Facteurs de risque d’infarctus de myocarde chez la femme

Publié dans : Infarctus du myocarde chez la femme

Les femmes présentent les mêmes facteurs de risque cardiovasculaire que les hommes avec néanmoins une plus grande sensibilité à ces facteurs. Elles présentent également des facteurs de risque cardiovasculaire qui leur sont propres. Quels sont les facteurs de risque cardiovasculaire chez la femme et comment les prévenir ou les traiter ?

Les femmes présentent les mêmes facteurs de risque cardiovasculaire que les hommes avec parfois certaines particularités. 

Certains facteurs sont liés à l’âge et aux antécédents familiaux. D’autres sont des facteurs sur lesquels on peut agir. Les mesures de prévention et de traitement de ces facteurs de risque « dits évitables » sont les mêmes que pour les hommes.  

Vous les trouverez dans l’article « Comment réduire son risque cardiovasculaire ».

Cependant, les femmes sont plus sensibles que les hommes aux facteurs de risque traditionnels tels que :

  • l’hypertension artérielle ;
  • le diabète ;
  • l’hypercholestérolémie ;
  • le tabagisme. 

Cela signifie que, pour un niveau de risque similaire (exemple : chiffres de tension artérielle identiques, consommation tabagique identique), les femmes ont tendance à présenter un risque plus élevé d’infarctus du par rapport aux hommes. Il est donc encore plus crucial, pour elles, de mettre en œuvre la prévention et le traitement de ces facteurs de risque, sans pour autant les négliger ou les minimiser chez l’homme !

Vous trouverez ci-après les différents facteurs de risque cardiovasculaire ainsi que les grands points de prévention. 

Il est important de faire surveiller régulièrement sa tension artérielle au cabinet médical (valeur normale <140/90 mmHg) ou par auto-mesure tensionnelle

Si l’hypertension artérielle persiste, votre médecin traitant vous prescrira un traitement médicamenteux, dont l’objectif est de normaliser les chiffres tensionnels.

Les mesures de prévention de l’hypertension artérielle que l’on peut mettre en œuvre sont :

  • manger peu salé et équilibré ;
  • perdre du poids en cas de surpoids ;
  • pratiquer une activité physique régulière.

Lire l’article « Suivi médical et hygiène de vie en cas d’hypertension artérielle (HTA) ».

Le diabète de type 2 est favorisé par le surpoids et la sédentarité. Ce qui signifie que contrôler son poids, lutter contre la sédentarité et pratiquer une activité physique régulière) permettent de le prévenir.

Le dépistage du diabète se fait lors d’un bilan sanguin (dosage de la glycémie), prescrit par votre médecin.

Le traitement du diabète repose sur la mise en œuvre de mesures hygiéno-diététiques (alimentation équilibrée permettant de lutter contre le surpoids, activité physique régulière) ainsi que sur la mise en place d’un traitement médicamenteux, qui peut être nécessaire.

Retrouvez davantage d’informations dans l’article « Vivre avec un diabète au quotidien : gérer son alimentation ».

Le taux de cholestérol dans le sang est mesuré lors d’un bilan lipidique, prescrit par le médecin (analyse biologique suite à une prise de sang).

Selon son mode de transport dans le sang, on distingue :

  • le « HDL » ou « bon » cholestérol, qui élimine les plaques d’. Ce bon cholestérol est plus élevé chez la femme avant la ménopause ;
  • le « LDL » ou « mauvais » cholestérol à l’inverse va déposer le cholestérol sur la paroi des vaisseaux. Un excès de LDL dans le sang va générer la formation de plaques d’.


Ce qui permet de normaliser le taux de cholestérol :

  • l’activité physique : à ce jour, le seul moyen d’augmenter le bon cholestérol ;
  • l'alimentation: le régime hypocholestérolémiant est la première démarche à effectuer.

Des informations sont détaillées dans l’article « Alimentation : les matières grasses »

Lorsque ces mesures sont insuffisantes, un traitement médicamenteux est nécessaire.

Vous trouverez davantage d’informations dans l’article « Trop de cholestérol et/ou de triglycérides dans le sang ou dyslipidémie »

 

Le surpoids augmente de manière directe le risque de maladies cardio-vasculaires.

Le surpoids augmente aussi le risque d’hypertension artérielle, de diabète et d’anomalies du cholestérol.

Il est essentiel de faire un bilan cardiovasculaire chez les personnes obèses notamment quand l’index de masse corporelle (IMC ou index de masse corporelle) dépasse 35.

