Méningite : définition, causes et circonstances de survenue
Qu’est-ce que la méningite aiguë ?
Les méningites sont une inflammation des méninges constituées de trois membranes protégeant le système nerveux central (cerveau, cervelet, tronc cérébral et moelle épinière).
La méningite dite aiguë provient d’une infection du liquide cérébrospinal ou (liquide dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière) par un virus, une bactérie ou beaucoup plus rarement par un champignon ou un parasite. Elle dure moins d’un mois.
Il existe des méningites chroniques beaucoup plus rares
Les méningites chroniques persistent plus d’un mois et sont causées par des maladies inflammatoires ou cancéreuses, ou par des pathologies infectieuses prolongées survenant chez des personnes immunodéprimées (atteinte méningée de la tuberculose, méningite fongique due à un champignon...)
Les méninges, enveloppes protectrices du système nerveux central
Le cerveau humain est composé de nombreux éléments. Il se situe dans la boîte crânienne, qui compose l’os creux du crâne. Les méninges sont les membranes entourant l’ensemble du cerveau et de la moelle épinière.
Le cortex correspond à la majeure partie du cerveau. Il a la forme d’une noix.
Le cervelet est une petite partie du cerveau, marqué par des stries parallèles très proches. Il est situé sous le cortex, derrière le tronc cérébral.
Le tronc cérébral est une partie allongée et verticale du cerveau. Il se trouve sous le cerveau, en avant du cervelet et au-dessus de la moelle épinière.
La moelle épinière est la prolongation du tronc cérébral. Elle est contenue dans la colonne vertébrale.
Les causes des méningites
Les méningites proviennent d’une infection du ou cérébrospinal (liquide enveloppant le cerveau et la moelle épinière et circulant entre les méninges), généralement due à un virus. Dans certains cas, une bactérie, un champignon ou un parasite peuvent aussi être en cause.
Les méningites virales sont les plus fréquentes
Dans ce type de méningite, certains symptômes appelés syndrome méningé (céphalées, et vomissements) sont dominants, et l’état général de la personne n’est pas altéré.
La maladie est en général bénigne : chez les patients ne souffrant pas d’un , le rétablissement se révèle le plus souvent spontané. La guérison intervient alors sans séquelles, au bout de quelques jours.
Elles sont dues, le plus souvent, à des virus très répandus, appartenant à la famille des entérovirus (ex. : échovirus, virus Coxsackie...) Un syndrome méningé peut aussi être présent dans d'autres maladies virales :
- la varicelle ;
- un zona ;
- la rougeole ;
- les oreillons ;
- la primo-infection au VIH ;
- un herpès (chez les personnes présentant une ).
Les méningites bactériennes, moins fréquentes mais plus graves
En France, le nombre de méningites bactériennes a été estimé à 1 448 cas en 2012. Elles représentent 20 à 25 % des méningites dites communautaires (survenant dans des conditions de vie habituelles).
Après une infection locale, respiratoire (pneumonie), oto-rhino-laryngologique ou ORL (rhinopharyngite, angine, otite, sinusite, etc.), les bactéries présentes dans le rhinopharynx peuvent passer dans le sang, et éventuellement infecter le liquide céphalo-rachidien.
Le syndrome méningé est alors souvent associé à un syndrome infectieux grave.
En l’absence de traitement rapide, ces méningites bactériennes peuvent :
- atteindre d’autres parties du système nerveux central comme le cerveau, le cervelet ou le tronc cérébral (on parle alors de méningo-) ;
- toucher l’ensemble de l’organisme (infection généralisée ou ). Dans ce cas, la maladie est dite invasive.
La méningite bactérienne est une urgence médicale, et le traitement doit être mis en œuvre rapidement.
Ces méningites sont déclenchées par diverses bactéries.
Le pneumocoque
La méningite à pneumocoque (environ 700 cas par an en France) peut survenir chez l’enfant, mais plus souvent chez l’adulte. C'est le germe le plus fréquemment responsable de méningites bactériennes.
Le pneumocoque diffuse par contigüité à partir d'un foyer infectieux ORL (une sinusite par exemple) ou plus rarement par voie sanguine (par exemple en cas de pneumonie).
Le pneumocoque peut également provoquer des méningites chez des patients souffrant d’une (liée à une ablation de la , un abus d’alcool chronique, des maladies de sang héréditaires. Il arrive aussi qu'il infecte les méninges à la suite d'un traumatisme crânien, ayant créé une ouverture dans les méninges.
Le méningocoque
Comme son nom l’indique, ce germe provoque essentiellement des méningites.
