Pas de traitement spécifique des oreillons
Publié dans : Oreillons
03 janvier 2024
Les oreillons étant dus à un virus, les antibiotiques sont inutiles. Le seul traitement des oreillons est celui de la fièvre et de la douleur.
Aucun traitement spécifique n'est nécessaire pour soigner la forme bénigne des oreillons. Les oreillons étant une maladie virale, les antibiotiques sont inactifs et donc inutiles.
Pour lutter contre l’inconfort lié à la fièvre présent chez l'enfant, prenez quelques mesures :
- ne couvrez pas trop votre enfant pour que la chaleur s'évacue ;
- proposez-lui régulièrement et à volonté de l'eau pour qu'il ne se déshydrate pas ;
- aérez la chambre et maintenez la température à 19 °C ;
- si votre enfant ou adolescent fréquente une collectivité (crèche, maternelle, école, lycée...), gardez-le à la maison pendant la phase aiguë de la maladie (jusqu'à 9 jours après le début de l'inflammation des glandes salivaires ou parotidite) pour éviter la contagion ;
- surveillez sa température et l'apparition de symptômes évoquant une éventuelle complication : maux de tête, douleurs abdominales, gonflement d'un testicule surtout chez l'adolescent.
Les antibiotiques, utilisés à tort, ils deviendront moins forts
Les antibiotiques ne permettent pas de soigner les maladies d'origine virale comme les oreillons. Il est essentiel de réserver les antibiotiques aux maladies infectieuses pour lesquelles vous en avez vraiment besoin. La consommation inappropriée d'antibiotiques rend les bactéries plus résistantes : c'est l'antibiorésistance.
La fièvre et la douleur peuvent être réduites par des antipyrétiques ou par des antalgiques. La fièvre est définie par une élévation de la température au-dessus de 38 °C. C'est un phénomène normal lors d'une infection, qui permet à l'organisme de se défendre. Si elle est bien tolérée, la fièvre ne nécessite pas de traitement systématique.
En cas de fièvre persistante supérieure à 38,5 °C, il est possible d'utiliser chez l'enfant, l'adolescent et l'adulte, en priorité, du paracétamol, en respectant les contre-indications (allergie, maladie du foie, ).
Il est conseillé de n'utiliser qu'un seul médicament pour traiter la fièvre.
Les médicaments antalgiques et antipyrétiques pour l'enfant
Le paracétamol est le médicament à utiliser en priorité et c'est le seul utilisable avant l'âge de 3 mois.
Avant trois mois
Donnez à votre bébé uniquement du paracétamol : un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures. Consultez rapidement votre médecin.
Si votre enfant a plus de trois mois
Donnez-lui du paracétamol en priorité, ou, en cas de contre-indication (allergie, maladie grave du foie, ) de l'ibuprofène sur avis médical (un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS).
La dose doit être adaptée à son poids :
- pour le paracétamol, un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures ;
- pour l'ibuprofène, un maximum de 20 à 30 mg par kilo et par jour, à répartir en trois ou quatre prises, soit un maximum de 10 mg/kg toutes les huit heures ou 7,5 mg/kg toutes les six heures.
Si votre enfant a plus de 6 mois
Vous pouvez utiliser, en cas de contre-indication au paracétamol, de l'ibuprofène ou un anti-inflammatoire non stéroïdien : le kétoprofène. Pour ce dernier, la dose doit être adaptée à son poids : un maximum de 2 mg par kilo et par jour à répartir en quatre prises, soit un maximum de 0,5 mg par kilo toutes les six heures.
Soyez vigilant !
Si votre enfant a la varicelle (ou si celle-ci est suspectée), ne lui donnez pas d'ibuprofène ou de kétoprofène car les anti-inflammatoires non stéroïdiens augmentent le risque de complications infectieuses bactériennes de la varicelle.
De la même façon, si votre enfant est déshydraté (diarrhées et vomissements importants) ou si l'on suspecte une infection bactérienne (comme une infection urinaire par exemple), les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent aggraver son état de santé.
L'aspirine ne doit pas être administrée chez l'enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d'une , mais grave, le .
La présentation des médicaments chez les enfants
Les présentations pédiatriques (sachets, cuillères mesures, pipettes graduées...) simplifient l'adaptation de la dose du médicament au poids de votre enfant. Consultez la notice du médicament et respectez les contre-indications.
La prise de comprimés ou de gélules est strictement contre-indiquée chez l'enfant de moins de six ans, car elle entraîne un risque de fausse route.
Au moindre doute, demandez conseil à votre pharmacien ou à votre médecin.
Les médicaments antalgiques et antipyrétiques pour l'adolescent et l'adulte
Le paracétamol est à privilégier. Cet antalgique peut être consommé même pendant la grossesse ou l’allaitement.
Sa sécurité d’emploi ne doit cependant pas faire oublier qu'il est contre-indiqué en cas d'allergie au paracétamol ou d'insuffisance hépatique. Vous devez être certain que la prise de cet antalgique n’aura pas de conséquences sur votre organisme.
En effet, le paracétamol n’est pas un produit anodin. En cas de surdosage, il peut entraîner des lésions graves du foie, parfois irréversibles. Il y a risque de surdosage si vous ne respectez pas les règles de bon usage.
Le paracétamol doit être consommé à la plus petite dose et le moins longtemps possible.
Lors de la prise de paracétamol chez l’adulte, il convient de :
- commencer par la dose la plus faible possible (500 mg par prise) ;
- respecter :
- la dose maximale par prise : 1 g par prise maximum,
- l’intervalle entre les prises : au moins 4 à 6 h,
- la dose maximale par jour : ne pas dépasser 3 g /jour, sauf avis contraire du médecin. Chez les adultes et adolescents de moins de 50 kg, il est impératif de consulter la notice pour connaître la dose maximale recommandée en fonction de son poids ;
- ne pas consommer d’alcool pendant le traitement.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont une alternative possible mais prudente.
- Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Oreillons. Site internet : INRS. Paris ; 2023 [consulté le 3 janvier 2024]
- Santé publique France. Oreillons. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2022 [consulté le 3 janvier 2024]
- Métraux N, Popov M, Vu F, Senn N. Il n’est jamais trop tard pour les oreillons. Rev Med Suisse. 2017;13:330-333
- ECN Pilly 2021. Maladies infectieuses et tropicales. Oreillons. Item165. Éditions Alinéa Plus
- Haute Autorité de santé. Prise en charge de la fièvre chez l'enfant. Fiche mémo. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2016 [consulté le 3 janvier 2024]
- Haut Conseil de santé publique. Survenue de maladies infectieuses en collectivité. Conduites à tenir. Site internet : HCSP. Paris ; 2012 [consulté le 3 janvier 2024]
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