Migraine : que faire et quand consulter ?

Publié dans : Migraine

Pour diminuer la douleur liée à la migraine, vous pouvez adopter quelques gestes simples et prendre des antalgiques ou des anti-inflammatoires. Pour éviter les récidives, supprimez les facteurs qui déclenchent les crises et favorisez une bonne hygiène de vie.

Les bons gestes dès le début de la migraine

Dès que vous ressentez les premiers symptômes d’un épisode migraineux, vous pouvez effectuer certains gestes pour atténuer leur intensité :

  • allongez-vous dans une pièce calme et sombre ;
  • mettez un linge froid sur votre front ;
  • buvez de l’eau pour éviter de vous déshydrater, surtout en cas de vomissements.

Migraine : quels médicaments prendre ?

Afin de soulager la douleur de la migraine, vous pouvez utiliser l’un des deux types de médicaments antalgiques utilisables en automédication :

  • du paracétamol. Il n’a pas d’action sur les signes annonciateurs de la crise et a une efficacité très modérée sur la douleur migraineuse ;
  • un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS (ibuprofène, kétoprofène), plus efficace. Ne dépassez pas 5 jours de traitement.

Ces médicaments ne doivent pas être associés entre eux, ni à l’aspirine.

Pour une meilleure efficacité, prenez un médicament le plus tôt possible, idéalement dès le début de la crise migraineuse.

Demandez conseil à votre pharmacien et appliquez les conseils suivants :

  • vérifiez que vous n'avez pas de contre-indication à leur utilisation (allergie, et maladie grave du foie pour le paracétamol, ulcère gastroduodénal, grossesse pour les anti-inflammatoires non stéroïdiens) ;
  •  suivez bien la posologie et ne dépassez pas la dose maximale quotidienne autorisée, mentionnée sur la notice du médicament (quantité et fréquence de prise recommandées) et l’intervalle minimum à respecter entre deux prises. Un surdosage pourrait avoir des effets néfastes sur votre santé (toxicité) et entraîner une accoutumance au produit ;
  • pour les mêmes raisons, sauf avis médical contraire, évitez d'associer ou d'alterner des antalgiques de compositions différentes ;
  • n’utilisez pas un médicament si vous présentez l’une des contre-indications précisées dans la notice.

Médicaments sans ordonnance, mais pas en accès libre

Sûrs et efficaces lorsqu’ils sont correctement utilisés, ces médicaments peuvent présenter des risques lors d’une utilisation inadéquate. C’est pourquoi, depuis le 15 janvier 2020, les médicaments contenant du paracétamol, de l'aspirine et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l’ibuprofène) ne sont plus en accès libre mais sont placés derrière le comptoir du pharmacien. Ils sont toujours disponibles avec ou sans ordonnance.

Demandez conseil à votre pharmacien.

Lire l'article Se soigner seul par l'automédication

Donnez à votre enfant migraineux du paracétamol ou, en cas de contre-indication (allergie, maladie grave du foie, ), de l'ibuprofène (anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS).

La dose doit être adaptée à son poids :

  • pour le paracétamol, un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures ;
  • pour l'ibuprofène, un maximum de 20 à 30 mg par kilo et par jour, à répartir en trois ou quatre prises, soit un maximum de 10 mg/kg toutes les huit heures ou 7,5 mg/kg toutes les six heures ;
  • vous pouvez utiliser (à partir de l'âge de 6 mois), à la place de l'ibuprofène, un autre anti-inflammatoire non stéroïdien : le kétoprofène. La dose doit être adaptée à son poids : un maximum de 2 mg par kilo et par jour à répartir en quatre prises, soit un maximum de 0,5 mg par kilo toutes les six heures.

N'utilisez qu'un seul type de médicament pour traiter la douleur.
Soyez vigilant ! Si votre enfant a la varicelle (ou si celle-ci est suspectée), ne lui donnez pas d'ibuprofène ou de kétoprofène car les anti-inflammatoires non stéroïdiens augmentent le risque de complications infectieuses bactériennes de la varicelle. De la même façon, si votre enfant est déshydraté (diarrhées et vomissements importants) ou si l'on suspecte une infection bactérienne (comme une infection urinaire par exemple), les AINS peuvent aggraver son état de santé.

