Sommaire : Hypersudation (transpiration excessive)

Hypersudation (transpiration excessive) : quel traitement ?

Si vous transpirez trop, votre médecin vous prescrit d’abord un antitranspirant et/ou des médicaments. Si cela reste insuffisant, vous êtes pris en charge par un dermatologue qui préconise un traitement par ionophorèse ou toxine botulique.

La consultation médicale en cas de transpiration importante

Pour vous proposer le traitement le mieux adapté à votre situation, votre médecin traitant vous questionne et vous examine.

Votre médecin peut vous soumettre un questionnaire spécifique, pour évaluer l’importance de votre transpiration, son impact psychologique et sur votre vie quotidienne.

Si votre transpiration anormale est localisée et qu'aucune cause n'est suspectée, aucun bilan n'est utile.

Si vous présentez une transpiration excessive généralisée, il recherche des symptômes qui pourraient l’aider à identifier une éventuelle cause expliquant votre transpiration. Il s’agit par exemple d’une fièvre, de bouffées de chaleur de la ménopause, d'un surpoids ou d'une obésité... Des analyses de sang ou des examens complémentaires peuvent aussi être prescrites, pour préciser le diagnostic.

Votre médecin traitant recherche la présence d'anomalies de la peau favorisées par une trop forte transpiration : mycoses de la peau ou des ongles, verrues...

Il vous adresse à un dermatologue si des soins spécifiques sont nécessaires.

Les traitements proposés pour l’hyperhidrose

Votre médecin traitant ou votre dermatologue peuvent vous prescrire divers types de traitements.

Les antiperspirants ou antitranspirants

En plus des mesures locales simples, le médecin peut conseiller l'utilisation d'un produit à usage local  : un antitranspirant (ou produit antisudoral ou antiperspirant) souvent à base de sel d'aluminium, tel que le chlorure d'aluminium.

Les antitranspirants obstruent les glandes sudorales. Ils sont souvent irritants.

Pour limiter l'irritation, l'antitranspirant doit être utilisé sur une peau sèche au coucher, puis être totalement éliminé par lavage après 6 à 8 heures. Il est donc appliqué tous les soirs jusqu’à la normalisation de la sudation, puis une fois toutes les 1 à 3 semaines. En cas d'irritation, les applications sont espacées.

Des séances d’ionophorèse pour réduire la production de sueur

Il s’agit de plonger pieds et mains dans un récipient d’eau où passe un courant électrique de faible intensité qui réduit la production de sueur. Des éponges mouillées munies d'électrodes existent également pour traiter les aisselles.

En général, une dizaine de séances de 20 minutes chacune sont nécessaires pour obtenir un résultat satisfaisant. Des séances espacées d'entretien sont souvent utiles.

Elles ont lieu chez le dermatologue, mais la personne concernée par l'hypersudation peut aussi poursuivre le traitement chez elle, après avoir acquis un appareil spécifique.

Parfois, l’ionophorèse cause des sensations désagréables (picotements, irritation cutanée et douleur en cas de plaie de la zone immergée). Elle est contre-indiquée formellement chez les porteurs de pacemaker et elle est évitée chez les personnes porteuses de prothèse métallique et les femmes enceintes.

Des injections de toxine botulique pour bloquer les glandes sudorales

Ces injections ne sont envisagées qu’en dernière intention quand le retentissement de l’hypersudation est très important. Elles doivent être effectuées par un dermatologue.

Après repérage par des tests spécifiques des zones atteintes par l'hypersudation, le dermatologue injecte en différents points la botulique qui stoppe la fabrication de sueur, en interrompant le signal transmis aux par le cerveau.

Ce traitement est efficace en général pour une durée de trois à six mois. Ensuite, d’autres séances sont programmées, en général tous les 6 mois, les injections devant être espacées d’au moins trois mois.

L’injection de toxine botulique est contre-indiquée en cas de prise de certains antibiotiques, d’anticoagulants, d’aspirine et en cas d’allergie à l’ (protéine présente dans l’œuf).

La toxine botulique peut avoir des effets secondaires gênants (ex. : hématome au point d'injection, faiblesse musculaire ou fourmillements). C’est pourquoi ces soins concernent seulement les patients ayant une hyperhidrose accentuée, avec un impact psychologique et social important. Pour les mêmes raisons, on ne pratique pas d’injection pendant la grossesse.

La prise en charge du traitement par injection de toxine botulique est soumise à un accord préalable de l'Assurance Maladie.

Consultez les informations en langage « facile à lire et à comprendre » (FALC) sur le rôle de la toxine botulique, en téléchargeant la bande dessinée La toxine botulique – Une piqûre pour détendre les muscles (PDF), réalisée par l’association CoActis Santé dans le cadre de son projet SantéBD.

La sympathectomie thoracique pour hyperhidrose

Cette intervention chirurgicale permet de couper les petits nerfs qui déclenchent l’hypersudation des aisselles, du visage et des mains. Pour cela, on pratique de très courtes incisions dans le thorax. Cette opération, faite par voie endoscopique, réduit la transpiration dans la partie supérieure du corps.

Toutefois, pour compenser ce phénomène, l’organisme peut se mettre à transpirer excessivement dans sa partie inférieure. C’est pourquoi la sympathectomie est aussi réservée aux hypersudations sévères résistantes aux traitements locaux.

Vidéo : Le traitement de l'hyperhidrose par l'ionophorèse et l'injection de toxine botulique

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