Traitement d’un méningiome
Publié dans : Méningiome (tumeur des méninges)
12 mars 2024
Le traitement d'un méningiome n'est pas toujours nécessaire. Lorsqu'il l'est, une ablation de la tumeur par chirurgie ou un traitement par radiothérapie sont envisagées, en fonction de la taille et de l'emplacement de la tumeur. Dans les deux cas, une surveillance après traitement est mise en place.
Comme le méningiome est une tumeur à croissance lente, une surveillance peut être une solution temporaire et parfois même définitive. C’est le cas pour les méningiomes causés par les traitements hormonaux. Souvent, après l’arrêt de ce type de traitement, le méningiome se stabilise ou régresse et il n’y a pas lieu de proposer une chirurgie ou une radiothérapie.
De la même façon, en cas de présence d’un méningiome chez les patients âgés présentant peu ou pas de symptômes, une simple surveillance par des IRM régulières peut être suffisante.
La chirurgie consiste à enlever la tumeur après ouverture de la boite crânienne. C'est le traitement le plus courant lorsque le méningiome entraîne des symptômes. Les progrès technologiques ont amélioré la possibilité de localiser précisément la tumeur et d’en définir ses limites. Ils permettent ainsi d’éviter de toucher aux zones fonctionnelles et vitales du cerveau.
Avant l’intervention, un traitement par corticoïdes () peut être prescrit pour diminuer l’œdème cérébral autour du méningiome. De même, des médicaments contre les crises d'épilepsie sont prescrits pour traiter les crises qui ont peut-être fait découvrir le méningiome ou pour prévenir la survenue de crises d’épilepsie après l’opération.
En cas de méningiome de taille importante, et afin de diminuer le risque d’hémorragie grave pendant l’intervention chirurgicale, une obstruction (ou embolisation) du pédicule vasculaire d’insertion du méningiome peut être réalisée. Cette intervention préopératoire est réalisée lors d’une angiographie (examen radiologique qui permet de visualiser un vaisseau sanguin) et consiste à introduire un cathéter et à boucher l'artère grâce à un embol.
En fonction de la taille de la tumeur, de son emplacement et la façon dont elle envahit l’os, l'opération chirurgicale peut ne pas permettre une ablation complète du méningiome. En général, les méningiomes des hémisphères cérébraux peuvent être complètement retirés. Les autres méningiomes sont techniquement plus difficiles à enlever.
Après la chirurgie du méningiome
Après l'intervention, une surveillance étroite permet de s'assurer de l'absence de complications et d'une bonne récupération neurologique.
Les complications peuvent être communes à toute intervention : décompensation d'une maladie chronique, phlébite et/ou embolie pulmonaire, hématome sur la zone opérée, infection, défaut de cicatrisation, etc.
Les séquelles neurologiques (déficit moteur, visuel, de la sensibilité, etc.) sont peu fréquentes et la récupération des fonctions neurologiques est, en général, très satisfaisante. Ces complications, si elles surviennent, sont visibles en postopératoire immédiat. Pour en venir à bout, une rééducation peut être nécessaire.
La radiothérapie est un traitement par rayons qui a pour but de détruire les cellules du méningiome. Il existe deux techniques pour délivrer des rayons.
Cette technique de radiothérapie délivre une forte dose de rayon au cours d’une seule séance ou, parfois, d'un nombre très limité de séances. Elle est d’une extrême précision puisqu'elle détruit la tumeur comme le ferait un chirurgien.
Pour ce traitement, la tête doit être complètement immobilisée dans un cadre fixé sur le crâne ou avec un masque facial sur mesure.
Cette technique s’effectue sur cinq à six semaines et consiste à délivrer une faible dose quotidienne de rayons. Les séances ont lieu chaque jour de la semaine avec un repos le weekend. Ce rythme d'administration d'une fraction de la dose totale de rayonnement permet aux cellules normales de se réparer entre chaque séance.
Un masque facial sur mesure est utilisé pour permettre de localiser la tumeur avec précision.
L'une ou l'autre de ces techniques est utilisée dans les cas suivants :
- après un traitement chirurgical, s’il y a un risque très important que le méningiome ne repousse ;
- lorsque le méningiome n'est pas opérable en raison d’une localisation inaccessible à la chirurgie ;
- si la personne ne peut être opérée en raison de son état de santé ;
- en cas de récidive d'un méningiome lorsque la chirurgie n’a pas pu être complète ;
- si le méningiome est de petite taille et se prête bien à un traitement par radiochirurgie.
Après le traitement d’un méningiome, une surveillance par IRM de contrôle est nécessaire.
Le plus souvent, un traitement chirurgical aboutit à une disparition complète du méningiome. Les récidives après exérèse complète sont rarissimes mais elles sont possibles en cas d’ablation incomplète de la tumeur. Celle-ci peut poursuivre sa croissance, en général très lente. Une surveillance permet de voir son évolution et conduire à une nouvelle intervention chirurgicale.
Les méningiomes traités par radiothérapie restent stables ou régressent un peu. Les effets de ce type de traitement ne sont pas immédiats et se produisent au fil du temps. La tumeur va cesser de grossir et, dans certains cas, se rétracter. La surveillance va permettre de suivre sa décroissance même si la disparation complète du méningiome est exceptionnelle.
En outre, un traitement antiépileptique peut être prescrit si :
- le méningiome a été révélé après la découverte de crises d’épilepsie ;
- lors d’un électroencéphalogramme, des foyers électriques épileptogènes sont présents.
- Ben Ismail M, Rousselot C, François P. Méningiomes intracrâniens. EMC Elsevier Masson. Neurologie, 2015-38(1):1-26
- Agence national de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Androcur et génériques (acétate de cyprotérone, 50 mg et 100 mg) et risque de méningiome. Site internet : ANSM. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2022 [consulté le 12 mars 2024]
- Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Progestatifs et risque de méningiome : recommandations pour limiter ce risque. Site internet : ANSM. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 12 mars 2024]
- Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Progestatifs et méningiome : pas d’augmentation du risque avec les DIU au lévonorgestrel mais confirmation du risque pour 3 nouvelles substances. Site internet : ANSM. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 12 mars 2024]
- Hôpital Lariboisière - service de neurochirurgie. Méningiome. Site internet : Hôpital Lariboisière. Paris ; 2020 [consulté le 12 mars 2024]
- Hospices civiles de Lyon. Méningiome (tumeur des méninges). Site internet : HCL. Lyon (France) ; 2024 [consulté le 12 mars 2024]
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