Les traitements lors de la ménopause
Les traitements en période de ménopause
Lors de la ménopause, l'intensité des symptômes est variable, et beaucoup de femmes n'ont pas besoin de traitement. Toutefois, il peut être proposé lorsque les symptômes deviennent gênants. Différents traitements sont disponibles lorsque la ménopause est installée.
Ménopause : adopter une vie saine
Le traitement de la ménopause est toujours associé à des conseils hygiénodiététiques, indispensables :
- arrêt du tabac ;
- consommation très modérée d'alcool ;
- alimentation diversifiée et raisonnable en quantité ;
- activité physique régulière. La pratique régulière d’exercices physiques représente un moyen d’atténuer les symptômes périménopausiques, de garder une bonne condition physique, de prévenir une diminution de la masse musculaire et la perte osseuse. Les comportements sédentaires sont à éviter.
En cas de surpoids ou d’obésité chez une femme ménopausée, une diminution modérée de l’apport énergétique associée à un apport protidique suffisant (alimentation suffisamment riche en protéines) associée à une activité physique régulière permet de retrouver un IMC normal.
Le traitement hormonal substitutif de la ménopause dans certaines situations
Un traitement hormonal substitutif de la ménopause (THM) peut être proposé par le médecin traitant ou le gynécologue. Il associe un estrogène et un (le progestatif est inutile si la patiente a subi une ).
L'estrogène intervient sur les troubles dits « climatériques » (symptômes qui accompagnent les modifications hormonales associées à l’arrêt de la fonction ovarienne) et prévient l’ostéoporose. L'œstradiol, estrogène naturel, administré par voie percutanée ou transdermique est utilisé. En effet, les estrogènes administrés par voie orale multiplient par quatre le risque de phlébite et d'embolie pulmonaire, alors que la voie percutanée réduit ou annule ce risque thrombo-embolique.
Le progestatif ( naturelle ou dérivé proche) diminue le risque de cancer du corps de l'utérus.
Les séquences d’administration peuvent varier de façon à ce que les règles apparaissent ou non (choix à discuter avec le médecin). Le traitement peut être prescrit de façon discontinue (25 jours par mois).
Le THM peut être proposé s'il n'y a pas de contre-indications (antécédent de cancer du sein ou d'accident vasculaire cérébral, même transitoire) :
- aux femmes dont la ménopause entraîne des troubles climatériques qui altèrent la qualité de vie familiale, sociale, professionnelle ;
- aux femmes confrontées au problème de la ménopause précoce (avant 40 ans), si la cause le permet et ce, jusqu'à l'âge de la ménopause naturelle (50 ans environ) ;
- pour prévenir la perte de densité osseuse qui conduit à l'ostéoporose et aux fractures associées.
Avant la prescription, un examen clinique et une mammographie sont demandés. Le THM est administré, le plus tôt possible après la confirmation de la ménopause, à la dose minimale efficace et tant que durent les symptômes (deux à trois ans suffisent le plus souvent).
Toutes les femmes traitées par THM doivent bénéficier d'une ré-évaluation régulière de leur état de santé et de leur traitement par le médecin prescripteur, au moins une fois par an (bilan sanguin, examen clinique...)
En effet, ce dernier augmente les risques de :
- cancer du sein (le THM favoriserait le développement d'un cancer du sein microscopique) ;
- cancer de l'endomètre, si l'estrogène est donné sans progestatif ;
- cancer de l'ovaire, en cas de traitement de plus de cinq ans ;
- accident vasculaire cérébral (AVC) surtout en cas de traitement par estrogènes par voie orale ;
- veineuse (formation d'un caillot dans une veine, à l'origine d'une phlébite ou d'une embolie pulmonaire). Ce risque est réduit (voire annulé) lorsque les estrogènes sont administrés par voie transcutanée.
Par ailleurs, le traitement hormonal substitutif stimule la croissance d'un éventuel fibrome de l'utérus, la persistance d'une endométriose et la multiplication des calculs biliaires.
Le THM est efficace sur les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale et la prévention de la perte osseuse et donc, des fractures consécutives à l'ostéoporose. En revanche, ce traitement n'a pas apporté la preuve de son intérêt pour diminuer le risque cardiovasculaire.
Le traitement hormonal substitutif pour le traitement des symptômes de la ménopause ne génère pas de gain de poids, tant lors de l’initiation qu’à l’arrêt, si la dose est minimale et la durée limitée.
Les autres médicaments de la ménopause
Un traitement non hormonal (béta-alanine) peut être proposé pour atténuer les bouffées de chaleur. Parlez-en à votre médecin.
Des hydratants ou lubrifiants vaginaux améliorent le confort sexuel en cas de sécheresse vaginale. Un traitement hormonal (estrogènes), à appliquer localement deux fois par semaine, diminue la sécheresse vaginale et vulvaire et lutte contre les cystites, envies pressantes d'uriner, vaginites...
Le traitement des maladies pouvant survenir après la ménopause
À la ménopause, certaines maladies peuvent survenir du fait d'un risque augmenté à cette période de la vie des femmes. Il convient de faire le point sur ses facteurs de risque avec son médecin traitant. Un suivi médical est nécessaire pour prévenir ou prendre en charge les conséquences osseuses ou cardiovasculaires de la ménopause.
L'ostéoporose après la ménopause
L'ostéoporose touche près de trois millions de Français (majoritairement des femmes ménopausées), mais seulement 600 000 le savent et se font suivre. Le risque de cette maladie diffuse du squelette responsable d'une fragilisation de l'os est la survenue de fractures (une Européenne est victime de fracture liée à l'ostéoporose toutes les 30 secondes).
Un apport quotidien en calcium et vitamine D associé à une activité physique suffisante est indispensable. Un supplément en apport de vitamine D et de calcium peut être prescrit médicalement. Il existe également des traitements médicamenteux spécifiques de l'ostéoporose prescrits chez les femmes ménopausées à haut risque de fracture.
Les maladies cardiovasculaires plus fréquentes après la ménopause
Longtemps protégées par leurs hormones féminines, les femmes ménopausées voient leur risque cardiovasculaire augmenter. Ainsi, si le risque d'infarctus du myocarde de la femme non ménopausée est inférieur à celui de l'homme, ce risque augmente après la ménopause pour rejoindre celui des hommes.
La surveillance médicale est donc indispensable ainsi que la prévention du risque cardiovasculaire :
- arrêt du tabac,
- lutte contre la sédentarité,
- correction d'un surpoids,
- traitement d'une éventuelle hypertension artérielle, d'une hypercholestérolémie...
- Institut national de la santé et de la recherche médicale. Ménopause. Améliorer la sécurité d’utilisation des traitements hormonaux. Site internet : Inserm. Paris ; 2017 [consulté le 10 novembre 2020]
- Haute Autorité de santé (HAS). Les médicaments de l’ostéoporose. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2014 [consulté le 10 novembre 2020]
- Haute Autorité de santé (HAS). Traitements hormonaux de la ménopause. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2014 [consulté le 10 novembre 2020]
- Groupe d'Etude sur la Ménopause et le vieillissement hormonal. La ménopause. Site internet : GEMVi. Toulouse (France) : 2017 [consulté le 10 novembre 2020]
- Haute Autorité de santé (HAS). Guide du parcours de soins : surpoids et obésité de l’adulte. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 9 février 2023]