Périménopause et ménopause : mode de vie et traitement
27 juin 2025
Dès la préménopause, adopter des comportements favorables à la santé est indispensable pour mieux vivre la ménopause. Un traitement hormonal de la ménopause peut être prescrit prenant en compte l'importance des troubles climatériques et l'état de santé de la personne concernée. Les conséquences de la ménopause sont prévenues ou traitées.
Pour traverser la période de périménopause et la ménopause dans de bonnes conditions, un accompagnement personnalisé est nécessaire. À qui s'adresser ?
Les interlocuteurs privilégiés sont :
- votre médecin traitant ;
- votre médecin gynécologue ;
- votre sage-femme.
Ils vous adresseront à d'autres professionnels de santé si besoin.
Pensez à aborder vos difficultés et symptômes liés à la ménopause lors du bilan prévention entre 45 et 50 ans. D’une durée de 30 à 45 minutes, les bilans de prévention peuvent être effectués par 4 professionnels de santé : médecin, sage-femme, infirmier et pharmacien.
Agir sur son mode de vie pour mieux vivre sa ménopause
Tout au long de la vie et plus encore à l'approche de la ménopause, il est nécessaire d'adopter des comportements favorables à la santé.
Au quotidien, mieux vivre en étant ménopausée
Le professionnel de santé vous accompagne dans les changements utiles :
- arrêt du tabac ;
- consommation très modérée d'alcool ;
- alimentation diversifiée, riche en calcium et raisonnable en quantité ;
- activité physique régulière. La pratique régulière d’exercices physiques représente un moyen d’atténuer les symptômes périménopausiques, de garder une bonne condition physique, de prévenir une diminution de la masse musculaire et la perte osseuse. Les comportements sédentaires sont à éviter ;
- dormir suffisamment, préserver la qualité du sommeil et garder un rythme éveil-sommeil. Le sommeil est souvent perturbé lors de la ménopause et de bonnes habitudes permettent de le préserver ;
- si besoin, se faire aider pour arrêter la consommation de drogues et de médicaments qui ont un impact négatif sur la ménopause (moins bonne santé globale) ;
- maintenir un bien-être familial, social et professionnel pour prévenir les troubles de l'humeur et la dépression.
Lire l'article « Bien vivre sa ménopause »
Des techniques de bien-être
Si vous le souhaitez, vous pouvez pratiquer relaxation, sophrologie, yoga. Vous y trouverez une amélioration de votre bien-être mais ces pratiques ne réduisent pas les risques cardiovasculaire ni d’ostéoporose, liés à la ménopause.
Phytothérapie, homéopathie, compléments alimentaires et ménopause
Il est important de bien s’adresser à un professionnel de santé avant toute prise de phytothérapie, homéopathie et compléments alimentaires.
En raison du manque d'évaluation de ces produits, les phyto-œstrogènes extraits du soja ne sont pas recommandés par la Haute Autorité de la santé. Leur usage est déconseillé chez les patientes ayant déjà eu un cancer du sein.
Hypnose et thérapie cognito-comportementale
L'hypnose et la thérapie cognito-comportementale semblent faire preuve d'efficacité dans la diminution des bouffées de chaleur.
Vigilance face aux pratiques privées non évaluées et onéreuses
Produits, services axés sur la ménopause, massages et bien-être, consultants-es ménopause sans qualification : de nombreuses offres commerciales, souvent onéreuses, existent.
Y avoir recours peut faire du bien mais ne remplace, en aucun cas, un suivi médical qui permet d'identifier les problèmes de santé éventuels.
Particularités en cas de surpoids lors de la péri-ménopause à la ménopause
En cas de surpoids chez une femme en péri-ménopause ou ménopausée, une diminution modérée de l’apport énergétique associée à un apport protidique suffisant (alimentation suffisamment riche en protéines) associée à une activité physique régulière permet :
- de diminuer la et de conserver la masse musculaire ;
- de retrouver un IMC normal.
En cas d'obésité, un accompagnement dans le changement des habitudes de vie est proposé. Les maladies associées sont traitées. Des objectifs individuels sont fixés et une prise en charge spécialisée est nécessaire.
Lors de la ménopause, l'intensité des symptômes est variable. Différents traitements sont disponibles lorsque la ménopause est installée.
