Vivre avec une insuffisance rénale

Publié dans : Maladie rénale chronique

La maladie rénale chronique nécessite un suivi au long cours par plusieurs professionnels de santé. Les traitements doivent être respectés au mieux et adaptés en fonction du stade de l'insuffisance rénale. De nombreuses mesures hygiéno-diététiques permettent avec le traitement de ralentir l'évolution.

Le suivi de votre maladie rénale chronique est mené par une équipe pluridisciplinaire en coordination avec votre médecin traitant : , cardiologue, diabétologue, diététicien, infirmier, psychologue, tabacologue…

Il nécessite des consultations, des analyses biologiques (ex. : bilan sanguin) et des examens complémentaires. Le rythme de la surveillance est fixé en concertation avec vous.

Cette surveillance a pour but :

  • de vous informer sur votre maladie, ses causes et ses conséquences ;
  • de vous apprendre à gérer votre maladie rénale chronique au quotidien ;
  • d’apprécier son évolution ;
  • de rechercher les complications ou les facteurs qui pourraient aggraver votre maladie (apparition de facteurs de risque cardiovasculaire…) ;
  • d’évaluer l’efficacité et la bonne tolérance des soins, et s’assurer que vous bénéficiez d’une prise en charge optimale.

Vous pouvez améliorer votre qualité de vie, en suivant quelques conseils.

Votre suivi médical

Consultez régulièrement votre médecin traitant ou les autres professionnels de santé selon le programme établi, même si vous ne vous plaignez de rien (la maladie rénale chronique ne donne que peu de symptômes au début).

N’hésitez pas à échanger avec les professionnels de santé. Interrogez-les sur votre maladie et notez les questions que vous vous posez entre deux consultations.

Avertissez sans délai votre médecin devant tout symptôme inhabituel ou nouveau qui vous inquiète.

Demandez un soutien psychologique si vous en ressentez le besoin.

En cas d'examen

Signalez vos problèmes rénaux si vous devez passer un examen médical qui nécessite l'injection d'un produit de contraste (produit qui augmente le contraste pour mieux voir un organe) en raison de sa toxicité rénale.

Si vous devez faire une coloscopie, signalez votre maladie car certains produits de préparation intestinale ne peuvent pas être utilisés en cas d'insuffisance rénale.

Si vous devez être hémodialysé dans l'avenir, signalez-le au laboratoire dans lequel vous faites une prise de sang. Vos veines du bras soient préservées en vue de la réalisation d'une fistule artério-veineuse.

Votre traitement en cas d'insuffisance rénale

Ne le modifiez pas, car il est adapté à votre cas, et ne l'arrêtez pas sans avis médical.

Signalez tout effet indésirable dû au traitement pour chercher comment l’atténuer ou le prévenir.

N'entreprenez aucun traitement sans en parler à votre médecin. En effet, beaucoup de médicaments sont toxiques pour les reins, y compris certaines plantes, ou sont responsables d'effets indésirables en raison de leur mauvaise élimination rénale. L'automédication est fortement déconseillée en cas d'insuffisance rénale.

Si vous êtes en autodialyse ou en dialyse à domicile, respectez les modalités de dialyse.

Si vous présentez une maladie rénale chronique, vous êtes amené à adopter de nouvelles habitudes de vie de façon à préserver le fonctionnement de vos reins.

Vous avez une maladie rénale chronique : surveillez votre poids

Dans la maladie rénale chronique, il est important de ne pas être en surpoids en maintenant votre indice de masse corporelle en dessous de 25kg/m2.
À l'inverse, un poids insuffisant ou un amaigrissement peuvent être le signe d'une dénutrition.

N’oubliez pas de vous peser régulièrement.

Calculer votre IMC - Indice de masse corporelle

Le champ avec astérisque (*) est obligatoire.

  • cm
  • kilos

Votre IMC : -

Corpulence normale (18.5 < IMC < 25)
Poids entre kilos et kilos

Maladie rénale : surveillez votre tension artérielle

Il es capital de maintenir sa tension artérielle dans des chiffres normaux.

Votre médecin mesure régulièrement votre tension artérielle ou vous guide pour apprendre à la mesurer vous-même. Tenez un carnet de suivi de votre tension artérielle et si vous avez des difficultés à prendre votre tension, demandez conseil à votre pharmacien.

Ayez une alimentation équilibrée et adaptée à votre insuffisance rénale chronique

Un bon apport nutritionnel

Il est important de faire 3 repas par jour à un rythme régulier et d'avoir une alimentation variée et équilibrée. En fonction du stade de l'insuffisance rénale chronique, vos apports nutritionnels doivent être adaptés et garantir cependant un bon apport nutritionnel.

Des boissons en quantité adaptée

Votre consommation d'eau est également adaptée à votre état de santé. Il est conseillé de boire de l'eau ou de boissons non sucrées et non alcoolisées, selon votre soif et la quantité d'urines produites chaque jour (en général, 1,5 l/j).
Adaptez la quantité aux situations particulières : diminuez la quantité en cas d'œdèmes et augmentez en cas de risque de déshydratation (fièvre ou fortes chaleurs).

Limitez votre consommation d'alcool qui augmente le risque cardiovasculaire.

Maladie rénale : attention au sel

Dans tous les cas de maladie rénale chronique, une diminution de votre consommation de sel est recommandée. Respectez la quantité de sel à consommer chaque jour, donnée par votre médecin (en général, pas plus de 5 à 6 g de sel par jour). Pour cela :

  • ne salez pas l'eau de cuisson des aliments,
  • ne resalez pas les plats à table,
  • évitez la consommation de plats riches en sel : plats préparés cuisinés et aliments ultra transformés riches en sel, charcuterie, fromages, pains, biscuits apéritifs...,
  • n'utilisez pas de sel de régime qui peut être dangereux en cas d'insuffisance rénale.

