Le traitement des lésions méniscales du genou
Publié dans : Lésions méniscales du genou
19 octobre 2023
En cas de lésion méniscale, il est important de mettre le genou au repos. L’immobilisation par attelle est parfois nécessaire. Le médecin peut également prescrire des médicaments contre la douleur et l’inflammation. La chirurgie est parfois nécessaire.
Voici quelques conseils utiles si vous avez des douleurs soudaines du genou après un traumatisme ou un mouvement anormal, avant de consulter un médecin :
- arrêtez l'activité ou le sport en cours. Sinon, la lésion méniscale risque de s'aggraver ;
- mettez votre genou au repos et évitez tout appui sur la jambe concernée ;
- si votre genou est gonflé ou douloureux, refroidissez-le avec de la glace pour diminuer l'inflammation. Ne mettez pas la glace directement sur la peau pour éviter la sensation de brûlure provoquée par le froid. Par exemple, disposez la glace dans un linge propre avant de la poser sur le genou. Vous pouvez renouveler l'opération chez vous, toutes les 4 heures, pendant un à deux jours ;
- surélevez votre jambe si le genou a tendance à gonfler.
Si vous avez des douleurs chroniques, ménagez votre genou :
- évitez de marcher lorsque vous avez mal et de rester trop longtemps debout ;
- allongez-vous souvent et reposez-vous ;
- évitez, si possible, de porter des charges lourdes et les mouvements qui déclenchent des douleurs.
Lire l'article Douleurs au genou : que faire et quand consulter ?
Le traitement médical est proposé lorsque le diagnostic de lésion dégénérative des ménisques (méniscose) est posé par le médecin et s’il n’existe pas de symptômes importants ou de gêne dans la vie quotidienne.
En cas de lésion traumatique d'un , le traitement médical peut également rester pertinent de façon à conserver le . En effet, il est possible de laisser en place un lésé si la lésion est stable et ne gêne pas les mouvements.
Le traitement repose sur des médicaments contre la douleur par voie orale avec, si nécessaire, une immobilisation avec une attelle du genou, suivie de séances de rééducation.
Le paracétamol
Cet antalgique peut être consommé même pendant la grossesse ou l’allaitement. Sa sécurité d’emploi ne doit cependant pas faire oublier les cas où il est contre-indiqué : allergie au paracétamol et insuffisance hépatique. En cas de surdosage, il peut entraîner des lésions graves du foie, parfois irréversibles. Le paracétamol doit être consommé à la plus petite dose et le moins longtemps possible. Lors de la prise de paracétamol chez l’adulte, il convient de :
- commencer par la dose la plus faible possible (500 mg) ;
- respecter :
- la dose maximale par prise : 1 g par prise maximum ;
- l’intervalle entre les prises : au moins 4 à 6 h ;
- la dose maximale par jour : ne pas dépasser 3 g /jour, sauf avis contraire du médecin. Chez les adultes de moins de 50 kg, il est impératif de consulter la notice pour connaître la dose maximale recommandée en fonction de son poids ;
- ne pas consommer d’alcool pendant le traitement.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS (ibuprofène ou kétoprofène par exemple).
Ces médicaments comportent plus de risques d’utilisation que le paracétamol. Les AINS ont de nombreuses contre-indications d'utilisation. Ils sont à éviter en cas d'infection suspectée car ils favorisent la survenue de complications.
Ne dépassez pas 5 jours d'automédication lors de la prise d'AINS pour douleur et 3 jours en cas de fièvre. Si la douleur n'est pas passée, consultez votre médecin traitant.
Chacun de ces médicaments doit être administré seul. Ne prenez pas des AINS différents au cours du traitement.
À long terme, la complication redoutée des lésions des ménisques est l’apparition d’une arthrose du genou. En effet, le lésé ne pouvant plus assurer complètement sa fonction d’amortisseur, les cartilages articulaires du genou s’usent progressivement.
Quand faut-il opérer une lésion d'un ménisque ?
La décision d’opérer peut être prise en cas de lésion traumatique du ménisque, mais elle n’est pas systématique.
La chirurgie d'une lésion du non traumatique est rare et n'est nécessaire que si le diagnostic de instable est posé.
L'indication de la chirurgie dépend :
- de la gêne ressentie ;
- de l'étendue et de la localisation de la lésion méniscale ;
- du caractère stable ou instable de la lésion méniscale. Une lésion méniscale est dite instable si un fragment de risque de se déplacer ;
- de l’existence d’autres atteintes qui rendent le genou instable (ex. : lésions du ligament croisé antérieur).
La chirurgie peut être décidée dans un second temps, si les symptômes s’aggravent. Dans tous les cas, le choix entre les diverses options est réalisé par le chirurgien, en accord avec le patient.
La chirurgie méniscale sous arthroscopie
L’opération du se déroule sous arthroscopie. L’anesthésie est locorégionale (une moitié ou la totalité du rachis ou les nerfs du bloc crural-fémoral) ou générale.
