Mise en route d'un traitement de fond après un infarctus du myocarde

Un traitement permanent est prescrit, à la sortie de l'hôpital, par le cardiologue puis, ultérieurement, par le médecin traitant. Il est adapté aux résultats du bilan cardiaque. 

Son objectif est de :

• éviter l'aggravation ou la récidive de l'infarctus ;
• traiter les éventuelles complications : troubles du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque ;
• contrôler et corriger les facteurs de risque cardiovasculaire (diabète, cholestérol élevé...) ;
• éviter les autres atteintes de la maladie cardiovasculaire : accident vasculaire cérébral, artérite des membres inférieurs...

Il comporte un traitement par des médicaments et un changement de mode de vie.

Les médicaments en post-infarctus

Le traitement après infarctus du myocarde associe quatre types de médicaments :

• les bêta bloquants : ils ralentissent la fréquence cardiaque et limitent l'intensité de la pression que le sang exerce sur la paroi des artères. Ils évitent la survenue de troubles du rythme cardiaque qui peuvent être une complication de l'infarctus ;
• les anti-aggrégants plaquettaires (aspirine, clopidogrel) : ils empêchent les plaquettes de sang (petits éléments cellulaires du sang ayant un rôle dans la coagulation) de s'agglutiner et donc de former des caillots ;
• les statines : elles freinent la fabrication du cholestérol par le foie ;
• les inhibiteurs de l'enzyme de conversion : ils agissent sur certaines hormones qui régulent la tension artérielle. Cela se traduit par une baisse de la tension artérielle et du travail fourni par le cœur.

Le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire

Ce traitement comporte, selon les besoins, un traitement d'un diabète, d'une hypercholestérolémie... Il est commencé dès la survenue de l'infarctus du myocarde et son suivi est assuré par le médecin traitant.

Il est associé à une modification des habitudes de vie :

• alimentation équilibrée ;
• arrêt du tabac ;
• modération de la consommation d'alcool ;
• perte de poids ;
• pratique d'une activité physique adaptée.

Les femmes moins observantes dans la prise du traitement de fond : pourquoi ?

Par rapport aux hommes, les femmes sont davantage susceptibles de ne pas respecter le traitement médicamenteux prescrit en raison de divers facteurs tels que :

• des préoccupations liées à la sécurité des médicaments ;
• des préoccupations liées à des effets secondaires perçus ;
• des contraintes sociales.

En cas de préoccupations liées à la sécurité des médicaments ou d’apparition d’un signe ou symptôme que vous pouvez interpréter comme étant un effet secondaire médicamenteux, il est essentiel de ne pas arrêter de vous-même la prise du ou des médicaments, ni de diminuer les doses des médicaments. Il faut avant tout en parler à votre médecin. Celui-ci pourra, en effet, vous fournir des explications. En cas d’apparition d’un signe ou d’un symptôme, il évaluera dans quelle mesure il peut s’agir d’un effet indésirable et il évaluera s’il y a lieu de modifier le traitement. 

Pourquoi faire de la réadaptation cardiaque après un infarctus ?

La réadaptation cardiaque a pour but de rééduquer le cœur à l'effort selon ses capacités et de permettre la reprise d'une vie la plus normale possible après un infarctus du myocarde. Elle est commencée progressivement lors de votre hospitalisation en service de cardiologie, puis elle est pratiquée dans un établissement spécialisé en soins de réadaptation cardiaque :

• soit en hospitalisation complète (séjour de deux à trois semaines) ;
• soit en hospitalisation de jour après retour à domicile ;
• soit en soins externes sans hospitalisation.

Votre cardiologue choisit les modalités de réadaptation les plus adaptées à votre cas.

Pourquoi les femmes victimes d'un infarctus du myocarde suivent-elles moins souvent les séances de réadaptation cardiaque ?

Par rapport aux hommes, les femmes se soustraient plus fréquemment aux programmes de rééducation cardiaque préconisés par le médecin, en raison de facteurs tels que le manque de temps ou les responsabilités familiales.

Par ailleurs, les programmes de rééducation cardiaque ne sont pas toujours suffisamment adaptés aux besoins spécifiques des femmes (souvent plus âgées et en moins bonne santé que les hommes).

Or le traitement médicamenteux et la rééducation post-infarctus constituent des mesures de prévention de récidive d’infarctus du myocarde, de complications cardiovasculaires et de mortalité. Il est donc très important de bien prendre ses médicaments et d’effectuer la rééducation post-infarctus prescrite.