Mal de tête : comment être soulagé(e) et quand consulter ?
Comment réagir en cas de mal de tête ?

- J’ai un mal de tête occasionnel modéré qui ne m’empêche pas de poursuivre mes activités habituelles.
- J'ai un nouvel épisode de mal de tête semblable à un précédent, j’ai déjà eu un bilan et mon médecin m’a expliqué la cause et les mesures à prendre.
J'applique les conseils pratiques, je prends si besoin des médicaments en automédication et je surveille mon état.
En cas de doute, je contacte mon médecin traitant.

- Mes céphalées s'aggravent progressivement au cours des semaines ou des mois.
- Elles ont un caractère différent de celles que je présentais jusque-là.
- Elles ne cèdent pas au traitement habituel.
- Je n'ai jamais eu mal à la tête jusqu'à présent, et j'ai maintenant des maux de tête à répétition.
Je consulte mon médecin traitant dans les jours qui viennent.

- Mes céphalées sont nouvelles, intenses.
- Elles s'accompagnent d'autres symptômes, notamment de vomissements, douleurs musculaires, fatigue, troubles de la mémoire, baisse de la vision...
Je consulte mon médecin traitant dans la journée.

- Mon mal de tête est soudain, violent et s'accompagne de faiblesse brutale, de paralysie, de mouvements anormaux, de troubles de l'élocution ou d'une confusion.
- Je présente une douleur explosive, insupportable, d'intensité maximale dès le début.
- Je vomis, j'ai de la fièvre, une raideur de la nuque, mon état général se détériore.
- J'ai soudainement des maux de tête violents accompagnés de douleurs d'un ou des deux yeux et je vois flou.
Je contacte sans tarder le service d'aide médicale d'urgence (Samu) : 15 ou 112.
Conseils pratiques pour soulager le mal de tête
Ne vous inquiétez pas. Si certains maux de tête nécessitent une consultation chez le médecin traitant, la plupart d'entre eux sont bénins.
En général, vous pouvez les soulager :
- en vous reposant dans le calme,
- en évitant les facteurs favorisants (sport, alcool...),
- en vous hydratant bien.
Si la douleur ne cède pas, vous pouvez prendre des antalgiques ou en donner à votre enfant si c'est lui qui se plaint de maux de tête
La céphalée de l'adulte : quels médicaments ?
Afin de soulager efficacement la douleur, prenez un médicament antalgique.
Privilégiez le paracétamol. Cet antalgique peut être consommé même pendant la grossesse ou l’allaitement. Il est contre-indiqué en cas d'allergie au paracétamol, de et d'insuffisance hépatique.
En effet, le paracétamol n’est pas un produit anodin. En cas de surdosage, il peut entraîner des lésions graves du foie, parfois irréversibles.
Le paracétamol doit être consommé à la plus petite dose efficace et le moins longtemps possible.
Lors de la prise de paracétamol chez l’adulte, il convient de :
- commencer par la dose la plus faible possible (500 mg) ;
- respecter :
- la dose maximale par prise : 1 g par prise maximum,
- l’intervalle entre les prises : au moins 4 à 6 h,
- la dose maximale par jour : ne pas dépasser 3 g /jour, sauf avis contraire du médecin. Chez les adultes de moins de 50 kg, il est impératif de consulter la notice pour connaître la dose maximale recommandée en fonction de son poids,
- ne pas consommer d’alcool pendant le traitement.
En cas d'allergie au paracétamol, vous pouvez utiliser les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou "AINS" (ibuprofène, kétoprofène) ou l’aspirine.
Ces médicaments comportent cependant plus de risques d’utilisation que le paracétamol. Ne dépassez pas 5 jours d'automédication lors de la prise d'AINS pour douleur. Si la douleur n'est pas passée, consultez votre médecin traitant.
S’il y a un risque d’infection ou une infection déclarée (sinusite, rhinopharyngite, etc.), les AINS doivent être évités (particulièrement l’ibuprofène et le kétoprofène). S’il est nécessaire, le traitement doit êre pris sur avis médical et ne doit pas dépasser 3 jours.
La prise d’AINS est contre-indiquée dans de nombreux cas :
