L’amiante, un danger pour la santé des personnes exposées

Publié dans : Maladies dues à l'amiante

Présent dans la nature, l’amiante peut servir à fabriquer un matériau composé de fibres, souvent nocives pour la santé. Leur inhalation provoque des pathologies respiratoires le plus souvent bénignes, mais parfois cancéreuses.

L'amiante est un minéral fibreux de la famille des silicates (minéraux très répandus dans la croûte terrestre), présent dans des roches dites "amiantifères". Une fois broyées, ces roches peuvent servir à fabriquer un matériau également nommé "amiante", utilisé dans le secteur du bâtiment et l’industrie. Cette matière est composée de fibres invisibles, 400 à 500 fois moins épaisses qu'un cheveu, capables de flotter parmi les poussières de l'atmosphère.

En cas d’inhalation, les filaments d'amiante peuvent se déposer dans les poumons et provoquer des maladies respiratoires :

  • affections bénignes pulmonaires et de la ;
  • pathologies cancéreuses.

La toxicité des fibres amiantées dépend de plusieurs facteurs, partiellement connus des scientifiques.

Leurs propriétés physiques et chimiques pourraient influer sur leur vitesse d’élimination par l’organisme, et les rendre plus ou moins toxiques et cancérigènes. Par exemple, les fibres contenant du magnésium seraient moins nocives que celles n’en contenant pas.

La longueur et la finesse des fibres augmenteraient leur toxicité. En effet, le système respiratoire éliminerait moins facilement les fibres longues et fines, restant davantage dans les tissus.

Dans les pays industrialisés, le travail constitue, de très loin, la source d’exposition à l’amiante la plus importante.

Ainsi, les maladies liées à l'amiante représentent aujourd’hui la deuxième catégorie la plus fréquente de maladies professionnelles, avec 5 000 cas reconnus chaque année. Toutefois, les atteintes bénignes sont beaucoup plus courantes que les cancers, puisqu’elles représentent près de 80 % des pathologies professionnelles reconnues au titre de l’amiante.

Les effets sur la santé d’une inhalation d’amiante surviennent souvent plusieurs années après le début de l’exposition. Des contacts répétés augmentent la probabilité de tomber malade, mais certaines affections peuvent se déclarer après un petit nombre d’expositions.

Dans ce contexte, la prévention des problèmes liés à l’amiante demeure l’un des thèmes prioritaires de la santé au travail.

Les sources d’exposition sont variées.

Depuis 1997, l’amiante, interdit en France, n’est plus fabriqué ni importé. Cependant, il reste présent dans de nombreux bâtiments et sites industriels.

En effet, le secteur de la construction a largement employé cette matière pendant plus d’un siècle. Cela s’explique par ses propriétés : résistance à la chaleur, capacités d’isolation thermique et phonique, bonnes performances mécaniques. Ainsi, ce composant a servi à fabriquer de nombreux produits :

  • amiante-ciment ou "fibrociment" (plus de 90 % de l’amiante utilisé en France avant 1997) ;
  • dalles de revêtement, carreaux de feutre, faux plafonds ;
  • colles et enduits ;
  • produits ininflammables d’isolation thermique (ex. : isolants pour tuyauterie, panneaux isolants) ou coupe-feu (portes, cloisons, revêtements divers) ;
  • matériaux d’isolation phonique (ex. : fibres en vrac, ou "bourre") ;
  • produits d’étanchéité (ex. : joints) ;
  • revêtements routiers.

Dans ce contexte, les professions les plus touchées par l’exposition à l’amiante ont évolué au fil des décennies :

  • Dans les années 1960, les principaux métiers concernés ont été ceux de la production et de l’installation de matériaux amiantés, impliquant des expositions massives.
  • Dans les années 1980 et 1990, les travailleurs qui intervenaient sur des matériaux déjà installés ont été les premiers atteints (expositions discontinues).

Par ailleurs, certains professionnels peuvent encore être exposés à l’amiante parce qu’ils travaillent dans des bâtiments qui en contiennent. Les matériaux contenant de l’amiante ne libèrent pas des quantités importantes de fibres dans des conditions d'usage normal. En revanche, des fibres peuvent être libérées si ces produits sont dégradés, coupés ou endommagés. On parle dans ce cas d’exposition passive et "para-professionnelle". Pour diminuer ce risque, des mesures de protection des travailleurs sont précisées dans la réglementation en vigueur.

Certaines activités génèrent des contacts bien moins importants avec l’amiante.

Les expositions à l’intérieur des maisons et appartements

Avant l’interdiction de l’usage de l’amiante, les professionnels en contact avec de l’amiante ont pu exposer leurs familles en ramenant chez eux leurs vêtements de travail. De même, l’utilisation d’objets du quotidien (cartons, papiers, textiles, chauffages mobiles, tables à repasser et leurs housses, grille-pains, etc.) ou de produits contenant de l’amiante, a pu engendrer une exposition. C’était le cas, par exemple, lorsqu’un particulier construisait un abri de jardin en fibrociment ou changeait certaines pièces amiantées (ex. : joints de gazinières, garnitures de freins automobiles).

Actuellement, certains matériaux de construction des appartements et maisons d’habitation sont encore suspectés de contenir de l’amiante.

Pour éviter les risques qui y sont liés, la réglementation impose aux propriétaires les mesures suivantes :

  • une recherche systématique ;
  • une évaluation des risques par un technicien qualifié ou un contrôleur technique agréé ;
  • d’éventuels travaux.

Les expositions dans l’environnement extérieur

Certaines personnes pouvaient être exposées à des pollutions à l’amiante d’origine industrielle, en particulier les populations habitant à proximité d’une mine ou d’une usine de transformation d’amiante.

Depuis 1997, les risques d’inhalation de poussières d’amiante touchent avant tout les salariés des secteurs suivants :

  • retrait d’amiante (ou "désamiantage") ;
  • démolition, réhabilitation, entretien de bâtiments (plombiers, électriciens, chauffagistes, peintres, etc.) ;
  • traitement des déchets amiantés ;
  • interventions sur des terrains contenant de l’amiante à l’état naturel (risque concernant aussi les populations de ces sites).
  • Haute Autorité de santé (HAS). Exposition environnementale à l’amiante : état des données et conduite à tenir. Site internet : HAS. La Plaine-Saint Denis (France) ; 2009 [consulté le 18 novembre 2021]
  • Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Amiante : ce qu'il faut retenir. Site internet : INRS. Paris ; 2018 [consulté le 18 novembre 2021]
  • Santé publique France. Amiante. Site internet : Santé publique France. Saint Maurice (France) ; 2019 [consulté le 18 novembre 2021]
  • Amiante : la surveillance des expositions et de l'impact sur la population reste nécessaire. Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n°3-4 du 20 janvier 2015.
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