Le traitement hormonal de la ménopause dans certaines situations
Un traitement hormonal de la ménopause (THM) vise à pallier la carence en hormones sexuelles (estrogènes et ), présente lors de la ménopause. On parle communément de traitement substitutif de la ménopause (TSH). Il peut être proposé par le médecin traitant ou le gynécologue, en l'absence de contre-indication et si le bénéfice de ce traitement est estimé important. La décision de traitement est prise en concertation avec la patiente.
Quels bénéfices du THM ?
Le traitement hormonal de la ménopause intervient sur les troubles dits « climatériques » (symptômes qui accompagnent les modifications hormonales associées à l’arrêt de la fonction ovarienne : bouffées de chaleur, sueurs, sécheresse vaginale, troubles de l'humeur).
Il prévient l’ostéoporose (le THM réduit le risque de fractures osseuses de 30 à 40 %).
Il augmente l'espérance de vie par baisse de la mortalité globale chez les femmes ménopausées lorsqu'il est commencé tôt après la ménopause, effet avant tout lié à la baisse de la mortalité cardiovasculaire.
Modalités du traitement hormonal de la ménopause (THM)
Le THM associe un estrogène et un . Le est inutile si la patiente a subi une .
L'œstradiol, estrogène naturel, utilisé est administré par voie percutanée ou transdermique. En effet, les estrogènes administrés par voie orale multiplient par deux le risque de phlébite et d'embolie pulmonaire, alors que la voie percutanée réduit ou annule ce risque thrombo-embolique.
Le ( naturelle ou dérivé de synthèse proche) diminue le risque de cancer du corps de l'utérus.
Les séquences d’administration peuvent varier de façon à ce que les règles apparaissent ou non (choix à discuter avec le médecin). Le traitement peut être prescrit de façon discontinue (25 jours par mois).
THM : pour qui ?
La décision de mettre en route un traitement hormonal de la ménopause est individualisée pour chaque femme.
Le THM peut être proposé s'il n'y a pas de contre-indications (antécédent de cancer du sein ou d'accident vasculaire cérébral, même transitoire, antécédent d'infarctus du myocarde, tabagisme, etc.) :
- aux femmes dont la ménopause entraîne des troubles climatériques qui altèrent la qualité de vie familiale, sociale, professionnelle ;
- aux femmes confrontées au problème de la ménopause précoce (avant 40 ans), si la cause le permet et ce, jusqu'à l'âge de la ménopause naturelle (50 ans environ) ;
- pour prévenir la perte de densité osseuse qui conduit à l'ostéoporose et aux fractures associées. Dans ce cas, la mesure de la densité minérale osseuse est répétée après 2 ans de traitement hormonal substitutif pour s'assurer de l'absence de perte osseuse.
Le bilan avant de commencer un traitement hormonal de la ménopause
Avant la prescription, un examen clinique et une mammographie sont demandés. Le THM est administré, après confirmation de la ménopause ou moins de 10 ans après le début de la ménopause (avant 60 ans), à la dose minimale efficace.
THM : quels risques ?
En effet, le THM augmente les risques de :
- cancer du sein (le THM favoriserait le développement d'un cancer du sein microscopique) ;
- cancer de l'endomètre, uniquement si l'estrogène est donné sans ;
- cancer de l'ovaire, en cas de traitement de longue durée.
Le risque de veineuse (formation d'un caillot dans une veine, à l'origine d'une phlébite ou d'une embolie pulmonaire) est inexistant lorsque les estrogènes sont administrés par voie transcutanée en association avec la micronisée ou la dydrogestérone.
Par ailleurs, le traitement hormonal stimule la croissance d'un éventuel fibrome de l'utérus, la persistance d'une endométriose et la multiplication des calculs biliaires.
Le traitement hormonal pour le traitement des symptômes de la ménopause ne génère pas de gain de poids, tant lors de l’initiation qu’à l’arrêt, si la dose est minimale et la durée limitée.
Réévaluation annuelles du traitement hormonal de la ménopause
Toutes les femmes traitées par THM doivent bénéficier d'une ré-évaluation annuelle de leur état de santé et de leur traitement par le médecin prescripteur, au moins une fois par an (bilan sanguin, examen clinique...)
Ce bilan permet d'envisager sa poursuite ou son arrêt.
