Symptômes, diagnostic et évolution des IST

Publié dans : MST / IST

Reconnaître une infection sexuellement transmissible (IST) est capital. En effet, dès que le diagnostic est posé, des mesures pour éviter la transmission sont indispensables ainsi qu’un traitement précoce lorsqu’il est possible.

IST et absence de symptômes

Les IST sont souvent silencieuses et vous ne vous plaignez de rien.

L'unique façon de savoir si vous êtes porteur d'une IST est le dépistage. Au moindre doute, il est essentiel d'y avoir recours, surtout si vous êtes dans l'une des situations plus à risque suivantes :

  • vous avez eu des rapports sexuels non protégés ;
  • vous avez plusieurs partenaires sexuels ;
  • vous avez déjà été soigné pour une IST.

Symptômes d'alerte d'une infection sexuellement transmissible

Les IST peuvent être à l'origine de certains symptômes qui doivent vous alerter :

  • un écoulement par le pénis ;
  • des pertes vaginales (vaginite) d'une couleur ou d'une odeur inhabituelles ;
  • des brûlures en urinant ;
  • des douleurs lors des rapports sexuels ;
  • une inflammation des organes génitaux : rougeurs cutanées et augmentation de volume du scrotum (enveloppe des testicules) ou des grandes et petites lèvres du  ;
  • des lésions des muqueuses génitales et/ou de la peau, autour des organes génitaux ;
  • une tuméfaction (ganglions) de l'aine ;
  • des douleurs abdominales basses ;
  • une fièvre, de la fatigue...

Devant ces symptômes, consultez votre médecin.

La chlamydiose n'entraîne une fois sur deux aucun symptôme.

Les symptômes uro-génitaux des chlamydioses

Des symptômes peuvent survenir une à deux semaines après le rapport sexuel contaminant.

Chez l’homme, l’infection à Chlamydia peut provoquer une urétrite avec des écoulements au niveau du pénis.

Chez la femme, l’infection peut se traduire par :

  • une inflammation du col de l'utérus avec des pertes vaginales (leucorrhées) ;
  • des douleurs de la vessie et des brûlures urinaires ;
  • une dyspareunie (douleurs lors des rapports sexuels) ;
  • des petits écoulements vaginaux sanguinolents (spotting).

Les formes aiguës associent fièvre, douleurs du bas ventre et métrorragies (saignements vaginaux survenant entre les règles).

L’évolution peut se faire vers une salpingite, avec le risque de douleurs pelviennes chroniques.

Il y a également chez les hommes et les femmes des localisations ano-rectales (ano-rectite purulente) et pharyngées (asymptomatiques le plus souvent).

Les symptômes de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV)

Après une période sans symptômes de 3 à 30 jours, un micro chancre apparaît au point d’inoculation (anus, rectum, gland, vagin, , ), suivi quelques jours plus tard  par l'apparition de ganglions au niveau de l'aine. Un tableau de rectite ulcérée, bien que non spécifique, est fréquemment associé au diagnostic d’une LGV rectale.

Le diagnostic de chlamydiose

Il est confirmé par l'analyse de prélèvements réalisés par le médecin traitant, le gynécologue, la sage-femme ou le biologiste médical dans un laboratoire. Ces prélèvements peuvent être réalisés dans le vagin ou sur l'endocol de l'utérus chez la femme, sur l' chez l'homme ou sur un simple jet d'urine chez l'homme comme chez la femme. un prélèvement

L'évolution des chlamydioses

Bien traitée par antibiotiques, la chlamydiose guérit sans difficulté. Toutefois, les récidives sont fréquentes dans les premiers mois.

Non traitée, elle peut être responsable, chez la femme, d'infertilité et de grossesses extra-utérines en raison des lésions des trompes de l'utérus qu'elle provoque. L'enfant peut être contaminé lors de l'accouchement, si la mère est infectée.

Pour en savoir plus, consulter le dossier Infections à Chlamydia

La majorité des personnes contaminées éliminent spontanément les papillomavirus sans développer les signes de l'infection.

D'autres les hébergent et sont sujettes à la formation de condylomes, petites verrues situées sur les organes génitaux (vulve, verge, anus et sur la peau autour de ces organes). Ces condylomes peuvent apparaître une à huit semaines après le rapport sexuel contaminant. Le diagnostic est posé lors de l'examen médical. Les condylomes, ou verrues génitales, le plus souvent bénins, sont cependant difficiles à éradiquer. Le traitement local doit être repris plusieurs fois.

Certains papillomavirus sont responsables de lésions précancéreuses. Ces lésions surviennent, chez l'homme, sur le pénis et au niveau de l'anus, tandis que chez la femme, elles se localisent surtout au niveau du col de l'utérus. On peut également les retrouver au niveau de la vulve, du vagin, de l'anus, de la gorge, des amygdales et de la langue.

