque de survenue de fractures vertébrales ou d’autres localisations, mais pas de la hanche.

Qu'est-ce qu'un anticorps monoclonal ?

Les anticorps sont des protéines fabriquées par le . Ils se fixent sur une partie reconnaissable d'une substance étrangère (un virus par exemple), que l’on appelle un . C’est la fixation de l’anticorps sur l’ étranger qui permet ensuite son élimination.

Les anticorps monoclonaux sont des anticorps produits en laboratoire qui imitent ceux produits naturellement par le . Ils sont produits à partir d’un clone de cellules (d’où le terme monoclonal). Ces anticorps agissent en se fixant à une cible reconnaissable. Ils sont fabriqués pour que leur cible soit un élément que l'on veut bloquer, par exemple, un processus de destruction de la masse osseuse par certaines cellules.

Quelle démarche de traitement de l'ostéoporose ?

Une fois décidé, le traitement de l'ostéoporose doit être pris sans interruption. Il est long. Même si la personne n'a aucune fracture, il ne doit pas être arrêté. Un traitement interrompu n'est pas utile pour prévenir le risque de fracture sur 5 à 10 ans.

Les médicaments les plus utilisés pour traiter l’ostéoporose sont les bisphosphonates. Ces molécules freinent l’activité des ostéoclastes, les cellules qui dégradent l’os, limitant ainsi la perte osseuse.

Les autres médicaments sont utilisés en seconde intention ou dans des situations particulières.

Chez les femmes ménopausées de moins de 60 ans, ayant un risque fracturaire et un T-score inférieur ou égal à -2 et en l'absence de contre-indication, un traitement hormonal de la ménopause (THM) peut être prescrit. Il s'oppose à la perte osseuse. Une surveillance est indispensable en raison du risque de cancer du sein et d'accident cardiovasculaire qu'il induit.

  • Collège français des enseignants en rhumatologie. Ostéopathies fragilisantes - Ostéoporose. ECN 2018. 5ème édition Elsevier Masson. Issy-Les Moulineaux (France)
  • Collège français des enseignants en rhumatologie. Ostéopathies fragilisantes - Ostéoporose. ECN 2018. 5ème édition Elsevier Masson. Issy-Les Moulineaux (France)
  • Haute Autorité de santé (HAS). Les médicaments de l'ostéoporose. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 19 septembre 2024]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Ostéoporose. Site internet : Inserm. Paris ; 2023 [consulté le 19 septembre 2024]
  • Paccou J., Cortet B. Ostéoporoses : généralités, stratégie diagnostique. Appareil locomoteur. Elsevier Masson. 2022;36(1):1-9
  • Académie Nationale de Chirurgie Dentaire (ANCD). Bisphosphonates et odontologie - attitude du chirurgien-dentiste. Site internet : ANCD. Paris ; 2008 [consulté le 19 septembre 2024]
  • Trémollieres F., Chabbert-Buffet N., Plu-Bureau G. et al. Les femmes ménopausées : recommandations pour la pratique clinique du CNGOF et du GEMVi. Gynécologie 0bstétrique Fertilité et Sénologie. Elsevier Masson 2021;49:305-317
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