Il est également essentiel primordial de mettre en place, avec son médecin, des stratégies de prévention et de traitement du surpoids.

Vous trouverez davantage d’informations dans l’article « Surpoids et obésité de l’adulte » 

L’activité physique permet de prévenir l’hypertension artérielle, le diabète, les anomalies du cholestérol et de lutter contre le surpoids.

Il faut savoir adopter les bonnes habitudes, c’est à dire :

  • lutter contre la sédentarité : tout au long de la journée, il convient de diminuer les comportements sédentaires (position assise, allongée ou position debout statique), de se lever et de bouger toutes les 2 heures pendant les périodes assises prolongées, de marcher au moins 30 minutes par jour ;
  • dans la semaine, consacrer, au minimum, 5 jours par semaine à une activité physique, même modérée.

Pour aller plus loin, consulter l’article « Activité physique et santé »

L’arrêt du tabac diminue le risque de survenue de maladie liées au tabac, notamment de maladies cardio-vasculaires.
Il est conseillé : 

  • pour les adolescentes et à tout âge de ne pas commencer à fumer ;
  • pour les femmes de 18 à 50 ans d’arrêter de fumer les plus tôt possible ;
  • pour les femmes ménopausées : il n’est jamais trop tard pour arrêter.

Pourquoi faut-il arrêter de fumer ?

Le tabac est un important facteur de risque cardiovasculaire : 80 % des infarctus du des femmes de moins de 50 ans concernent les femmes fumeuses.

Vous trouverez des astuces pour arrêter de fumer dans l’article « Tabac – Arrêter de fumer »

Deux risques liés au tabac et spécifiques pour la femme

Tabac et pilule contraceptive = danger. Mais il ne faut pas se tromper de cible : c’est le tabac qu’il faut arrêter et non la pilule. 

Lire l’article « Quelle contraception quand on fume ? » 

Tabac et grossesse = danger pour la mère et l’enfant, pendant la grossesse et au-delà. 

Pour plus d’information, vous pouvez lire l’article « Tabac et grossesse »

 

 

La maladie rénale chronique est un facteur de risque cardiovasculaire majeur dans la mesure où elle augmente le risque d’insuffisance cardiaque, aggrave l’athérosclérose par de nombreux mécanismes, parmi lesquels une aggravation de la résistance à l’ et l’hypertension tension artérielle (HTA).

Pour plus d’information, consulter l’article « Maladie rénale chronique ».  

Moins de 6 heures de sommeil, de façon chronique, augmente le risque cardiovasculaire de façon importante. 

Plus d’informations, lire « Insomnies : que faire au quotidien pour mieux dormir ? » 

Le stress est un facteur de risque de l’infarctus du .

Vous trouverez des conseils pour réduire votre stress dans l’article « Le stress »

Les experts recommandent de ne pas consommer plus de 10 verres standards par semaine, en limitant la consommation à 2 verres standards maximum par jour, et en incluant des jours sans consommation au cours de la semaine.
Lorsque cette dose est dépassée, le risque d’hypertension artérielle et d’infarctus du (mais également d’autres maladies) apparaît. 

Retrouver les informations complètes dans l’article « Les maladies liées à l’alcool » 

Les drogues comme la cocaïne ou le cannabis sont des facteurs de risque cardiovasculaires. D’autres drogues: MDMA (3,4-méthylenedioxy-N-méthylamphétamine), ecstasy, héroïne, ont aussi des effets cardiovasculaires. C’est le cas également du protoxyde d’, lorsqu’il est utilisé sans surveillance médicale et de manière répétée (par exemple dans un cadre récréatif). 

Plus d’informations dans l'article « Drogues : comment se faire aider et à qui s’adresser ? ». 

Les femmes présentent également des facteurs de risque d’infarctus du qui leur sont propres.

Pendant et après la grossesse : hypertension artérielle gravidique, pré-éclampsie et diabète gestationnel 


Lors de la grossesse, peuvent survenir des complications telles que : 

Une surveillance indispensable après la grossesse

L'hypertension L’hypertension artérielle ou le diabète peuvent perdurer après la grossesse. 
Leur traitement est donc essentiel pour prévenir un infarctus du .

En cas de disparition de l’hypertension artérielle ou du diabète après la grossesse, il est néanmoins recommandé de renforcer le dépistage et la prévention cardiovasculaire toute sa vie : une hypertension artérielle ou un diabète apparus pendant la grossesse, même s’ils guérissent ensuite, constituent des facteurs de risque cardio-vasculaire.

