Le traitement du lymphome non hodgkinien
Publié dans : Lymphome non hodgkinien
28 novembre 2024
Le traitement du lymphome non hodgkinien est mis en place par une équipe de plusieurs médecins. Il peut reposer sur diverses méthodes, associées ou successives (chimiothérapie, immunothérapie, radiothérapie, etc.) Dans tous les cas, le programme de soins est établi selon le type de lymphome.
Le patient atteint d’un lymphome non hodgkinien est pris en charge dans un centre habilité à soigner les cancers, par une équipe pluridisciplinaire :
- hématologue (spécialiste des maladies du sang) ou cancérologue ;
- ;
- biologiste ;
- infirmier ;
- psychologue ;
- assistante sociale ;
- pédiatre (pour les enfants).
Consultez la page Carte interactive de l'offre de soins en cancérologie sur le site e-cancer.fr.
Cette équipe travaille en lien constant avec le médecin traitant.
L’équipe médicale se concerte pour choisir le traitement :
- les formes indolentes se développent très lentement et nécessitent une simple surveillance (ou dans certains cas, un traitement). Toutefois, elles peuvent se transformer en lymphomes agressifs ;
- les formes agressives, qui se développent très vite, doivent être traitées très rapidement. Le traitement choisi est le plus adapté pour obtenir la guérison tout en préservant la qualité de vie du patient et en limitant les complications.
Une proposition de prise en charge est expliquée au patient lors d’une consultation médicale. L’équipe tient compte de son avis et lui demande son accord avant de lui remettre un programme personnalisé de soins (également adressé au médecin traitant).
Comment se fait le choix d’un traitement anti-cancéreux ?
Il n’y a pas un cancer, mais de multiples cancers aux caractéristiques différentes. C’est pourquoi, pour chaque patient, le choix du traitement est orienté par de nombreux critères :
- d’une part, des données médicales (type de cancer, organe atteint, taille de la tumeur, stade d’évolution, résultat des analyses biologiques, retentissement sur l’organisme) ;
- d’autre part, des facteurs individuels (âge du malade, état général y compris sur le plan psychologique, statut socioprofessionnel, etc.)
Selon le type de lymphome non hodgkinien, le traitement repose sur plusieurs soins, pratiqués en association ou successivement.
Un bilan préthérapeutique est indispensable permettant de savoir si l'organisme est bien à même de recevoir le traitement envisagé.
La chimiothérapie et l'immunothérapie en cas de lymphome non hodgkinien
La chimiothérapie
La chimiothérapie est adaptée au type de lymphome non hodgkinien (choix des médicaments anti cancéreux, durée du traitement...)
L'administration par voie veineuse des médicaments nécessite la mise en place d’une chambre implantable. Il s’agit d’un petit boîtier placé sous la peau (généralement au niveau du thorax), relié à un cathéter (tuyau souple et fin glissé dans une veine). Ce dispositif reste en place en permanence, pendant toute la durée de la chimiothérapie, puis de la surveillance après traitement. Il permet d’injecter les médicaments à travers la peau tout en préservant les veines du patient. La chambre implantable offre aussi un meilleur confort de vie, car elle permet de poursuivre les activités quotidiennes.
L'immunothérapie ou thérapie ciblée par anticorps monoclonaux
La chimiothérapie est le plus souvent associée à l'immunothérapie ou thérapie ciblée : on parle d'immunochimiothérapie
Les anticorps monoclonaux sont des anticorps produits en laboratoire, à partir d’un clone de cellule, d’où le terme monoclonal (on parle de biothérapie). Ces anticorps ont la capacité de repérer et de bloquer certains mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses afin de les détruire ou d'empêcher leur multiplication.
L'administration par voie intraveineuse est réalisée sous surveillance hospitalière.
La radiothérapie
La radiothérapie consiste à détruire les cellules cancéreuses en les exposant à des rayonnements ionisants (ex. : rayons X) produits par des appareils spécifiques de radiothérapie.
Ce traitement est dispensé sur plusieurs semaines, par séances quotidiennes (chacune durant quelques minutes).
La radiothérapie ne nécessite pas toujours d'hospitalisation.
La greffe de cellules souches hématopoïétiques
La greffe de cellules souches hématopoïétiques (cellules qui produisent toutes les cellules du sang : globules rouges, globules blancs et plaquettes) est précédée par une chimiothérapie intensive et/ou une radiothérapie qui détruisent les cellules cancéreuses du lymphome non hodgkinien, mais aussi la moelle osseuse (tissu présent dans les os et produisant les différentes cellules du sang).
