La santé des yeux de l'enfant
Publié dans : Hypermétropie
06 mars 2025
Pour préserver les yeux de son enfant, il est important d'adopter de bons gestes dès sa naissance, de consulter son médecin pour les examens programmés de suivi de son enfant, de participer aux dépistages proposés en centre de protection maternelle et infantile ou à l'école et de consulter lorsque des symptômes oculaires apparaissent.
Les troubles de la réfraction (myopie, hypermétropie et astigmatisme) ont des répercussions sur les apprentissages scolaires et la vie quotidienne. Par ailleurs, une vision très différente entre l’œil droit et l’œil gauche peut être responsable d'une amblyopie (voir l'encadré ci-dessous).
Consulter un médecin ophtalmologue en présence de symptômes oculaires
Un examen ophtalmologique est indispensable si votre enfant présente un ou plusieurs de ces signes :
- avant que l’enfant parle (âge préverbal) : strabisme (l’enfant « louche » ; par exemple, en cas de strabisme convergent, les yeux regardent en direction du nez), nystagmus (mouvement rythmique et involontaire des yeux), torticolis, anomalie du comportement visuel ;
- dès qu’il parle, il faut aussi surveiller l'apparition de symptômes : maux de tête, vision double (diplopie) ou autres symptômes oculaires.
Comprendre l’amblyopie
L’amblyopie est la conséquence d’une différence de vision entre l’œil droit et l’œil gauche, que cette différence de vision soit liée à une myopie, une hypermétropie ou un astigmatisme : l’enfant voit différemment ou moins bien d’un œil si bien que le cerveau s’adapte en « oubliant » l’image d’un œil.
L’amblyopie peut entraîner la perte définitive de la vision d’un œil si elle est diagnostiquée tardivement (après 6 ans). Un traitement le plus précoce possible permet au contraire la guérison.
Examens de suivi de l'enfant par le médecin traitant ou le pédiatre
Les examens de dépistages (lors de consultations systématiques par le médecin traitant ou le pédiatre, examens de dépistage) sont très importants. En effet, dans 75 % des cas, l’enfant ne se plaint pas et les troubles visuels n’entraînent pas de symptômes.
Lors de chacun des examens de suivi de l'enfant, le médecin examine les yeux, les paupières, les mouvements des yeux, etc. à la recherche d'une anomalie. Si besoin, il adresse l'enfant à un médecin ophtalmologue pour un examen spécialisé.
Lire « Le suivi médical de l'enfant »
Participer aux dépistages à l’école et à la PMI
Dépistage des troubles de la vue en petite section de maternelle
Un dépistage des troubles de la vue en petite section de maternelle (de 2 ans et demi à 4 ans) est organisé par l’Assurance Maladie et l’Éducation nationale dans certains départements français. Il est en effet important de dépister au plus tôt un trouble de la vue pour permettre à l’enfant de bien démarrer ses apprentissages à l’école. Cet examen de dépistage gratuit nécessite une simple autorisation de votre part.
Dépistage lors des bilans de santé programmés à l’école ou en centre de protection maternelle et infantile
Les troubles de la vue peuvent être dépistés lors de bilans de santé obligatoire effectués à l’école :
- lors du bilan de santé entre 3 et 4 ans organisé à l’école par la protection maternelle infantile (PMI) ;
- lors du bilan de santé entre 5 et 6 ans effectuée par la médecine scolaire ;
- lors de la visite de dépistage infirmier pour la 12e année de l’enfant.
En savoir plus sur le suivi de la santé des élèves à l’école sur le site education.gouv.fr.
Si certaines mesures peuvent prévenir l’apparition de la myopie chez l’enfant ainsi que son évolution, ce n’est pas le cas de l’astigmatisme et de l'hypermétropie.
Dans tous les cas cependant, les yeux des enfants sont fragiles et doivent être protégés pour préserver une bonne vision le plus longtemps possible.
Protéger les yeux de son enfant du soleil
Pour tous les enfants, la protection des yeux lors de l’exposition solaire au soleil est indispensable.
Les conseils suivants concernant l’exposition solaire sont applicables à tous les enfants, qu’ils soient astigmates, hypermétropes, myopes ou non, car l’exposition solaire peut provoquer des lésions oculaires plus ou moins sévères.