 

La contraception œstro-progestative, le syndrome des ovaires polykystiques et autres maladies hormonodépendantes 

La contraception hormonale

Si la contraception œstro-progestative sous forme de pilule, de patch ou d’anneau augmente le risque d’infarctus du , cette augmentation reste très modérée chez les personnes jeunes (moins de 35 ans) qui ne fument pas et qui n’ont pas d’autres facteurs de risque (antécédent familial, dyslipidémie connue : concentration anormalement élevée ou diminuée de lipides dans le sang…).
En revanche, chez les personnes avec facteurs de risque vasculaire (âge de plus de> 35 ans et consommation de tabac, diabète avec complication vasculaire, obésité avec indice de masse corporelle > 35), choisir une autre contraception est souhaitable.

Pour plus de renseignements, lire l’article « Quelle contraception quand on fume ? »

Deux risques liés au tabac et spécifiques pour la femme

Tabac et pilule contraceptive = danger. Mais il ne faut pas se tromper de cible : c’est le tabac qu’il faut arrêter et non la pilule. 

Lire l’article « Quelle contraception quand on fume ? » 

Tabac et grossesse = danger pour la mère et l’enfant, pendant la grossesse et au-delà. 

Pour plus d’information, vous pouvez lire l’article « Tabac et grossesse »

 

Le syndrome des polykystiques et autres maladies hormonodépendantes 

Le syndrome des ovaires polykystiques augmente le risque d’infarctus du , ce qui justifie de renforcer la prévention et le dépistage des autres facteurs de risque cardiovasculaire.

D’autres maladies hormonodépendantes comme l’endométriose sont également en lien avec les maladies cardio-vasculaires.

Les séquelles de radiothérapie et les maladies auto-immunes

Les femmes qui ont subi une radiothérapie thoracique et/ou une chimiothérapie (par exemple pour un cancer du sein) sont plus à risque que les autres de faire un infarctus du

Les femmes ont aussi plus fréquemment que les hommes des maladies auto-immunes et inflammatoires, qui accélèrent le vieillissement des artères et influencent la formation de caillots sanguins

La ménopause

La ménopause est une période d'augmentation du risque cardiovasculaire. Ce risque peut être majoré par certains traitements hormonaux substitutifs.

Impact des violences physiques faites aux femme sur les maladies cardiovasculaires 

Les femmes ayant subi des violences physiques ont une augmentation du risque cardiovasculaire :

  • le stress aigu augmente la fréquence cardiaque et la pression artérielle ;
  • le stress chronique peut déclencher une inflammation persistante, facteur de développement de l’athérosclérose (maladie touchant les artères de gros et moyen calibre et caractérisée par l'apparition de plaques d').

Comment agir ?

  • Dans la mesure du possible, il est donc important de vous se soustraire aux violences ;
  • en cas de survenue d’une douleur thoracique, informez il convient d’informer le médecin que vous subissez des violences physiques (qui représentent donc un facteur de risque de l’infarctus du ) ;
  • après un infarctus du , il est également important de ne pas subir à nouveau des violences physiques (prévention d’une récidive).

Des Des informations et des conseils dans sont consultables dans l’article « Violences faites aux femmes : que faire ? ».  

  • Académie nationale de médecine, rapporteur : Gilard M. L’inégalité de prise en charge de l’infarctus du chez les femmes en France, rapport, séance du 14 janvier 2025 Site internet : Académie de médecine. Paris ; 2025 [consulté le 22 mai 2025]
  • Fédération française de cardiologie. Pour protéger le cœur des femmes, être informé(e) ne suffit pas, il faut passer à l’action ! Site internet : FFC. Paris 2023 [consulté le 22 mai 2025]
    Olié V. et coll. « Épidémiologie des facteurs de risque cardiovasculaire : les facteurs comportementaux », Épidémiologie des maladie cardiovasculaire, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé publique France. Hors-série du 4 mars 2025, pp. 81-101
  • Olié V. et coll. « Épidémiologie des facteurs de risque cardiovasculaire : les facteurs non comportementaux ». Épidémiologie des maladie cardiovasculaire. Bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé publique France. Hors-série du 4 mars 2025, pp. 102-116
  • Gouvernement français du Premier ministre. Comment repérer un infarctus chez une femme ? Site internet : info.gouv.fr. Paris ; 2025 [consulté le 22 mai 2025]
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