L'aspirine ne doit pas être administrée chez l'enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d'une mais grave, le .

Pour doser plus facilement ces médicaments, utilisez leurs présentations pédiatriques (sachets, cuillères-mesures, pipettes graduées, etc.)

La prise de comprimés ou de gélules est strictement contre-indiquée chez les enfants de moins de six ans, car elle expose à un risque de fausse route.

Vous pouvez diminuer la fréquence des crises de migraine en supprimant les facteurs que vous avez identifiés comme déclenchants et en adoptant une bonne hygiène de vie. Pour cela, appliquez les conseils suivants :

  • veillez à ce que votre sommeil soit régulier et suffisant (horaires de lever et de coucher réguliers) ;
  • faites régulièrement de l’exercice. L'endurance a une efficacité démontrée dans la prévention des migraines. Il est conseillé, par exemple, 2 h 30 par semaine de marche rapide, vélo, course ou autre activité d'endurance ;
  • essayez d’arrêter de fumer  ;
  • ayez une alimentation équilibrée, régulière et évitez l'alcool s'il est un facteur déclenchant. Hydratez-vous correctement en buvant de l'eau ;
  • diminuez la consommation des produits qui, chez vous, déclenchent des migraines (chocolat, aliments contenant du glutamate...) sans pour autant faire un régime d'éviction ;
  • évitez les sources de stress et essayez de vous relaxer ;
  • évitez les lieux bruyants.

Si vous souffrez de migraine, consultez votre médecin traitant dans les cas suivants :

  • vous n'êtes pas sûr qu'il s'agisse d'une migraine ;
  • vous êtes enceinte ;
  • votre migraine perturbe votre vie sociale, scolaire ou professionnelle ;
  • vous prenez une contraception hormonale ;
  • vous suivez un traitement incompatible avec les antalgiques ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
  • vous devez utiliser des médicaments contre la douleur plus de trois jours par semaine ;
  • votre traitement en automédication n’est plus efficace, ou bien vos crises migraineuses deviennent plus fréquentes et/ou plus intenses. Dans ce cas, précisez au médecin le médicament employé, le dosage et la fréquence des prises ;
  • vous présentez des effets secondaires au traitement que vous avez entrepris par vous-même.

Certains maux de tête demandent une consultation en urgence

Une migraine ne nécessite pas d’avis médical immédiat.

En revanche, certaines douleurs de la tête doivent vous alerter car elles sont révélatrices d’une situation médicale d’urgence. Des examens, comme une IRM ou une ponction lombaire, peuvent être nécessaires pour poser un diagnostic.

Dans certains cas, la migraine peut nécessiter d’aller aux urgences. Si vous avez une question sur les urgences, plusieurs BD peuvent vous aider :

Ces documents ont été réalisés par l’association CoActis Santé avec des personnes en situation de handicap. Ils contiennent des images et des mots simples. C’est pourquoi ils sont faciles à lire et à comprendre (FALC). Ils peuvent être adaptés selon votre profil (femme, homme, enfant, malentendant…).

  • National Health service (NHS). Migraine. Site internet : NHS. Londres ; 2019 [consulté le 9 décembre 2022]
  • Campellone JV. Migraine. Site internet : MedlinePlus. Bethesda (USA) ; 2021 [consulté le 9 décembre 2022]
  • Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). Bon usage du paracétamol et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : ces médicaments ne pourront plus être présentés en libre accès - Point d'Information du 17 décembre 2019. Site internet : ANSM. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2019 [consulté le 9 décembre 2022]
  • Davoine E,  Kleinschmidt A. Migraine : des recommandations générales à la prise en charge pratique. Rev Med Suisse. 2016; 12:1214-1219
  • Société française d'Études des Migraines et Céphalées. Recommandations 2021 pour le diagnostic et la prise en charge de la migraine chez l'adulte - Diagnostic et évaluation. Site internet : Société française d'Études des Migraines et Céphalées. Paris ; 2022 [consulté le 8 décembre 2022]
  • Collège des enseignants de neurologie (CEN). Migraine, névralgie du trijumeau et algies de la face. ECN 2021. 5ème édition Elsevier Masson
  • Collège français d'ORL et de chirurgie cervico-faciale. Migraine, névralgie du trijumeau et algies de la face. ECN 2017. 4 ème édition Elsevier Masson
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