- antécédents connus d’allergie aux AINS, même s’il ne s’agit pas de la mêmemolécule ;
- ulcère de l'estomac ou du duodénum et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ;
- problèmes hémorragiques ( trouble de la coagulation, etc.) ;
- insuffisance hépatique ;
- maladie rénale chronique ;
- insuffisance cardiaque ;
- asthme déclenché par un AINS, même s’il ne s’agit pas de la même ;
- varicelle en raison du risque de complication cutanée infectieuse grave.
La prise d’AINS est également contre-indiquée à partir du 6ème mois de grossesse.
Des restrictions à la prise d’AINS concernent aussi :
- les femmes qui allaitent ;
- les personnes âgées de plus de 65 ans ;
- et les personnes suivant d’autres traitements.
Si vous êtes dans l’une de ces situations, il est important de demander conseil à votre médecin.
Ces médicaments doivent être utilisés seuls, ne mélangez pas les anti-inflammatoires entre eux ou avec l’aspirine. Le traitement doit être le plus court possible.
La céphalée de l'enfant : quels médicaments ?
Ptivilégiez le paracétamol.
Uniquement en cas de contre-indication au paracétamol (allergie, maladie grave du foie, phénylcétonurie), donnez-lui de l'ibuprofène (un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS contre-indiqué avant l'âge de 3 mois). La dose doit être adaptée à son poids :
- pour le paracétamol, un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures ;
- pour l'ibuprofène, un maximum de 20 à 30 mg par kilo et par jour, à répartir en trois ou quatre prises, soit un maximum de 10 mg/kg toutes les huit heures ou 7,5 mg/kg toutes les six heures.
Après l'âge de 6 mois, vous pouvez utiliser, à la place de l'ibuprofène, un autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) : le kétoprofène. Il doit être impérativement utilisé sous forme buvable adaptée et dosée pour les enfants. La dose doit être adaptée au poids de l'enfant : un maximum de 2 mg par kilo et par jour à répartir en quatre prises, soit un maximum de 0,5 mg par kilo toutes les six heures.
N'utilisez qu'un seul type de médicament et privilégiez toujours l'utilisation du paracétamol.
Si votre enfant a la varicelle (ou si celle-ci est suspectée), ne lui donnez pas d'ibuprofène ou de kétoprofène car les anti-inflammatoires non stéroïdiens augmentent le risque de complications cutanées bactériennes de la varicelle. De la même façon, si votre enfant est déshydraté (diarrhées et vomissements importants).
Des complications infectieuses graves cutanée, pulmonaires, ORL neurologiques... ont été constatées après de courtes durées de traitement par l'ibuprofène et le kétoprofène. C'est pourquoi, l'utilisation des AINS, lorsqu'elle est nécessaire, doit être la plus courte possible (moins de 3 jours en cas de fièvre) et à dose minimale.
L'aspirine ne doit pas être administrée chez l'enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d'une mais grave, le .
Les médicaments pour enfants : quelles présentations ?
Les présentations pédiatriques (sachets, cuillères mesures, pipettes graduées...) simplifient l'adaptation de la dose du médicament au poids de votre enfant.
Consultez la notice du médicament et respectez les contre-indications.
- National Health Service (NHS). Headaches. Site internet : NHS. Londres ; 2018 [consulté le 8 février 2021]
- Haute Autorité de santé (HAS). Céphalées chroniques quotidiennes : diagnostic, prise en charge et prévention. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2004 [consulté le 8 février 2021]
- Société française d'études des migraines et céphalées. Migraine et céphalées. Site internet : SFEMC. France ; 2016 [consulté le 8 février 2021]
- Collège des enseignants de neurologie. Céphalée aiguë et chronique chez l'adulte et l'enfant. ECN 2016-2018. Elsevier Masson 4 ème édition. Issy-les-Moulineaux (France)
- Collège national des pédiatres universitaires. Collège national hospitalier et universitaire de chirurgie pédiatrique. ECN 2020-2021. Céphalées. Elsevier Masson 8ème édition. Issy-les-Moulineaux (France)