L'intolérance au gluten : définition, causes et facteurs favorisants

Publié dans : Intolérance au gluten (maladie cœliaque)

La maladie cœliaque ou intolérance au gluten est une maladie intestinale chronique et auto-immune liée à l'ingestion de gluten, formé à partir de la gliadine contenue dans certains produits céréaliers. Elle survient chez des personnes génétiquement prédisposées.

La maladie cœliaque : une maladie intestinale chronique auto-immune

L’intolérance au gluten est une maladie chronique intestinale auto-immune secondaire à l’ingestion de gluten survenant chez des personnes génétiquement prédisposées. On l’appelle également maladie cœliaque.

Lors de l’absorption d’aliments contenant du gluten, le des personnes concernées réagit à la présence de la gliadine, protéine du gluten, en produisant divers auto-anticorps. La maladie cœliaque est donc une .

À terme, cette réaction auto-immune anormale cause une inflammation et des lésions de la paroi intérieure de l'intestin, en particulier une des villosités de la intestinale, avec deux conséquences :

  • la digestion est altérée ;
  • l’organisme assimile moins bien la majorité des (protéines, graisses, etc.), minéraux et vitamines (fer, calcium, vitamine D, vitamine B9 ou acide folique, etc.)

Maladie fréquente, l’intolérance au gluten peut donner lieu à des symptômes mineurs ou peu caractéristiques. Aussi, l'intolérance au gluten passe souvent inaperçue : chez les adultes, elle est diagnostiquée en moyenne plus de dix ans après l’apparition des premiers symptômes.

Qu'est-ce que le gluten ?

Le gluten se forme lors de l'hydratation d'une pâte et résulte de l’association, avec d'autres éléments, de deux protéines présentes dans le grain de certaines céréales : les gliadines (en cause dans la maladie cœliaque) et les gluténines.

Ces protéines sont présentes dans :

  • les différentes espèces de blé (blé dur, épeautre, kamut) ;
  • l'orge ;
  • le seigle ;
  • les hybrides de ces variétés (par exemple, le triticale, issu du croisement du blé et du seigle).

 

Ne pas confondre intolérance au gluten et allergie au gluten

L'allergie alimentaire au gluten provoque des symptômes survenant immédiatement après l’ingestion de gluten (). Ce type d’allergie se déclare en deux temps. Un premier contact avec le gluten reste sans symptôme. Toutefois, il entraîne la production d’anticorps dirigés contre lui ( E surtout). Ceux-ci se fixent sur les mastocytes (cellules participant à la défense de l’organisme). Lors d’un second contact avec le gluten, les mastocytes sont stimulés. Ils libèrent alors des substances comme l’, causant des symptômes immédiats d'allergie (éruption cutanée, œdème de Quincke, crise d'asthme, etc.).

Les symptômes de l'intolérance au gluten apparaissent de manière progressive et durable (diarrhée chronique, anémie par ex.). En cas de consommation de gluten, la réaction anormale du , avec la production d'auto-anticorps, se retourne contre l’organisme en attaquant la paroi de l’intestin grêle. L'intolérance au gluten est définitive.

En Europe, aux États-Unis, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Inde, la maladie cœliaque toucherait 0,7 à 2 % de la population. La fréquence est probablement sous-estimée en raison de l'existence de formes avec peu de symptômes.

Cette maladie est rare en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne.

Cependant, la diffusion mondiale des aliments contenant du gluten associée aux facteurs prédisposant à la maladie est à l'origine de l'émergence généralisée de la maladie cœliaque.

L'intolérance au gluten est 3 fois plus fréquente chez la femme que chez l'homme.

Maladie cœliaque et prédisposition génétique

La cause exacte de l'intolérance au gluten reste inconnue, mais elle serait surtout d'origine immunitaire, avec une prédisposition génétique :

  • 95 % des personnes intolérantes au gluten sont porteuses d’un ou deux gènes spécifiques (HLA-DQ2 et/ou HLA-DQ8).
  • De plus, la famille rapprochée des personnes intolérantes au gluten développe plus souvent la maladie (10 % de risque chez les parents au premier degré, à savoir le père, la mère, les frères et sœurs, et les enfants éventuels).

Cependant 20 % des individus possèdent les gènes concernés sans présenter d’intolérance au gluten.

Maladie cœliaque et autres maladies auto-immunes

Certaines personnes souffrant de maladies auto-immunes comme un diabète de type1 (insulino-dépendant), des maladies de la thyroïde (maladie d'Hashimoto, maladie de Basedow) et du foie, un vitiligo, etc. sont plus susceptibles de présenter une intolérance au gluten.

  • Société nationale française de gastro-entérologie. Maladie cœliaque. Site internet : SNFGE. Paris ; 2018 [consulté le 14 février 2024]
  • World Gastroenterology Organisation. Pratice Guidelines : Maladie cœliaque. Site internet : World Gastroenterology Organisation. Milwaukee (États-Unis) ; 2016 [consulté le 14 février 2024]
  • Schibli S, Spalinger J, Nydegger A. Mise à jour des recommandations pour le diagnostic de la maladie cœliaque (ESPGHAN 2012). Paediatrica. 2013;24(1)
  • Malamut G. Maladie cœliaque. Elsevier Masson. Gastroentérologie. 2023;40(3):1-7
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