Les papillomavirus à haut risque de cancer seraient responsables de la majorité des cancers du col de l'utérus, de 85% des cancers anaux et de 40 % des cancers de la vulve, du vagin et du pénis.

Le frottis du col de l'utérus doit être fait régulièrement. Il permet de dépister précocement des lésions précancéreuses ou un cancer du col de l'utérus et, donc, de les traiter rapidement.

Les préservatifs protègent imparfaitement contre l’infection à HPV, car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales. Seule la vaccination des jeunes filles et garçons protège contre le HPV.

Les symptômes de l'infection à gonocoque ou blennoragie

Lorsqu'ils existent, les symptômes apparaissent entre deux à sept jours après le rapport sexuel contaminant.

Chez l’homme, l'infection à gonocoque ou « chaude-pisse » se manifeste sous la forme d'une urétrite (inflammation de l') avec des écoulements purulents, des brûlures intenses lors de la qui est difficile, des douleurs du pénis lors des relations sexuelles. Une atteinte infectieuse de la prostate est possible.

Chez la femme, jusqu’à 70 % des cas sont totalement sans symptômes. Lorsqu'elle est symptomatique, la gonococcie est responsable d'une vaginite avec des leucorrhées (pertes jaunes, verdâtres purulentes et mal odorantes), souvent associée à des brûlures urinaires. L’évolution peut se faire vers une atteinte infectieuse de l'endomètre de l'utérus, vers une salpingite compliquée éventuellement d’une infertilité et d’un risque de grossesse extra-utérine.

Il y a également chez les hommes et les femmes des formes anorectales (anorectite purulente) et pharyngées (asymptomatiques le plus souvent).

Le diagnostic de l'infection à gonocoque ou blennorragie

Le diagnostic est posé après analyse au laboratoire d’un prélèvement local, réalisé par le médecin traitant, le gynécologue, la sage-femme ou le biologiste médical dans un laboratoire : prélèvement urinaire chez l’homme, vaginal chez la femme, anal en cas de rapports anaux et  pharyngé en cas de rapports oraux.

L'évolution de la gonococcie ou blennorragie

La blennorragie guérit lorsque le traitement antibiotique est pris correctement.

Non traitée, elle entraîne, chez la femme, des douleurs pelviennes chroniques, une augmentation du risque de contamination par le VIH, des risques de infertilité. L'enfant peut être contaminé lors de l'accouchement, si la mère est infectée.

Chez l'homme, elle peut être responsable de (infection de la prostate) et de rétrécissement de l'.

L'infection peut également se propager à d'autres organes (articulations, sang, cœur...)

Les symptômes d'hépatite B apparaissent deux à huit semaines après le rapport sexuel contaminant.

Le symptôme le plus commun d'une hépatite est la fatigue. Fièvre, douleurs musculaires et articulaires peuvent aussi être les premiers signes de l'hépatite virale B aiguë. Quelquefois, l'urine devient plus sombre et la peau prend une teinte jaunâtre (ictère ou jaunisse). Mais, l'hépatite B passe parfois totalement inaperçue, n'entraînant aucun signe visible.

Le diagnostic est confirmé par une prise de sang (analyse de la sérologie de l'hépatite B).

L'hépatite B peut évoluer vers :

  • la guérison après l'infection aiguë, dans la majorité des cas (plus de 90 %) ;
  • la chronicité, on parle alors d'hépatite B chronique. Elle est définie par la persistance du virus dans l'organisme plus de six mois. Elle nécessite un suivi au long cours et, dans certains cas, un traitement. En l'absence de traitement, l'évolution vers la et la cirrhose du foie est possible.

Pour en savoir plus, consulter le dossier Hépatite B.

L'herpès génital entraîne une éruption de petits boutons, ressemblant à des bulles, sur les organes génitaux (pénis, vulve, peau autour des organes génitaux, vagin, anus...)

Les démangeaisons et les sensations de brûlures sont souvent douloureuses. Ces symptômes apparaissent une semaine ou plus après le rapport sexuel contaminant.

L'examen médical peut suffire pour poser le diagnostic de l'herpès génital. Pour confirmer le diagnostic, il est parfois utile de réaliser une prise de sang ou un prélèvement sur les lésions réalisé par le médecin traitant, le gynécologue, la sage-femme ou le biologiste médical dans un laboratoire. 

Il est impossible, à l'heure actuelle, d'éliminer ce virus de l'herpès de l'organisme. L'évolution se fait par poussées qui ont plutôt tendance à s'espacer au fil des années.