Pour reconstituer cette moelle osseuse détruite, des cellules souches, capables de fabriquer des globules rouges (hématies), des globules blancs (leucocytes) et des plaquettes, sont injectées par voie veineuse.
On pratique deux types de greffes :
- l’autogreffe consiste à injecter au malade ses propres cellules souches hématopoïétiques ;
- l’allogreffe est l’injection de cellules issues d’un donneur compatible.
Dans tous les cas, la greffe rend nécessaire une hospitalisation de plusieurs semaines.
Vidéo : La chimiothérapie anticancéreuse
[Cette animation 3D explique le traitement du cancer par des médicaments et ses effets secondaires. Elle est réalisée par Blausen Medical.]
Le corps humain est constitué de millions de cellules dont les formes, les tailles et les fonctions sont très diverses. Dans un tissu sain, de nouvelles cellules sont créées au cours d'un processus de division cellulaire, appelée mitose.
Lorsque la cellule est trop vieille, elle s'autodétruit et meurt au cours d'un processus appelé « apoptose ». Un équilibre fragile existe donc entre le nombre de nouvelles cellules créées et le nombre de cellules qui disparaissent chaque jour.
Lorsqu'un cancer se développe, cet équilibre s'en trouve rompu et les cellules commencent à se développer de manière anarchique. La chimiothérapie est un type de traitement qui fait appel à des médicaments très forts permettant de stopper la croissance des cellules cancéreuses.
La chimiothérapie peut prendre diverses formes. Elle peut être administrée sous la forme de pilule, sous la forme d'une injection ou par voie intraveineuse sous la forme d'une perfusion. Une fois les médicaments à l'intérieur de l'organisme, ils se mettent à détruire les cellules cancéreuses en les empêchant de croître ou de se multiplier au cours de la mitose.
En fonction du stade auquel le cancer est arrivé, la chimiothérapie peut guérir le cancer, l'empêcher de se propager ailleurs ou soulager les symptômes. Elle peut être utilisée seule ou en association à d'autres traitements, comme la chirurgie ou la radiothérapie.
La chimiothérapie va malheureusement toucher également les cellules saines, et en particulier les cellules qui se divisent rapidement. Parmi elles, les cellules des cheveux, du sang, de la moelle osseuse et des organes reproducteurs. C'est l'altération des cellules saines qui est à l'origine des effets secondaires. C'est pourquoi les effets secondaires de la chimio sont la perte des cheveux, les nausées, les vomissements, la fatigue ou une baisse du et une anémie.
© Blausen Medical
Des effets indésirables, secondaires au traitement, surviennent :
- nausées, vomissements, aphtes buccaux, diarrhées ;
- perte temporaire des cheveux due à la chimiothérapie (alopécie) ;
- fatigue plus ou moins intense ;
- symptômes semblables à ceux de la grippe (frissons, fièvre, douleurs musculaires, faiblesse, nausées) en cas de traitement par anticorps monoclonaux ;
- rougeur et gonflement de la zone irradiée ;
- baisse des globules rouges (anémie), des globules blancs (risque d'infection) et de plaquettes (risque de saignement)...
Des moyens d’atténuer ou de prévenir ces symptômes existent. Parlez-en à votre médecin. Dans la majorité des cas, ces effets secondaires se dissipent une fois le traitement terminé.
D’éventuels effets secondaires ou complications sont parfois tardifs (infertilité ou insuffisance cardiaque due à la toxicité des médicaments prescrits, hypothyroïdie après une radiothérapie, lié au traitement, etc.)
- Haute Autorité de santé (HAS). Lymphome non hodgkinien de l'adulte : actes et prestations. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2015 [consulté le 19 novembre 2024]
- American Cancer Society. What is non-Hodgkin lymphoma ? Site internet : cancer.org. Atlanta (États-Unis) ; 2024 [consulté le 19 novembre 2024]
- Institut national du cancer. Le lymphome non hodgkinien. Site internet : Inca. Boulogne Billancourt (France) ; 2023 [consulté le 19 novembre 2024]
- National Health service (NHS). Non Hodgkin lymphoma. Site internet : NHS. Londres ; 2022 [consulté le 19 novembre 2024]
- Institut national de la santé et de la recherche médicale. Expertise collective Inserm. Pesticides et effets sur la santé : nouvelles données. Site internet : Inserm. Paris ; 2021 [consulté le 19 novembre 2024]