Comment évaluer la quantité de sel dans les aliments ?

1 g de sel est présent dans :

  • une rondelle de saucisson,
  • une poignée de biscuits apéritifs ou de chips,
  • 1/3 de sandwich,
  • un bol de soupe "industrielle" (brique, sachet),
  • 4 tranches de pain,
  • 1 part de pizza.

Insuffisance rénale : calculer les apports en protéines

En cas de maladie rénale chronique, l'apport en protéines est défini par le médecin. En général, un apport de 0,8 à 1 g de protéines par kg de poids et par jour est conseillé (par exemple, si vous pesez 60 kg, consommez 48 à 60 g de protéines par jour). N'hésitez pas à demander conseil à votre médecin traitant. Le régime peut être plus restrictif en protéines si l'insuffisance rénale est importante.

Comment évaluer la quantité de protéines dans les aliments ?

10 g de protéines sont présents dans :

  • 50 g de viande ou jambon ou poisson,
  • 2 petits œufs,
  • 250 ml de lait ou 100 g de fromage blanc ou 2 yaourts,

5 g de protéines sont présents dans :

  • 5 biscottes ou 1/4 de baguette ou 3 tranches de pain de mie ou 50g de céréales de petit déjeuner,
  • 250 g de pâtes, semoule ou riz,
  • 100 g de légumes secs cuits (lentilles, flageolets, pois cassés, pois chiches...)

Potassium, phosphore et calcium selon chaque situation

Si vous avez des anomalies concernant les dosages sanguins du potassium, du phosphore et du calcium, un diététicien vous expliquera quels sont les aliments riches en ces substances et comment adapter au mieux votre alimentation.

Faites régulièrement de l'exercice

Quel que soit le stade de votre insuffisance rénale et son traitement, la pratique d'une activité physique, régulière modérée,voire sportive, est conseillée pour ralentir la maladie rénale chronique et diminuer le risque cardiovasculaire. Il est recommandé de pratiquer au moins 30 minutes d'activités physiques dynamiques par jour.

Pour cela et en dehors de toute contre-indication médicale, il est important de pratiquer régulièrement une activité physique de différents types et dans toutes les situations du quotidien : se déplacer, prendre les escaliers, bricoler... L’exercice physique ne se limite pas au sport (vélo, natation, aquagym, badminton, jogging...). Ainsi, il peut prendre des formes multiples, incluant la marche, les activités professionnelles, domestiques (ménage, bricolage, jardinage...) et certains loisirs.

L’activité physique doit être régulière pour avoir un effet positif sur la santé. C’est pourquoi il est recommandé :

  • de faire de l’exercice au moins cinq jours sur sept, et tous les jours dans l’idéal,
  • de diminuer ses comportements sédentaires, car c'est la concomitance de l'augmentation de l'activité physique et de la réduction des temps de sédentarité qui produit les effets les plus bénéfiques sur la santé.

Insuffisance rénale chronique : dites stop au tabac

Vous fumez ? Sachez que le tabac est non seulement un facteur de risque cardiovasculaire supplémentaire, mais aussi un facteur de dégradation de la fonction rénale. La suppression du tabac ralentit l'évolution de l'insuffisance rénale. Demandez conseil à votre médecin traitant qui peut vous aider à arrêter de fumer.

Maladie rénale chronique, activités professionnelles et aides au quotidien

Si vous avez une maladie rénale chronique, parlez à votre médecin traitant de votre profession et des conditions dans lesquelles vous travaillez (transport, activité manuelle, utilisation de produits potentiellement toxiques pour les reins...) Il peut vous orienter vers votre médecin du travail pour évaluer votre aptitude au poste de travail que vous occupez et proposer des mesures adaptées, si nécessaire (aménagement du poste, réduction du temps de travail...)

Pour obtenir de l’aide dans votre vie quotidienne, renseignez-vous auprès :

Rapprochez-vous des associations de patients pour obtenir des informations et un soutien.

  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Insuffisance rénale. Site internet : Inserm. Paris ; 2017 [consulté le 19 janvier 2022]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Guide du parcours de soins - Maladie rénale chronique de l’adulte. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 8 décembre 2023]
  • National Health service (NHS). Chronic kidney disease. Site internet : NHS. Londres ; 2019 [consulté le 19 janvier 2022]
  • Ministère des solidarités et de la santé. Maladie rénale chronique. Site internet : Ministère des solidarités et de la santé. Paris ; 2019 [consulté le 19 janvier 2022]
  • Collège universitaire des enseignants de néphrologie. Insuffisance rénale chronique et maladies rénales chroniques. Néphrologie. 8e édition 2018 - Chap15
  • Haute autorité de santé (HAS). Dialyse péritonéale et hémodialyse : informations comparatives. Site internet : HAS. Saint- Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 19 janvier 2022]
  • Haute autorité de santé (HAS). Prise en charge des patients hémodialysés chroniques. Site internet : HAS. Saint- Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 19 janvier 2022]
  • Haute autorité de santé (HAS). Maladie rénale chronique : préparation à la suppléance. Site internet : HAS. Saint- Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 19 janvier 2022]
  • Haute autorité de santé (HAS). Suite de la transplantation rénale : actes et prestations. Site internet : HAS. Saint- Denis La Plaine (France) ; 2018 [consulté le 19 janvier 2022]
Cet article vous a-t-il été utile ?

Le champ avec astérisque (*) est obligatoire.

Pourquoi cet article ne vous a pas été utile ?