Les nausées et vomissements gravidiques débutent au premier trimestre d'une grossesse, qui, par ailleurs, évolue tout à fait normalement, sans aucune maladie expliquant ces symptômes.

Les nausées et les vomissements débutent vers la 6e semaine d’aménorrhée, sont maximaux vers la 9e semaine et s’estompent pour disparaître vers la 12e semaine d’aménorrhée (SA). Dans de rares cas, ils persistent au-delà de 20 SA.

Le plus souvent, ces symptômes sont peu sévères. Ils disparaissent progressivement et n’altèrent que modérément la qualité de vie. Ils sont sans danger pour la mère et pour le bébé. Cependant, chez 35 % des femmes, ils sont ressentis comme invalidants, perturbant la vie quotidienne, familiale et professionnelle.

Dans moins de 4 % des cas, environ, les vomissements sont graves car importants et répétés : c’est l’hyperémèse gravidique. Si la femme enceinte ne parvient pas à s’alimenter pour compenser les pertes en eau et aliments dues aux vomissements, elle risque de manquer de certains nutriments et de se déshydrater. Une prise en charge médicale est nécessaire pour éviter tout retentissement sur la santé :

• de la future mère (déshydratation, anxiété, dépression, dégradation de la qualité de vie personnelle, familiale) ;
• du bébé (petit poids de naissance, prématurité).

L’origine des nausées et vomissements est mal connue et probablement multifactorielle, mais aucun des facteurs suivants n’a été significativement identifié.

• Une prédisposition génétique : les femmes nées de mère ayant eu des vomissements sévères sont plus à risque de vomissements gravidiques.
• Une précédente grossesse compliquée d’une hyperémèse.
• La présence d’Helicobacter pylori dans l’estomac de la femme enceinte. Helicobacter pylori est une bactérie résistante à l’acidité gastrique, elle peut donc infecter le tube digestif. Souvent contractée par la bouche pendant l’enfance, on estime que 15 à 30 % des Français en sont porteurs. Dans plus de 70 % des cas, les personnes porteuses n’ont pas de symptômes. Sinon, la bactérie peut être responsable d’une dyspepsie, d'un ulcère gastrique ou duodénal…
• Un faible indice de masse corporelle ou IMC en début de grossesse.
• Un fœtus de sexe féminin ou une grossesse multiple.
• Les variations hormonales au cours de la grossesse, en particulier de l’hormone chorionique gonadotrophique  humaine (hCG) dont le taux augmente fortement en début de grossesse, mais aussi des hormones thyroïdiennes, du cortisol, des estrogènes et de la progestérone.

L’association à des facteurs psychologiques, à l’existence de troubles du comportement alimentaire ou de problèmes relationnels avec l’entourage n’est pas prouvée.