Le traitement de l'infarctus du myocarde
Le traitement d'urgence de l'infarctus du myocarde
Bilan en urgence de l'étendue des lésions des coronaires et choix du traitement
L'équipe médicale envoyée par le SAMU pratique un électrocardiogramme (ECG) qui permet de poser un diagnostic et de localiser les lésions des :
- si une ou plusieurs artères ne sont que partiellement obstruées (le sang y circule encore) : un traitement médicamenteux suffit dans l'immédiat. Des anti-aggrégants plaquettaires (aspirine, clopidogrel...) ou des anticoagulants (héparine, fondaparinux) peuvent être administrés en urgence. Puis un bilan avec est effectué afin de faire le point sur les anomalies des artères coronaires ;
- si une artère est totalement obstruée : l'infarctus du est confirmé et le traitement consiste en une « re-perfusion » (désobstruction) de cette artère coronaire. L'objectif est de rétablir au plus vite la circulation du sang dans l'artère coronaire obstruée.
Techniques de "re-perfusion" des artères coronaires en présence d'un infarctus du myocarde
Cette « re-perfusion » peut être réalisée par ou par .
L'angioplastie coronarienne en urgence
L'angioplastie coronarienne n'est possible que si le délai d'intervention est court, moins de 90 minutes depuis le début des symptômes d'infarctus (120 minutes au maximum).
La personne est transférée dans un service de cardiologie interventionnelle (service spécialisé dans le traitement des lésions cardiovasculaires à l'aide de sondes, et sans recours à la chirurgie).
Cette intervention consiste à introduire un cathéter par une artère du bras, à le pousser jusqu'à l'artère coronaire obstruée, à dilater les parois de cette artère à l’aide d’un ballonnet gonflable, afin restaurer la circulation sanguine. Cette dilatation est suivie de la pose d’un : un petit dispositif tubulaire en mailles métalliques placé dans l’artère afin de la maintenir dilatée.
La thrombolyse
La destruction du caillot sanguin (thrombolyse) est proposée lorsque le délai pour l'angioplastie de 90 à 120 minutes ne peut pas être respecté.
Elle nécessite la perfusion d'un médicament fibrinolytique qui dissout le caillot. Le risque est la survenue de complications hémorragiques (en particulier cérébrales). Ainsi, la thrombolyse ne peut donc pas être proposée si la personne est sous anticoagulants, si elle a subi récemment une intervention de chirurgie ou si elle a des antécédents d'accidents hémorragiques (AVC).
Ce traitement peut être commencé au domicile du patient et pendant son transfert à l'hôpital.
Plus le traitement est commencé rapidement, plus la taille de l'infarctus sera limitée.
Dans tous les cas, le malade est hospitalisé en milieu spécialisé de cardiologie et surveillé attentivement.
Reconnaissance en affection de longue durée (ALD) de l'infarctus du myocarde
Votre médecin traitant, en lien avec le cardiologue hospitalier, peut demander la reconnaissance de votre maladieau titre d'une affection de longue durée (ALD). Tous les examens et les soins en rapport avec l'infarctus du sont alors pris en charge à 100 % sur la base des tarifs de l’Assurance Maladie.
Le traitement au long cours après un infarctus du myocarde
Bilan cardiovasculaire
Pendant l'hospitalisation, la prise de tension artérielle et l'examen cardiovasculaire sont réguliers et un bilan complémentaire est réalisé. Il peut comporter divers examens :
- un bilan sanguin,
- un échodoppler cardiaque,
- une ,
- des ECG,
- une scintigraphie cardiaque...
Si besoin, le bilan est complété pour rechercher d'autres atteintes de la maladie athéromateuse : atteinte des artères cérébrales, des artères des jambes...
Mise en route d'un traitement de fond après un infarctus du myocarde
Le traitement est adapté aux résultats du bilan cardiaque. Il est prescrit, à la sortie de l'hôpital, par le cardiologue puis, ultérieurement, par le médecin traitant.
Son objectif est de :
- éviter l'aggravation ou la récidive de l'infarctus ;
- traiter les éventuelles complications : troubles du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque ;
- contrôler et corriger les facteurs de risque cardiovasculaire (diabète, cholestérol élevé...) ;
- éviter les autres atteintes de la maladie cardiovasculaire : accident vasculaire cérébral, artérite des membres inférieurs...
Il comporte un traitement par des médicaments et un changement de mode de vie.
Les médicaments en post-infarctus
Le traitement après infarctus du associe quatre types de médicaments :
- les bêta bloquants : ils ralentissent la fréquence cardiaque et limitent l'intensité de la pression que le sang exerce sur la paroi des artères. Ils évitent la survenue de troubles du rythme cardiaque qui peuvent être une complication de l'infarctus ;
- les anti-aggrégants plaquettaires (aspirine, clopidogrel) : ils empêchent les plaquettes de sang (petits éléments cellulaires du sang ayant un rôle dans la coagulation) de s'agglutiner et donc de former des caillots ;
- les statines : elles freinent la fabrication du cholestérol par le foie ;
- les : ils agissent sur certaines hormones qui régulent la tension artérielle. Cela se traduit par une baisse de la tension artérielle et du travail fourni par le cœur.
Le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire
Ce traitement comporte, selon les besoins, un traitement d'un diabète, d'une hypercholestérolémie... Il est commencé dès la survenue de l'infarctus du myocarde et son suivi est assuré par le médecin traitant.
Il est associé à une modification des habitudes de vie :
- alimentation équilibrée,
- arrêt du tabac,
- modération de la consommation d'alcool,
- pratique d'une activité physique adaptée.
La prise en charge d'éventuelles complications de l'infarctus
Après la survenue d'un infarctus du myocarde, des complications peuvent apparaître :
- des troubles du rythme cardiaque. S'ils persistent, un pacemaker ou un peuvent être mis en place sous anesthésie locale ;
- la persistance d'une angine de poitrine. Une avec pose de stent ou un pontage coronarien peuvent être nécessaires lorsqu'un rétrécissement de certaines persiste ;
- une insuffisance cardiaque si la capacité à se contracter du ventricule gauche est diminée. Un traitement médicamenteux adapté est mis en place.
- Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Infarctus du . Site internet : Inserm. Paris ; 2019 [consulté le 16 septembre 2020]
- Haute Autorité de santé (HAS). Infarctus du myocarde (IDM) - Programme Pilote 2008-2013. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2013 [consulté le 16 septembre 2020]
- Collège national des enseignants de cardiologie. Société française de cardiologie. Syndromes coronariens aigus. ECN 2019. Elsevier Masson. Issy-les-Moulineaux
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