Le plus souvent, le patient ne reste qu’une journée à l’hôpital. Il rentre chez lui le soir même, sous la surveillance d’un proche (chirurgie ambulatoire).
Dans de rares cas, l' est effectuée en urgence : c'est le cas, lorsque le genou se bloque (blocage du genou), avec impossibilité prolongée d’étendre complètement la jambe. Il s’agit d’une lésion du dite en anse de seau. L’ permet de confirmer la lésion et de la traiter dans le même temps.
À noter : Avant d'être opéré(e), une consultation est obligatoire auprès d'un médecin anesthésiste. Un bilan sanguin n'est pas toujours nécessaire avant l'intervention chirurgicale. Parlez-en à votre médecin.
La chirurgie du a pour objectif de traiter la lésion méniscale, en privilégiant au maximum la conservation du lésé.
La préservation ou réparation méniscale
Cette technique consiste à réparer les lésions méniscales. Lorsque les déchirures sont récentes, situées dans des zones périphériques bien vascularisées qui cicatrisent facilement, chez des personnes jeunes et motivées, elles peuvent être recousues. La suture est réalisée à l’aide de fil ou d’implants de fixation résorbables.
La méniscectomie partielle
Le chirurgien enlève uniquement la zone abîmée du . Il laisse en place le plus de possible, en conservant au mieux toutes les parties saines du . En effet, l'ablation complète, qui n'est plus pratiquée, exposait à la survenue d'une arthrose du genou (gonarthrose).
Les gestes parfois indispensables
D'autres gestes peuvent être nécessaires, comme la reconstruction du ligament croisé antérieur en cas d'instabilité du genou.
Qu'est-ce que l'arthroscopie ?
L'arthroscopie consiste à réaliser deux petites incisions, l'une sur la face interne, l'autre sur la face externe du genou. Par la première ouverture, le chirurgien introduit un tube de fibres optiques et peut ainsi visualiser sur un écran l’intérieur de l’articulation. Le chirurgien vérifie également l’état des ligaments et du cartilage. Le second orifice sert à insérer de petits instruments pour réparer ou couper les zones abîmées du .
Les avantages de l’ résident dans l’absence de cicatrice et dans des suites postopératoires plus courtes et plus simples que la chirurgie classique (dite ouverte). Néanmoins, cela reste une véritable intervention pratiquée au bloc opératoire, sous anesthésie.
Les suites après une arthroscopie et chirurgie des ménisques
Les suites opératoires sont en général simples. L'appui est repris immédiatement sauf en cas de suture du .
Cependant, après l’intervention, les symptômes suivants font craindre la survenue de complications et doivent être signalés au médecin :
- une fièvre supérieure à 38 °C ;
- une augmentation de la douleur du genou au repos avec chaleur et rougeur locale pouvant faire craindre une infection de l'articulation du genou ;
- un genou qui reste enflé sans être inflammatoire ;
- des problèmes de cicatrisation ;
- des signes de phlébite (douleur et gonflement du mollet).
À long terme, la méniscectomie, même partielle, se complique plus souvent d'arthrose du genou que la réparation méniscale.
Prado, le service de retour à domicile
En cas d’intervention chirurgicale pour vos lésions méniscales du genou, l'Assurance Maladie peut vous accompagner pour préparer au mieux votre retour à domicile. Avec Prado, un conseiller de l’Assurance Maladie vous rend visite pendant votre hospitalisation pour planifier les premiers rendez-vous, dont vous aurez besoin après votre sortie, auprès des professionnels de santé de ville.
Ce conseiller peut également faciliter vos démarches administratives.
La durée de la phase de réadaptation aux activités de la vie quotidienne varie selon l’intervention pratiquée.
Après une méniscectomie partielle
La réadaptation est souvent simple après méniscectomie. Il est conseillé de marcher le plus tôt possible, de solliciter le genou, mais sans trop le plier et de surélever la jambe dans la journée le plus souvent possible.
La rééducation par kinésithérapie se révèle parfois nécessaire. Elle permet de récupérer rapidement et débute immédiatement après l’intervention. Ses objectifs sont de retrouver une mobilité normale du genou et de restaurer la force musculaire et le fonctionnement global du genou (en position debout, lors des sauts, à la course...)
La rééducation peut être effectuée :
- chez un kinésithérapeute, sur prescription du médecin ou du chirurgien ;
- en auto-rééducation. Le patient suit les consignes et effectue les exercices expliqués par le chirurgien. C’est le cas le plus fréquent après une .
Après une réparation des ménisques
Après une réparation des ménisques, les suites opératoires sont plus longues :
- une immobilisation par attelle est souvent prescrite pour favoriser la cicatrisation ;
- des précautions d’appui sont recommandées jusqu'à 6 semaines.
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- Haute Autorité de santé. Recommandations professionnelles : prise en charge thérapeutique des lésions méniscales et des lésions isolées du ligament croisé antérieur du genou chez l'adulte. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2008 19 octobre 2023]
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