Prévenir les méningites
Publié dans : Méningite
23 décembre 2024
Pour prévenir l’apparition de certaines méningites, le respect des recommandations vaccinales est essentiel. Lorsqu’un cas de méningite se déclare néanmoins, le malade est isolé et un traitement préventif de son entourage est mis en place.
La prévention de la maladie repose notamment sur l’application des recommandations du calendrier vaccinal. En effet, la vaccination protège contre différents germes pouvant causer une méningite.
Vaccination contre les méningocoques ACWY et B
Vaccination obligatoire contre les méningocoque ACWY et B à compter du 1er janvier 2025 pour les nourrissons
Le méningocoque est une bactérie présente dans la gorge et le nez. Le plus souvent, il n'entraîne pas de maladies. Parfois, il est responsable d'infections graves, comme des septicémies et des méningites, chez les enfants et les jeunes adultes. Ces infections existent dans le monde entier.
Il existe plusieurs types de méningocoques. En France, les types B et C sont les plus répandus, mais une augmentation des cas a été constatée, notamment liée au méningocoques W et Y.
La vaccination contre le méningocoque C déjà obligatoire est remplacée par celle contre les méningocoques ACWY. La vaccination contre le méningocoque B jusqu'ici fortement recommandée devient obligatoire.
La vaccination contre les méningocoques de type B et ACWY devient obligatoire au 1er janvier 2025.
Le schéma de vaccination contre les méningocoques ACWY
La vaccination contre les méningocoques ACWY par Nimenrix ® est faite en deux injections : une à 6 mois et une à 12 mois. La dose de 12 mois peut être co-administrée avec le vaccin rougeole oreillons rubéole (À noter : les nourrissons ayant reçu une première dose de vaccin contre le méningocoque C avant le 1er janvier 2025 recevront une dose du vaccin contre les méningocoques ACWY après cette date).
Le schéma de vaccination contre le méningocoque B
La vaccination contre les infections invasives dues au méningocoque de sérogroupe B par Bexsero® est obligatoire chez l’ensemble des nourrissons selon le schéma suivant : première dose à l’âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois.
La vaccination peut être initiée dès l'âge de 2 mois et avant l'âge de 2 ans.
Vaccination ACWY recommandée chez les adolescents et jeunes
La vaccination ACWY est recommandée chez tous les adolescents âgés de 11 à 14 ans, selon un schéma à une dose, quelque soit leur vaccination antérieure. Par conséquent, un enfant ayant été vacciné antérieurement par un vaccin ACWY ou un vaccin méningococcique C avant l’âge de 11 ans pourra bénéficier d’une dose de vaccin entre 11 et 14 ans.
Dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination ACWY est recommandée entre 15 et 24 ans avec une dose.
Vaccinations ACWY et B recommandées chez les personnes à risque d'infection à méningocoque et pour leur entourage
La vaccination contre les méningocoques ACWY et B est recommandée chez des personnes se trouvant dans certaines situations de santé à risque d'infection notamment les personnes immunodéprimées.
Les vaccinations contre le méningocoque B et ACWY sont également recommandées pour l'entourage familial des personnes à risque élevé d'infection à méningocoques.
Vaccination obligatoire contre le pneumocoque
La vaccination est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018 et comporte :
- deux injections à deux mois d'intervalle (deux et quatre mois) ;
- un rappel à l'âge de 11 mois.
Trois injections et un rappel sont recommandés pour les prématurés ainsi que pour les nourrissons à risque élevé d'infection.
Après l'âge de deux ans, la vaccination est recommandée pour les enfants et les adultes à risque présentant :
- une (absence de , infection par le VIH, traitement , etc.),
- ou une maladie chronique favorisant la survenue d'une infection à pneumocoque (diabète, BPCO, maladie rénale chronique, insuffisance cardiaque, etc.)
Elle consiste en deux injections espacées de 2 mois, suivies d’un rappel (7 mois après la deuxième injection).
Vaccination contre l’hæmophilus influenzae de type B
La vaccination est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018, combinée avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite :
- une injection à deux mois et une à quatre mois ;
- un rappel à 11 mois.
Un rattrapage vaccinal peut être effectué jusqu'à l'âge de 5 ans. Il nécessite :
- deux doses et un rappel entre 6 et 12 mois ;
- une seule dose au-delà de 12 mois et jusqu'à 5 ans.
Autres vaccinations
D’autres obligations vaccinales sont formulées pour les maladies virales causant parfois une inflammation des méninges (rougeole, oreillons...)
Il existe enfin des recommandations spécifiques pour les personnes touchées par une ou n’ayant plus de (personnes aspléniques).
Vaccins et voyages
Dans de nombreux pays tropicaux ou subtropicaux, les cas de méningites bactériennes sont nombreux. Si vous avez programmé un voyage vers une destination à risque, vérifiez que vous avez réalisé les vaccins utiles. Vous pouvez aussi en parler à votre médecin pour plus d’informations.
Pour en savoir plus sur les formalités selon votre destination de voyage, consulter la page Conseils aux voyageurs sur le site diplomatie.gouv.fr.
