Greffe rénale (transplantation rénale) et dialyse

Publié dans : Maladie rénale chronique

Deux traitements de suppléance sont possibles en cas d'insuffisance rénale terminale : la greffe rénale (ou transplantation rénale) et la dialyse (hémodialyse ou dialyse péritonéale). Ces traitements peuvent se succéder et se compléter dans le temps.


Après l’annonce de la nécessité d'une suppléance rénale, la personne est informée systématiquement de toutes les modalités de traitement de suppléance : greffe rénale, hémodialyse et dialyse péritonéale.

En cas de maladie rénale chronique stade 5, un traitement « conservateur » avec prise en charge de la personne sans dialyse ni greffe envisagées peut également être proposé.

Cette information prend place dans une démarche d’aide à la décision médicale partagée pour garantir le libre choix des patients.

La greffe rénale (transplantation rénale) est le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale. Elle consiste à greffer un rein prélevé sur un donneur et permet le plus souvent de restituer toutes les fonctions rénales.

Dès lors qu’une greffe est envisagée, un bilan pré-transplantation est effectué. En l'absence de contre-indications, le patient insuffisant rénal est inscrit sur une liste d’attente.

Le rein greffé peut être prélevé :

  • sur une personne décédée,
  • mais également sur un donneur vivant. En effet, le rein greffé peut être donné volontairement par une personne en bonne santé à un proche, dans les conditions définies par la loi française. Il est possible de vivre de façon tout à fait normale avec un seul rein. C’est le don de rein de son vivant.

La greffe rénale peut avoir lieu :

  • avant même que le patient n'ait été dialysé (c'est en général le cas dans la greffe avec donneur vivant),
  • lorsqu'il est en dialyse depuis un certain temps,
  • lorsqu'il est porteur d'un greffon rénal qui ne fonctionne plus assez bien.

Elle permet, le plus souvent, de retrouver un quotidien quasi normal et une bonne fonction rénale. Cependant, un traitement doit être pris sans interruption, pour éviter le rejet du rein transplanté. Un suivi médical régulier est également indispensable.

La greffe rénale en France

En 2019, en France, 3 643 greffes rénales ont été effectuées, dont 510 grâce à un don du vivant (soit 14%).

En 2020, 2595 greffes rénales ont été effectuées dont 390 grâce à un don du vivant (soit 15%).

Pour en savoir plus, consultez la page Les campagnes d'information sur le site dondorganes.fr.

Lorsqu'une maladie rénale chronique arrive au stade d’insuffisance rénale terminale, le dysfonctionnement des reins doit être pallié par la dialyse ou la greffe de rein (transplantation rénale).

Si le choix par le patient et l'équipe médicale porte sur la dialyse, le patient est informé de l'existence de deux techniques : la dialyse péritonéale et l'hémodialyse.

Schéma expliquant le mécanisme des deux techniques de dialyse, la dialyse péritonéale et l’hémodialyse (cf. description détaillée ci-après)

Il existe deux techniques de dialyse : la dialyse péritonéale et l’hémodialyse.

La dialyse péritonéale consiste à inoculer au patient un dialysat, via un cathéter, dans le , situé au niveau du nombril. Après une phase de stase, le liquide est récupéré, dans une poche de drainage.

L’hémodialyse est une technique d’épuration du sang. Le sang est prélevé au niveau du coude puis est épuré dans une machine à dialyse. Le sang épuré est ensuite réinjecté dans le bras du patient.

La dialyse péritonéale

Cette technique utilise les capacités de filtration du .

Elle n'est pas utilisable lorsque la personne présente une insuffisance respiratoire grave, des séquelles d'interventions chirurgicales abdominales ou si elle est obèse.

Elle permet des échanges entre le sang et un liquide, nommé dialysat, introduit à l'intérieur de la cavité péritonéale au moyen d'un cathéter souple permanent placé par voie chirurgicale dans l'. Une fois les échanges effectués, après un certain temps de pause, le dialysat est vidangé via le cathéter, puis un nouveau cycle est recommencé.

L'objectif de ces échanges est de filtrer les déchets et d'éliminer le surplus d'eau.

La dialyse péritonéale est réalisée tous les jours. Trois à quatre cycles sont nécessaires. Ils sont :

  • soit manuels effectués par la personne, éventuellement avec l'aide dune tierce personne,
  • soit automatisés et effectués par une machine, généralement la nuit.

La dialyse péritonéale se déroule à domicile.

La dialyse péritonéale peut être remplacée par l'hémodialyse si elle a été responsable d'infections du ou si sa capacité de filtration devient insuffisante.

En 2018, 6 % des personnes dialysées l'étaient grâce à la dialyse péritonéale.

Vidéo : La dialyse péritonéale à domicile

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L’hémodialyse

Le principe et la durée des séances d'hémodialyse

Au cours de l'hémodialyse, le sang est filtré à travers un dialyseur ou "rein artificiel", puis restitué. La durée et la fréquence des séances sont adaptées à chaque cas. En moyenne, les séances durent quatre heures et sont renouvelées, en général, trois fois par semaine.

En France, en 2018, 94 % des personnes dialysées le sont par hémodialyse.

La fistule artério-veineuse

Comme les séances de dialyse sont fréquentes, il est nécessaire d'avoir un accès vasculaire permanent, de bon débit, pouvant être piqué par les deux aiguilles de dialyse et permettant de brancher le patient au dialyseur, à chaque séance. Une fistule artério-veineuse c'est-à-dire une mise en communication d'une artère avec une veine est créée plusieurs mois avant le début du traitement. Cette fistule permet à la veine d'augmenter de volume. Elle est située le plus souvent au niveau de l'avant-bras.

Le lieu de l'hémodialyse

L'hémodialyse peut être pratiquée :

  • dans un centre d'hémodialyse plus de 56 % des personnes hémodialysées fin 2018) ou une unité de dialyse médicalisée (plus de 25 % des personnes) lorsque la présence d'un médecin est nécessaire ;
  • dans une unité d'auto-dialyse (16 % des personnes) où la personne est autonome, assure elle-même les gestes nécessaires à l'hémodialyse, et peut, dans certains cas, bénéficier d'une aide infirmière ;
  • à domicile (1 %), en présence d'une tierce personne de l'entourage formée aux manipulations.

Vidéo : L'hémodialyse en centre d'autodialyse

© Pulsations Multimedia « Allô Docteurs »

La prise en charge de la maladie rénale chronique stade 5 sans dialyse ni greffe envisagées, appelée « traitement conservateur », est une alternative thérapeutique légitime à la suppléance et la personne en est informée.

C’est un processus de soins actif et de mise en œuvre de traitements centrés sur le patient (et son aidant) qui, dans le cadre d’une décision médicale partagée, ne souhaite pas être traité par dialyse ou transplantation rénale.

L’objectif de cette prise en charge est de mettre en place à domicile des soins permettant d’améliorer la qualité de vie du patient, en veillant à son confort et en évitant les hospitalisations.

  • Haute Autorité de santé (HAS). Guide du parcours de soins - Maladie rénale chronique de l’adulte. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 8 décembre 2023]
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  • Haute autorité de santé (HAS). Maladie rénale chronique : préparation à la suppléance. Site internet : HAS. Saint- Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 19 janvier 2022]
  • Agence de biomédecine. La greffe rénale. Site internet : Agence de Biomédecine. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2021 [consulté le 19 janvier 2022]
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