La contamination de l'enfant lors de l'accouchement, si la mère est infectée, est la principale complication de l'herpès génital.

Pour en savoir plus, consulter le dossier Herpès génital.

L'infection à mycoplasmes se manifeste, chez la femme, par des pertes vaginales (vaginite), des inflammations du col de l'utérus, des saignements après les relations sexuelles ou en dehors des règles, des brûlures urinaires. Une atteinte de l'endomètre de l'utérus ou une salpingite peuvent compliquer l'infection.
Chez l’homme, l’infection peut se traduire par une inflammation de l’ se manifestant notamment par un écoulement urétral, des difficultés à uriner et des mictions douloureuses avec sensation de brûlure.

L'infection à mycoplasmes est traitée par des antibiotiques.

Bien traitée, cette infection guérit. Toutefois, les récidives ne sont pas rares. Non traitées, cette IST peut entraîner des infections génitales à l'origine de infertilité, de grossesses extra-utérines en raison des lésions tubaires qu'elle provoque.

La syphilis débute par une petite plaie non douloureuse, le chancre. Par la suite, elle peut entraîner des éruptions sur la peau et les muqueuses. L'éruption est indolore, ne démange pas et ne brûle pas. Les premiers symptômes de syphilis apparaissent deux à quatre semaines après le rapport sexuel contaminant.

Le diagnostic de syphilis est confirmé par une prise de sang.

Correctement traitée par antibiotiques, la syphilis guérit. Sans traitement, elle peut entraîner des complications importantes : atteinte du cerveau, des nerfs, du cœur, des artères et des yeux. Par ailleurs, une femme infectée peut transmettre l'infection à son nouveau-né lors de l'accouchement.

Pour en savoir plus, consulter le dossier Syphilis.

La contamination par le VIH passe le plus souvent inaperçue (absence de symptômes). Mais elle peut se manifester par l'apparition de fièvre, une éruption, de la fatigue ou une diarrhée. Ces signes peuvent survenir 15 jours après le rapport sexuel contaminant.

Le diagnostic d'infection par le VIH est confirmé par une prise de sang.

Grâce au traitement contre le VIH, la personne porteuse du virus ne présente pas de symptômes et sa charge virale sanguine devient le plus souvent indétectable. En l’absence de traitement, la maladie évolue vers un affaiblissement du et une vulnérabilité accrue aux diverses infections : c'est le stade de Sida (syndrome d'immunodéficience acquise).

Une femme enceinte infectée peut transmettre l'infection à son nouveau-né.

Pour en savoir plus, consulter le dossier VIH.

La trichomonase se traduit, chez la femme, par des pertes vaginales souvent malodorantes, des démangeaisons et une sensation de brûlures urinaires. Souvent, les hommes n'ont aucun symptôme ; certains ressentent des brûlures en urinant ou après les rapports sexuels.

Un prélèvement vulvo-vaginal ou une analyse du premier jet urinaire chez l'homme est analysé en laboratoire de biologie et permet le diagnostic.

La trichomonase est traitée par un médicament anti-parasitaire (métronidazole).

Vous pouvez lire la bande dessinée Les I.S.T. – Infections Sexuellement Transmissibles sur le site santebd.org. La BD décrit de manière simple comment les IST se transmettent et comment s’en protéger. Cette fiche peut être adaptée selon votre profil (femme ou homme). Mise en garde : cette BD présente des scènes de nudité à caractère sexuel et n'est pas adaptée à de jeunes enfants.

Ce document a été réalisé par l’association CoActis Santé avec des personnes en situation de handicap. Il contient des images et des mots simples. C’est pourquoi il est facile à lire et à comprendre (FALC).

  • Organisation mondiale de la santé (OMS). Infections sexuellement transmissibles. Site internet : OMS. Genève (Suisse) ; 2022 [consulté le 27 septembre 2022]
  • Santé publique France. Infections sexuellement transmissibles (IST). Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2022 [consulté le 27 septembre 2022]
  • Société française de dermatologie. Les condylomes. Site internet : dermato info. Paris ; 2019 [consulté le 27 septembre 2022]
  • Haute Autorité de santé. Questions-Réponses sur l’infection à papillomavirus humains (HPV), cause de cancer du col de l’utérus, et le dépistage. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2020 [consulté le 27 septembre 2022]
  • Haute Autorité de santé. Questions-Réponses sur l’infection à papillomavirus humains (HPV), cause de cancer du col de l’utérus, et le dépistage. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2020 [consulté le 27 septembre 2022]
  • Haute Autorité de santé. Diagnostic biologique des mycoplasmes urogénitaux dans les infections génitales basses. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2020 [consulté le 27 septembre 2022]
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