Ostéoporose : diagnostic et évolution

Publié dans : Ostéoporose

L'ostéoporose est une maladie silencieuse souvent révélée tardivement par une fracture survenue après un traumatisme minime. Cependant, cette pathologie peut être détectée précocement par l’analyse des facteurs de risque et, dans certains cas, par la mesure de la densité minérale osseuse (ostéodensitométrie).

L'ostéoporose n'entraîne pas de symptôme au début de son évolution, mais doit être évoquée en présence de facteurs de risque d'ostéoporose.

L'ostéoporose peut être diagnostiquée lors de la survenue d’une fracture non traumatique dite de fragilité. Cette fracture survient à la suite d'un traumatisme de faible énergie équivalent au plus à une chute de sa propre hauteur en marchant.

Les fractures ostéoporotiques ne concernent pas le crâne, les os de la face, les vertèbres cervicales et les trois premières vertèbres thoraciques, les mains et les orteils qui sont des fractures traumatiques.

Les fractures de fragilité touchent le plus souvent :

  • l'extrémité supérieure du fémur (fracture du col fémoral, le plus souvent) ;
  • les deux os de l'avant bras et le poignet ;
  • les vertèbres responsables de tassement vertébral et de perte de taille en hauteur.

Plus rarement, des fractures sont présentes au niveau de l'épaule, du bassin, des côtes, du , etc.

L'ostéodensitométrie

Le diagnostic de la maladie peut être réalisé avant la première fracture grâce à la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par ostéodensitométrie et à l’analyse des facteurs de risque de fractures ostéoporotiques.

Les indications de l'ostéodensitométrie

L'ostéodensitométrie n'est utile que chez les personnes présentant des facteurs de risques médicaux d'ostéoporose.

Pour un premier examen, quels que soient l'âge et le sexe de la personne, l'ostéodensitométrie est indiquée :

  • en cas de maladie ou de traitement susceptible d'entraîner une ostéoporose (par exemple, une hyperthyroïdie, une hyperparathyroïdie ou une corticothérapie de plus de trois mois) ;
  • en cas d'antécédent de fracture sans choc violent.

Un premier examen d'ostéodensitométrie est indiqué chez la femme ménopausée ayant un ou des facteurs de risque :

  • des antécédents de fracture du col du fémur sans traumatisme chez un parent du premier degré (père, mère) ;
  • un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 19 ;
  • une ménopause précoce (avant 40 ans) ;
  • un antécédent de corticothérapie de plus de trois mois consécutifs.

Un deuxième examen est indiqué :

  • chez la femme ménopausée, à l'arrêt du traitement anti-ostéoporotique (en dehors de l'arrêt précoce pour effet indésirable) ;
  • chez la femme ménopausée sans fracture, lorsqu'un traitement n'a pas été commencé après une première ostéodensitométrie montrant une valeur normale ou une . Une deuxième ostéodensitométrie peut être proposée trois à cinq ans après la réalisation de la première, en fonction de l'apparition de nouveaux facteurs de risque.

À noter : pour les femmes ménopausées suivant un traitement hormonal substitutif (THS), il n'est pas recommandé de réaliser une ostéodensitométrie, car la prévention de l'ostéoporose est assurée par ce traitement.

L’ostéodensitométrie est prise en charge dans ces indications à 70 % du tarif fixé par l’Assurance Maladie

Le déroulement de l'ostéodensitométrie

L'ostéodensitométrie est la méthode de référence pour mesurer la densité minérale osseuse. Cette mesure est effectuée sur deux parties du corps : le rachis et le col du fémur.

L'os est exposé à une très faible quantité de rayons X ; plus il est dense, plus il absorbe de rayons X. Ainsi, lors de l'examen, pour évaluer la densité de l'os, on mesure la différence entre l'énergie envoyée et celle qui ressort.

L'examen dure moins de quinze minutes. Il ne nécessite aucune injection et aucun prélèvement. La personne s’allonge sur une table de radiologie et reste immobile.

Les résultats de l'ostéodensitométrie : la mesure de la densité minérale osseuse

L'ostéodensitométrie permet de mesurer la densité minérale osseuse. Celle-ci est comparée à une valeur de référence au même âge et pour le même sexe. Cela permet de calculer le T score et d'évaluer la fragilité osseuse.

  • T score supérieur à - 1 : densité normale ;
  • T score compris entre - 2.5 et - 1 :  ;
  • T score inférieur ou égal à - 2,5 : ostéoporose ;
  • T score inférieur ou égal à - 2,5 avec une ou plusieurs fractures : ostéoporose sévère.

La mesure du risque de fracture ostéoporotique et du risque de chute

Le risque de fracture ostéoporotique est évalué.  Pour aider les médecins dans cette évaluation, des outils sont mis à leur disposition, comme le FRAX®, qui intègre 12 paramètres (densité minérale osseuse, âge, poids, consommation de tabac, d'alcool, carence en vitamine D et calcium, traitements précédemment reçus, antécédents de fractures chez le patient ou ses parents, maladies chroniques associées…)

Cet outil calcule la probabilité qu’une fracture de la hanche ou une fracture majeure ostéoporotique (fracture clinique de la colonne vertébrale, l'avant-bras-poignet, la hanche ou de l'épaule-humérus) survienne dans les dix ans à venir.
L’ensemble de ces données permet au médecin de choisir le traitement le mieux adapté pour son patient.

Le risque de chute est également apprécié car les chutes sont facteurs de fractures.  Une analyse de l'équilibre et de l'autonomie est indispensable.

Le traitement de l'ostéoporose, lorsqu'il est nécessaire, permet de prévenir la survenue de fractures osseuses. En effet, les principales complications de l'ostéoporose sont les fractures. Ces dernières surviennent après un traumatisme mineur (chute de sa hauteur). Les plus fréquentes sont les suivantes :

  • les fractures de l'extrémité supérieure du fémur (col du fémur) surviennent souvent après une chute ;
  • les fractures vertébrales (ou tassements), le plus souvent, non douloureuses. Cependant, elles entraînent une diminution importante de la taille et devant une perte de 3 ou 4 cm par rapport à la taille précédemment connue, une ostéoporose est recherchée ;
  • un dos qui se voûte progressivement (cyphose) : ce phénomène peut être dû à plusieurs tassements vertébraux successifs ;
  • les fractures du poignet surviennent, de la même manière, après une chute que l'on a voulu amortir avec les mains (poignets en extension) ;
  • les fractures de l'extrémité supérieure de l'humérus (au niveau de l'épaule).

Les fracture dites « sévères » sont les fractures de l’extrémité supérieure du fémur, de l’extrémité supérieure de l’humérus, des vertèbres, du bassin, du fémur distal, de 3 côtes simultanées et du tibia proximal.

Les fractures peuvent remettre en cause l'autonomie d'une personne. Seulement la moitié des patients de plus de 60 ans retrouvent une mobilité normale de la hanche après une fracture du col du fémur.

  • Collège français des enseignants en rhumatologie. Ostéopathies fragilisantes - Ostéoporose. ECN 2018. 5ème édition Elsevier Masson. Issy-Les Moulineaux (France)
  • Haute Autorité de santé (HAS). Les médicaments de l'ostéoporose. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 19 septembre 2024]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Ostéoporose. Site internet : Inserm. Paris ; 2023 [consulté le 19 septembre 2024]
  • Paccou J., Cortet B. Ostéoporoses : généralités, stratégie diagnostique. Appareil locomoteur. Elsevier Masson. 2022;36(1):1-9
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