Diagnostic, traitement et évolution de la mononucléose infectieuse
Publié dans : Mononucléose infectieuse
22 janvier 2025
Le diagnostic de la mononucléose infectieuse est réalisé par le médecin traitant, et confirmé si besoin par des examens complémentaires. Aucun traitement particulier n’est prescrit pour cette maladie virale qui évolue en général vers la guérison. Un arrêt de travail peut être nécessaire.
La consultation
Votre médecin traitant vous examine (ou examine votre enfant).
La présence d'une angine avec de grosses amygdales rouges et recouvertes de membranes blanchâtres ainsi que de volumineux ganglions au niveau du cou est caractéristique de la mononucléose infectieuse.
Le médecin palpe votre pour savoir si la est augmentée de volume et sensible.
Le Trod ou test d'orientation diagnostique de l'angine
Pour être sûr que vous ne souffrez pas d’une angine bactérienne, il réalise un test rapide d'orientation diagnostique ou Trod.
Le Trod angine est indolore et simple ; il ne prend que quelques minutes.
Le médecin fait un prélèvement au niveau des amygdales avec un écouvillon (sorte de grand coton-tige), qu’il place ensuite dans un tube qui contient un réactif. Une bandelette est immergée dans ce liquide.
Selon la couleur que prend cette bandelette, le médecin sait si l’angine est due ou non à une bactérie : le du groupe A.
Le test rapide d'orientation diagnostique de l'angine
Lire l'article Le test rapide d'orientation diagnostique de l'angine : comment cela se passe et qui peut le faire ?
Mononucléose infectieuse : la prise de sang pour confirmer le diagnostic
Pour confirmer l'infection par le virus de la mononucléose, votre médecin peut prescrire une prise de sang pour :
- mettre en évidence le syndrome mononucléosique, c'est à dire une augmentation temporaire mais importante de certains globules blancs appelés monocytaires ou monocytes. Beaucoup d'entre eux présentent des anomalies caractéristiques à l'examen microscopique ;
- confirmer un contact récent avec le virus par une recherche d’anticorps dirigés contre le virus d'Epstein-Barr (MNI test) ;
- évaluer les conséquences sur le foie qui se traduisent en général par une augmentation modérée des hépatiques.
Il n’existe pas de traitement spécifique pour la mononucléose infectieuse. Comme elle est d’origine virale, les antibiotiques sont inutiles.
Des antalgiques et antipyrétiques (paracétamol de préférence) peuvent vous être prescrits pour limiter la fièvre et soulager les douleurs liées à la mononucléose infectieuse.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, kétoprofène, etc.) sont à éviter dans un contexte d'infection car ils peuvent masquer les symptômes comme la fièvre ou la douleur et donc conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge du patient.
En cas de complications, une hospitalisation peut également être décidée par le médecin traitant, mais elle reste exceptionnelle.
Un arrêt de travail temporaire peut être prescrit et sa durée est adaptée à la gravité des symptômes :
- fatigue invalidante ;
- fièvre persistante ;
- douleurs articulaires et musculaires installées.
Pour les enfants et les adolescents, l’absence scolaire dure le temps des symptômes. Les élèves retournent en classe lorsque la fièvre a disparu et qu’ils peuvent avaler normalement.
Les antibiotiques ne soignent pas les maladies dues à des virus
Les antibiotiques ne permettent pas de soigner les maladies d'origine virale comme la mononucléose infectieuse. Il est essentiel de réserver les antibiotiques aux maladies infectieuses pour lesquelles vous en avez vraiment besoin. La consommation inappropriée d'antibiotiques rend les bactéries plus résistantes : c'est l'antibiorésistance.
La mononucléose évolue vers la guérison. Les complications sont rares.
La guérison de la mononucléose infectieuse
Le traitement prescrit soulage les symptômes de la mononucléose infectieuse. Un état fébrile est possible pendant plusieurs semaines. Le plus souvent, les personnes guérissent en trois à cinq semaines.
Une fatigue prolongée pouvant durer plusieurs semaines est possible mais elle n’empêche pas obligatoirement de travailler.
Pendant la convalescence (un mois), l'activité sportive est déconseillée.
Les rares complications de la mononucléose infectieuse
Très rarement, des complications causées par la mononucléose infectieuse sont observées :
- une rupture de la , se traduisant par la survenue de douleurs abdominales gauches violentes et soudaines irradiant vers l'épaule gauche, peut survenir surtout après un traumatisme dans le premier mois, si cet organe est devenu très volumineux à cause de la maladie. Il s’agit alors d’une urgence ;
- une atteinte du foie. Le plus souvent, il ne s'agit que d'anomalies visibles lors du bilan biologique (augmentation des hépatiques appelés ) mais rarement, le foie peut être le siège d'une hépatite avec ictère (jaunisse) ;
- une atteinte neurologique périphérique (syndrome de Guillain-Barré ou inflammation des responsable de paralysies temporaires) ou cérébrale (méningite virale ou une ) ;
- une atteinte hématologique. Chez les personnes immunodéprimées, une prolifération des globules blancs dans le sang peut aussi survenir.
Ces complications sont rares et nécessitent une prise en charge hospitalière spécialisée.
- National Health service (NHS). Glandular fever. Site internet : NHS. Londres ; 2023 [consulté le 22 janvier 2025]
- Collège National des Pédiatres Universitaires. Éruptions fébriles. Mononucléose infectieuse. ECN 2021. 8e édition Elsevier Masson
- Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Syndrome mononucléosique. ECN Pilly 2023. Édition Alinéa Plus.
- Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et complications infectieuses graves. Site internet : Ansm. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 22 janvier 2025]