Prévenir les infections à Chlamydia : dépistage et usage du préservatif

Publié dans : Infection à Chlamydia

Pour lutter contre l'infection sexuellement transmissible à Chlamydia, le dépistage et l’usage du préservatif sont les moyens les plus efficaces.

Comment dépiste-t-on une infection à Chlamydia ?

Le dépistage de l’infection à Chlamydia est essentiel pour diminuer les risques d’infection et donc le nombre de personnes atteintes dans la population. Il permet aussi de réduire le risque de complications à long terme chez les femmes.

Il consiste en :

  • une simple analyse d'urine (premier jet d’urine) et parfois un prélèvement local chez l'homme (prélèvement ano-rectal, pharyngé et génito-urinaire, selon les pratiques sexuelles, en particulier chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes) ;
  • un prélèvement vaginal chez la femme, préféré au prélèvement urinaire, ce dernier n'étant fait que si le prélèvement vaginal n'est pas possible.

Le dépistage se fait grâce aux tests d’amplification des acides nucléiques (TAAN) marqués CE.

Ce test inclut aussi le dépistage de la co-infection par Neisseria gonorrhoeae, bactérie à l’origine de la gonococcie.

En cas de résultat négatif et de rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire, le dépistage doit être répété annuellement.

En cas de résultat positif, le test de dépistage permet de prescrire un traitement antibiotique. Dans cette situation, le dépistage doit être répété dans les trois à six mois après le traitement et tous les trois mois pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

Le dépistage de l'infection à Chlamydia par auto-prélèvement

Il existe aussi la possibilité de réaliser soi-même un auto-prélèvement. Le matériel vous est proposé dans un lieu de dépistage.

Vous réalisez vous-même le prélèvement vaginal, anal ou pharyngé. Vous donnez ensuite très rapidement le tube au laboratoire.

Cette option permet d’augmenter le taux de recours au dépistage, sans pour autant se substituer systématiquement au prélèvement par un professionnel de santé.

À qui est proposé le dépistage de l'IST à Chlamydia ?

Le dépistage est recommandé :

  • aux femmes sexuellement actives, âgées de 15 à 25 ans (inclus), y compris les femmes enceintes ;
  • aux hommes sexuellement actifs présentant des facteurs de risque, quel que soit leur âge ;
  • aux femmes sexuellement actives de plus de 25 ans présentant des facteurs de risque ;
  • aux femmes enceintes consultant pour une interruption volontaire de grossesse (IVG), sans limite d’âge.

Quels sont les facteurs de risque d’infection à Chlamydia ?

Les facteurs de risque sont multiples. C’est notamment le fait :

  • d’avoir plusieurs partenaires sexuels (au moins deux dans l’année) ;
  • d’avoir changé récemment de partenaire sexuel ;
  • d’être soi-même ou avec un ou plusieurs partenaires sexuels diagnostiqués avec une autre IST (gonococcie, syphilis, VIH, etc.) ;
  • d’avoir des antécédents d’IST ;
  • d’avoir, lorsqu’on est un homme, des relations sexuelles avec des hommes ;
  • d’être une personne en situation de prostitution ;
  • d’avoir été victime d’un viol.

À quel rythme se faire dépister ?

Le dépistage doit être répété annuellement en cas de test négatif et de rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire.

En cas de test positif, le dépistage doit être répété à 3-6 mois et tous les trois mois pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

Où se faire dépister de l'IST à Chlamydia ?

Il existe plusieurs lieux proposant un dépistage des IST (les trois premiers centres cités proposent gratuitement le dépistage) :

  • les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), dont la liste est disponible sur le site de Sida Info Service ;
  • les Centres de planification ou d’éducation familiale (CPEF), devenus les centres de santé sexuelle. La liste des centres est disponible sur le site IVG.gouv ;
  • les Services de santé universitaire (SSU – gratuit pour les étudiants) ;
  • les centres pratiquant des IVG ;
  • les cabinets de médecine générale, gynécologie, dermatologue vénérologue, sage-femme ;
  • les laboratoires de biologie médicale ;
  • les Centres d’Examens de Santé de l’Assurance Maladie à l’occasion d’un examen de prévention en santé.

Nouvelles mesures pour faciliter le dépistage des IST

Depuis le 1er septembre 2024, l’accès direct aux dépistages de 4 infections sexuellement transmissibles (IST) en plus du VIH est possible à la demande de la personne, sans ordonnance et sans rendez-vous, dans tous les laboratoires de biologie médicale, y compris les laboratoires des établissements de santé.

Ce dispositif appelé « Mon test IST » vient compléter et remplacer « VIH Test » - le dépistage du VIH à la demande de la personne sans ordonnance, pris en charge à 100 % sans limite d’âge et mis en place en 2022.