Les différents moyens pour protéger les enfants mais aussi toute la famille des rayonnements UV du soleil sont les suivants :
- éviter l’exposition au soleil lorsque les rayonnements UV sont les plus forts : l’été, de 9 h à 17 h ou dans les endroits où la réverbération du soleil est importante : près de l’eau (lac, mer,plage), dans les endroits enneigés ;
- se protéger en cas de sortie à l’extérieur :
- s’installer à l’ombre,
- porter d’un chapeau à large bord,
- porter des lunettes de soleil anti UVA/UVB répondant à des normes de qualité et adaptées au visage de l’enfant chacun (notamment, elles ne doivent pas laisser passer le soleil sur les côtés).
Ces recommandations, à adapter aux conditions de l’environnement, sont importantes chez l’enfant : d’une part, les yeux des enfants sont plus sensibles aux UV que ceux des adultes et, d’autre part, c’est dans l’enfance que la quantité d’exposition au soleil est la plus importante.
Ces recommandations sont également applicables chez l’adulte. Complétées par d’autres mesures telles que le port de vêtement couvrant ou l’application de crème solaire, elles font partie des mesures de prévention des cancers de la peau (mélanome en particulier).
Éviter les carences en vitamines A
Il est important d’assurer à son enfant une alimentation équilibrée sans carence en vitamine A., car cette vitamine a une action dans le fonctionnement de la rétine.
La vitamine A se est présente dans l’alimentation sous 2 formes :
- une origine animale dans l’huile de foie de poisson, le foie, le lait, le beurre, etc. (70 % des apports) ;
- une source végétale : les caroténoïdes provitaminiques A (transformés en vitamine A) (30 %) dans les carottes, épinards, abricots, melons, etc. (30 % des apports).
Limiter l’usage des écrans et diminuer la fatigue oculaire
Il est important pour l’enfant de faire des pauses pour reposer ses yeux et de diminuer son temps passé devant les écrans (télévision, jeux vidéo sur console, tablette ou ordinateur, téléphone mobile).
Quelques conseils :
- évitez la télévision et les écrans non interactifs avant l’âge de 3 ans ;
- après 3 ans, la télévision peut être introduite mais avec modération. Jusqu’à 10 ans, préférez des programmes adaptés à la jeunesse, d’une durée dépendant de l’âge de votre enfant et de sa capacité d’attention ;
- à partir de 10 ans, continuez d’accompagner votre enfant dans le choix de ses programmes, en fonction de ses goûts et de sa sensibilité.
L’enfant doit avoir un bon éclairage lors de son travail scolaire de façon à prévenir la fatigue oculaire.
Prévenir les traumatismes de l’œil
Les traumatismes de l’œil sont de nature diverse : un corps étranger dans l’œil, des brûlures par un produit chimique, un choc (accident de vélo, utilisation d’un outil, coup d’ongle, etc.).
Il existe des mesures simples pour les éviter et protéger les yeux de son enfant :
- rangez loin de votre enfant (en hauteur dans un placard fermé par exemple) les produits ménagers, les objets pouvant blesser et les outils de bricolage loin de votre enfant ;
- interdisez à votre enfant de jouer avec un pistolet à billes, un tir-à-l’arc, arbalète, un fusil, etc. ;
- mettez-lui un casque lorsqu’il se déplace en avec une trottinette, à vélo ou en roller par exemple.
- Rideau N. Troubles de la réfraction. Ophtalmologie. Éditions Ellipse. 2023:15-25
- World Society of Paediatric Ophtalmology and Strabismus (Société mondiale des Ophtalmologistes pédiatres et strabologues). Déclaration de consensus sur la myopie 2023. Site internet : WSPOS. Londres ; 2023 [consulté le 12 décembre 2024]
- World Society of Paediatric Ophtalmology and Strabismus. WSPOS Sunlight Exposure and Children ‘s Eyes Consensus Statement - 2016. Site internet : WSPOS. Londres ; 2017 [consulté le 12 décembre 2024]
- Carences vitaminiques (hormis la carence en vitamine D). Pédiatrie - Maladies infectieuses. Elsevier Masson. 2019;39(2):1-11
- Mayouego Kouam J., Epée E., Azria S., Enyama D., Omgbwa Eballe A., Ebana Mvogo C., Cherifi M. Aspects épidémiologiques cliniques et thérapeutiques des traumatismes oculaires de l’enfant dans un service d’urgences ophtalmologiques en Île-de-France. Journal Français d'Ophtalmologie. Elsevier Masson 2015;38(8):743-751