Chez les femmes enceintes, la prévention de la listériose nécessite des précautions alimentaires.
La surveillance des cas de méningites bactériennes
La lutte contre les méningites bactériennes nécessite une surveillance rigoureuse pilotée par le ministère en charge de la santé, et déclinée par les Agences régionales de santé (ARS). Un réseau national de laboratoires hospitaliers (Epibac) suit également l’évolution des cas de méningites bactériennes sur le territoire français. Il est animé par l’Institut national de veille sanitaire (Santé publique France).
La prévention des méningite bactériennes s’organise également avec les centres nationaux de référence, ayant pour rôle:
- d'assurer une expertise biologique pour les germes à surveiller (pneumocoque, méningocoque, , haemophilus influenzae et listeria) ;
- de contribuer à la surveillance des infections liées à ces germes, et au suivi de leur résistance aux antibiotiques.
Autour d'un cas de méningite à méningocoque
Pour chaque cas de méningite à méningocoque, une procédure stricte est ainsi lancée, selon plusieurs étapes :
- Le médecin (ou le biologiste) ayant effectué le diagnostic déclare obligatoirement le cas de méningite à méningocoque à l’ARS concernée, en urgence. De cette façon, tous les acteurs sanitaires peuvent être avertis.
- Le malade est isolé et hospitalisé dans un service protégé.
- Le médecin et les services de l’ARS réalisent une enquête dans l’entourage du malade. Ils définissent quelles personnes doivent bénéficier d’un traitement préventif (ou prophylactique). Cette prévention concerne les individus ayant été en contact direct (face à face) prolongé (une heure d'affilée au moins) avec les sécrétions du nez et de la gorge du patient, dans les 10 jours avant son hospitalisation. Le plus souvent, il s’agit de personnes vivant sous le même toit que le malade. Mais il peut aussi s'agir de situations plus rares, comme un flirt.
- L’antibioprophylaxie préventive consiste à prendre des antibiotiques pour éviter l’apparition de la méningite à méningocoque.
- La vaccination des cas contacts en cas de méningite à méningocoque A, C, W ou Y dans l’entourage non du malade doit être réalisée, le plus rapidement possible et au maximum dans les 10 jours suivant le dernier contact avec la personne infectée. En cas de méningite à méningocoque B dans l'entourage du malade, la vaccination contre le méningocoque B n’est pas recommandée pour les sujets contacts de cas sporadiques d’infections à méningocoque B en sus de l'antibioprophylaxie. Cette procédure peut être revue si les cas de méningites sont nombreux (cas groupés).
Vaccination autour de plusieurs cas d'infections graves à méningocoques A,C,W, Y ou B
La vaccination contre les méningocoques peut être recommandée par les autorités sanitaires pour un groupe de personnes lorsqu’il existe plusieurs cas d’infections invasives dans leur entourage. Elle peut également être recommandée pour l’entourage familial des personnes à risque élevé d’infection à méningocoque.
Autour d'un cas de méningite à pneumocoque ou à listeria
Lorsqu'il existe un cas de méningite à pneumocoque ou à listeria, l'isolement et l'antibioprophylaxie ne sont pas utiles.
Les personnes fragiles au contact du malade ayant une méningite à pneumocoque peuvent être vaccinées contre le pneumocoque.
La vaccination permet de se protéger contre les maladies virales qui peuvent causer une méningite. Vous pouvez lire la bande dessinée La vaccination – Mieux comprendre la vaccination sur le site santebd.org. La BD décrit de manière simple ce qu’est un vaccin et comment se déroule la vaccination.
Ce document a été réalisé par l’association CoActis Santé avec des personnes en situation de handicap. Il contient des images et des mots simples. C’est pourquoi il est facile à lire et à comprendre (FALC).
- Haut Conseil de la santé publique. Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2023. BEH Hors série. Site internet : Haut Conseil de la santé publique. Paris ; 2023 [consulté le 8 avril 2024]
- Ministère du Travail, de la santé et des solidarités. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2023. Site internet : Ministère du Travail, de la santé et des solidarités. Paris (France) ; 2023 [consulté le 8 avril 2024]
- Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Guide pour l'immunisation en post exposition. Vaccination et . Site internet : HCSP. Paris ; 2016 [consulté le 8 avril 2024]
- Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Guide Eficatt – Exposition fortuite à un agent infectieux et conduite à tenir en milieu de travail – Neisseria meningitidis. Site internet : INRS. Paris ; 2024 [consulté le 8 avril 2024]
- Société de pathologie infectieuse de langue française. Prise en charge des méningites bactériennes aiguës (à l'exclusion du nouveau-né) Actualisation 2017 de la conférence de consensus 2008. Site internet : Spilf. Paris ; 2018 [consulté le 8 avril 2024]
- Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Méningites, méningo-encéphalites chez l'adulte et l'enfant. ECN. PILLY 2021. Éditions Alinéa Plus
- Haute Autorité de santé. Infections invasives à méningocoques : des recommandations vaccinales actualisées. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2024 [consulté le 5 avril 2024]
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