​Les IST concernées sont :

  • l’infection par le VIH ;
  • l’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) ;
  • l’infection par treponema pallidum (syphilis) ;
  • l’infection par neisseria gonorrhoeae (gonorrhée) ;
  • l’infection par chlamydia trachomatis (chlamydiose).

Il suffit de se présenter à un laboratoire de ville ou hospitalier et de demander à bénéficier d’un dépistage dans le cadre de « Mon test IST ». Un autoquestionnaire sera à remplir pour définir les IST à dépister et les prélèvements adaptés.

À noter : il est possible d’effectuer uniquement un dépistage du VIH.

 « Mon test IST » est accessible à la demande de la personne :

  • sans ordonnance ;
  • sans rendez-vous ;
  • prise en charge à 100%, sans avance de frais pour tous pour le VIH mais uniquement pour les moins de 26 ans pour les 4 autres IST.

Les personnes désirant la gratuité et l’anonymat doivent s'adresser aux centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd).​

​​Le dépistage de ces IST en laboratoire de biologie médicale concerne tous les assurés sociaux et leurs ayants droit ainsi que les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME).

En cas de résultat positif, le biologiste informe la personne par téléphone ou lors de sa venue au laboratoire. Pour le suivi médical, il l’oriente vers un médecin, une sage-femme, un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) ou une structure hospitalière.

Utiliser un préservatif pour prévenir l'infection à Chlamydia

Seules deux méthodes contraceptives dites « barrières » protègent des infections à Chlamydia : le préservatif masculin et le préservatif féminin.

Pour connaître les conditions de prise en charge des préservatifs par l'Assurance Maladie, consultez l'article les contraceptifs barrières. Cette prise en charge est une mesure de prévention et de lutte contre les maladies ou infections sexuellement transmissibles et elle concerne les femmes comme les hommes.

Il est important de souligner que les modes de contraceptions suivants ne protègent pas des IST en général, et donc de l’infection à chlamydia : la pilule contraceptive, l’implant, le patch, l’anneau contraceptif, le stérilet, les spermicides. Même si vous utilisez l’une de ces méthodes contraceptives, vous devez l'associer au préservatif, qu'il soit masculin ou féminin.

En complément du préservatif, adopter une bonne hygiène intime

Au quotidien, quelques bons réflexes contribuent à éviter une infections de la région génitale basse (vulvovaginite).

Pour cela, essayez d’appliquer les principes suivants :

  • effectuez votre toilette intime une à deux fois par jour seulement ;
  • limitez-vous à une toilette externe (au niveau de la vulve) et ne nettoyez pas l’intérieur du vagin (évitez en particulier les douches vaginales) ;
  • privilégiez l’usage d’un savon doux non parfumé ou d’un produit d’hygiène intime, non agressifs pour les muqueuses et la flore vaginale (proscrivez les antiseptiques moussants) ;
  • évitez les gants de toilette, qui sont des nids à microbes ;
  • séchez bien la vulve après l’avoir lavée ;
  • aux toilettes, essuyez-vous toujours d’avant en arrière pour ne pas ramener les germes de l’anus vers le vagin ;
  • si vous employez un diaphragme, lavez-le après chaque utilisation à l’eau savonneuse, sans désinfectant, puis rincez-le et séchez-le soigneusement. 

L’importance de l’hygiène intime chez l’homme

L’hygiène intime chez l’homme est également importante pour prévenir la transmission des germes. En effet, en l’absence de toilette quotidienne, les microbes en provenance de l’anus ou transportés lors des rapports sexuels peuvent se développer dans le prépuce (repli de peau recouvrant le gland).

La toilette quotidienne :

  • pour les hommes non circoncis, le gland doit être décalotté pour la toilette, puis recalotté ;
  • le sexe est lavé à la main (sans gant de toilette) tous les jours à l'eau tiède avec un savon au neutre ;
  • le rinçage et le séchage doivent être soigneux.
  • Haute Autorité de santé (HAS). Réévaluation de la stratégie de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis. Synthèse de la recommandation en santé publique. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2018 [consulté le 14 juin 2023]
  • National Health service (NHS). Chlamydia. Site internet : NHS. Londres ; 2021 [consulté le 14 juin 2023]
  • Medline plus. Chlamydia. Site internet : Medline plus. Bethesda (USA) ; 2023 [consulté le 14 juin 2023]
  • Better Health Channel. Chlamydia. Site internet : Better Health Channel. Melbourne (Australie) ; 2020 [consulté le 14 juin 2023]
  • Santé publique France. Chlamydiae. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2022 [consulté le 14 juin 2023]
  • Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Infections sexuellement transmissibles : gonococcies, chlamydioses, syphilis, HPV, trichomonose. ECN Pilly 2020.
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