Insuffisance ovarienne prématurée : un traitement hormonal substitutif jusqu'à l'âge théorique de la ménopause
Un traitement hormonal substitutif (THS) qui combine des estrogènes et un pendant au moins 12 jours par mois, et ce au minimum jusqu’à l’âge théorique de la ménopause physiologique est nécessaire. Ce THS n’expose pas les femmes de moins de 50 ans aux risques observés avec le traitement hormonal de la ménopause.
Les autres médicaments de la ménopause
Un traitement non hormonal peut être proposé pour atténuer les bouffées de chaleur. Parlez-en à votre médecin.
Des hydratants ou lubrifiants vaginaux améliorent le confort sexuel en cas de sécheresse vaginale. Un traitement hormonal (estrogènes), à appliquer localement deux fois par semaine, diminue la sécheresse vaginale et vulvaire et lutte contre les cystites, envies pressantes d'uriner, vaginites...
À la ménopause, certaines maladies peuvent survenir du fait d'un risque augmenté à cette période de la vie des femmes. Il convient de faire le point sur ses facteurs de risque avec son médecin traitant. Un suivi médical est nécessaire pour prévenir ou prendre en charge les conséquences osseuses ou cardiovasculaires de la ménopause.
L'ostéoporose après la ménopause
L'ostéoporose touche près de trois millions de Français (majoritairement des femmes ménopausées), mais seulement 600 000 le savent et se font suivre. Le risque de cette maladie diffuse du squelette responsable d'une fragilisation de l'os est la survenue de fractures (une Européenne est victime de fracture liée à l'ostéoporose toutes les 30 secondes).
Un apport quotidien en calcium et vitamine D associé à une activité physique suffisante est indispensable. Un supplément en apport de vitamine D et de calcium peut être prescrit médicalement.
Il existe également des traitements médicamenteux spécifiques de l'ostéoporose prescrits chez les femmes ménopausées à haut risque de fracture.
Les maladies cardiovasculaires plus fréquentes après la ménopause
Les femmes ménopausées voient leur risque cardiovasculaire augmenter. Ainsi, si le risque d'infarctus du de la femme non ménopausée est inférieur à celui de l'homme, ce risque augmente après la ménopause pour rejoindre celui des hommes.
Lire l'article « Infarctus du myocarde chez la femme : causes et chiffres clés ? »
La surveillance médicale est donc indispensable ainsi que la prévention du risque cardiovasculaire :
- arrêt du tabac ;
- lutte contre la sédentarité et activité physique ;
- correction d'un surpoids ;
- traitement d'une éventuelle hypertension artérielle, d'une hypercholestérolémie...
Vous pouvez lire la bande dessinée La ménopause sur le site santebd.org. La BD décrit de manière simple ce qu’est la ménopause chez la femme et notamment les signes, les effets, les changements et les traitements.
Ce document a été réalisé par l’association CoActis Santé avec des personnes en situation de handicap. Il contient des images et des mots simples. C’est pourquoi il est facile à lire et à comprendre (FALC).
- Haute Autorité de santé (HAS). Traitements hormonaux de la ménopause. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2014 [consulté le 2 juin 2025]
- Haute Autorité de santé (HAS). Guide du parcours de soins : surpoids et obésité de l’adulte. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 2 juin 2025]
- Haute Autorité de santé (HAS). Surpoids et obésité chez la femme. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2025 [consulté le 21 mai 2025]
- Institut national de la santé et de la recherche médicale. Ménopause. Une meilleure sécurité d’utilisation des traitements hormonaux. Site internet : Inserm. Paris ; 2023 [consulté le 2 juin 2025]
- Groupe d'étude sur la ménopause et la vieillissement hormonal. (GEMVI). Ménopause. Site internet : GEMVI. Paris ; 2025 [consulté le 2 juin 2025]
- Haute Autorité de santé (HAS). Contraception chez la femme adulte en âge de procréer. Fiches mémo. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 2 juin 2025]
- Les Femmes Ménopausées : Recommandations pour la Pratique Clinique du CNGOF et du GEMVi. Revue : « Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie ». 2021 ;49(5): 305-499
- Mission parlementaire sur la ménopause. La ménopause en France : 25 propositions pour enfin trouver le chemin de l'action. Rapport remis le 9 avril 2025 par la députée Stéphane Rist.