Chaque année, la méningite à méningocoque touche environ 500 000 personnes dans le monde. L’Afrique subsaharienne, du Sénégal à l’Éthiopie, enregistre les taux de population touchée les plus élevés (on parle de « ceinture de la méningite »).
En France, les infections invasives (graves) à méningocoques ont touché 560 personnes en 2023, avec une augmentation de 72 % par rapport à 2022 et un pic de fréquence important dans l'hiver 2022/2023.
Il existe plusieurs sérogroupes de méningocoques. En France, les sérogroupes en cause sont :
- le méningocoque B : 44 % des cas d'infections invasives à méningocoque ;
- le méningocoque W : 29 % des cas. Ce sérogroupe est responsable de formes souvent graves de la maladie et il est en forte augmentation en 2023 ;
- le méningocoque Y : 24 % des cas ;
- le méningocoque C : <1 % des cas. Ce taux très faible a été obtenu grâce à l'obligation vaccinale des enfants nés à partir de 2018.
Les personnes les plus touchées sont les nourrissons, les jeunes adultes de 15 à 24 ans et les personnes âgées.
Présent dans la gorge, le méningocoque peut devenir nocif en se multipliant, puis en passant dans le sang et les méninges.
La contamination par le méningocoque est interhumaine directe et survient lors d’un contact proche et prolongé avec les sécrétions orales contaminantes. Dans l’immense majorité des cas, la contamination d’une personne n’entraîne qu’une simple colonisation du nez et du , sans autre conséquence. Exceptionnellement (si le germe est virulent, si la personne est affaiblie...), le méningocoque diffuse dans le sang et colonise les méninges, entraînant une méningite.
La listéria
La contamination se fait par l'alimentation (fromages crus par exemple). La listeria, présente dans le tube digestif, colonise les méninges par le sang. Cette méningite (environ 60 cas par an) est observée chez les femmes enceintes, les personnes âgées, celles abusant d’alcool ou sous traitement .
L’hæmophilus influenzæ et l’escherichia coli
Chez l’enfant de moins de 5 ans, surtout, la méningite bactérienne peut aussi être due à l’hæmophilus influenzæ (également responsable de pneumonies) ou à l’escherichia coli (ou E. coli). Le nombre de méningites à hæmophilus influenzæ a spectaculairement chuté depuis l’introduction de la vaccination contre Hib dans le calendrier vaccinal des nourrissons.
Les méningites aiguës fongiques ou parasitaires très rares
Les méningites fongiques surviennent surtout chez les personnes immunodéprimées, elles sont dues à des levures (champignons microscopiques) tels que les cryptocoques ou le , et apparaissent en cas d’. Leurs symptômes sont souvent marqués (ex. : troubles de la vigilance, paralysie des nerfs crâniens).
Très rarement, des parasites comme celui de la toxoplasmose peuvent être en cause.
Quels sont les facteurs susceptibles de favoriser l’apparition d’une méningite ?
La plupart des méningites sont contractées dans les conditions de vie habituelles, sans lien avec une hospitalisation ou un acte médical. On parle alors de méningites communautaires. Les nourrissons, enfants, adolescents, jeunes adultes, personnes âgées et immunodéprimées sont les plus souvent atteints.
Le fait de vivre dans une collectivité fermée, et surtout le fait d’être en contact avec une personne atteinte de méningite, sont des facteurs favorisant la survenue de la maladie.
Chez certains patients, l’infection est contractée lors d’une hospitalisation. On la qualifie alors de méningite nosocomiale. Une méningite peut survenir par exemple après une intervention neurochirurgicale ou otorhinolaryngologique (ORL) lorsqu'il y a eu contamination du ou cérébrospinal par une bactérie.
Certaines méningites surviennent dans le cadre du travail. Elles peuvent être reconnues comme maladies professionnelles.
- Santé publique France. Méningites à hæmophilus influenza de type b. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2024 [consulté le 5 avril 2024]
- Santé publique France. Infections invasives à méningocoque en France en 2023. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2024 [consulté le 28 mars 2024]
- Stahl JP. Méningites aiguës. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris) – Neurologie. 2013;17-160-C-10.
- Société française d’anesthésie réanimation (SFAR). Méningites nosocomiales. Site internet : SFAR. Paris ; 2013 [consulté le 5 avril 2024]
- Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Méningites, méningo-encéphalites chez l'adulte et l'enfant. ECN. PILLY 2021. Éditions Alinéa Plus
- Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Tableaux des maladies professionnelles. Site internet : INRS. Paris ; 2015 [consulté le 5 avril 2024]
- Haute Autorité de santé. Infections invasives à méningocoques : des recommandations vaccinales actualisées. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2024 [consulté le 5 avril 2024]