Reconnaître un herpès génital

Publié dans : Herpès génital

L'herpès génital est une maladie virale très contagieuse et sexuellement transmissible. Après la primo infection, le virus s’installe dans l’organisme et s’y « endort ». Il se manifeste ensuite, lors de poussées, par de petites cloques évoluant en plaies, localisées sur les organes sexuels ou à proximité.

Qu'est-ce que l'herpès génital ?

L’herpès génital est une infection sexuellement transmissible, virale et récidivante : elle peut ressurgir plusieurs fois chez la même personne.

La contamination par le virus de l'herpès ne s'effectue que par un contact direct et intime entre deux personnes car ce virus est fragile. Il n'existe donc pas de risque de transmission indirecte dans les piscines, les saunas ou par le siège des toilettes.

Le risque le plus grave est la transmission du virus au nouveau-né lorsque la femme enceinte est infectée. Mais cette situation est rare (environ 3 cas pour 100 000, soit 20 cas par an en France).

Deux virus peuvent être à l’origine de l’herpès :

  • le type 1 (ou HSV1), responsable des infections herpétiques de la partie supérieure du corps. L'infection peut atteindre la bouche, la de l'œil et la lèvre supérieure (herpès labial ou « bouton de fièvre »). Toutefois, de plus en plus d'infections génitales sont dues à HSV1. Elles sont favorisées par les pratiques sexuelles bucco-génitales ;
  • le type 2 (ou HSV2), à l'origine des infections de la partie basse du corps, en particulier de l’herpès génital.

En France, l'herpès génital touche 20 % de la population sexuellement active et particulièrement les personnes âgées de 25 à 35 ans.

La vie du virus de l'herpès

Le virus de l'herpès pénètre dans l'organisme et il est responsable d'une primo-infection. Il s'installe dans l'organisme, reste latent et il est réactivé par moments, donnant une poussée d'herpès.

Le premier contact avec le virus de l'herpès : la primo-infection herpétique génitale

La primo-infection génitale se produit lors d’un rapport sexuel, avec ou sans pénétration. Elle génère des symptômes génitaux plus ou moins forts.

Suivant les cas, le partenaire qui transmet le virus :

  • a des lésions génitales dues au virus HSV2 ou plus rarement au virus HSV1 (lésions d’herpès sur le sexe, les fesses ou les cuisses), ou est porteur du virus sur ses muqueuses génitales, sans symptômes ;
  • présente un bouton de fièvre sur les lèvres dû au HSV1. Un rapport sexuel mettant en contact la bouche avec le sexe peut être à l’origine d’une transmission du virus HSV1 aux parties sexuelles du partenaire.

La réactivation du virus herpétique : apparition d'une poussée d'herpès génital

Une fois contracté, le virus de l'herpès chemine dans les nerfs sensitifs correspondant au territoire infecté et se loge dans un ganglion nerveux où il reste "endormi". Il devient latent pour une période allant de quelques semaines à plusieurs années, voire définitivement.

Mais le plus souvent, le virus réapparait périodiquement dans la zone génitale, là où il a été contracté : ce sont les poussées d’herpès ou récurrences ou récidives. En effet, sous diverses influences, le virus se multiplie et, longeant les nerfs, revient coloniser le territoire de la peau ou des muqueuses initialement infectées en provoquant des lésions beaucoup moins étendues mais volontiers récidivantes.

Certains facteurs favorisent les poussées d'herpès génital :

  • le stress ;
  • la fatigue ;
  • une autre infection ;
  • une baisse des défenses immunitaires ;
  • un changement hormonal (pendant les règles, par exemple).

Les récidives (ou récurrences herpétiques) sont plus fréquentes au cours de l’année qui suit la primo-infection.

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Absence de symptômes

L'herpès génital peut passer complètement inaperçu. Certaines personnes, hommes ou femmes, peuvent avoir été en contact avec le virus et ne jamais développer de symptômes de l’herpès. Elles sont susceptibles de transmettre le virus à un partenaire car le virus est présent sur leurs muqueuses de façon intermittente sans aucun symptôme.

Herpès génital : la primo-infection

Primo-infection sans symptômes

La première infection par le virus (ou primo-infection) passe souvent inaperçue.

Lésions minimes sur les organes génitaux

Des lésions minimes ou modérées d’herpès sont présentes au niveau de la zone d'éruption. De petites cloques apparaissent, groupées en « bouquet ». Elles ressemblent à de petites bulles remplies d’un liquide transparent évoluant rapidement vers des ulcérations.

Elles génèrent une irritation, des démangeaisons, des picotements, des brûlures, une gêne ou une douleur.

Primo-infection herpétique génitale douloureuse

Des lésions génitales ou avoisinantes plus importantes et douloureuses sont présentes.

Chez la femme, une inflammation aiguë et douloureuse de la vulve et du vagin (appelée vulvovaginite) s'accompagne de vésicules sur la vulve et d'ulcérations douloureuses recouvertes d'un enduit blanchâtre qui s'étendent jusqu'à l'anus.

De la fièvre, des ganglions gonflés au niveau de l'aine, des courbatures, des maux de tête, des maux de ventre, des douleurs en urinaires sont souvent présents.

Chez l'homme, des lésions rouges et ulcérées douloureuses peuvent être présentes sur le sexe et être accompagnées d'une inflammation de l’anus et du rectum (ou anorectite).

La cicatrisation des lésions peut être longue et parfois nécessiter plusieurs semaines.

Les poussés d'herpès génital ou récidives ou récurrences

Chez la femme

Les récidives d'herpès génital se manifestent par :

  • des signes annonciateurs : picotements, sensation de brûlure au niveau de la zone d'éruption ;
  • une rougeur au niveau de la vulve ou du vagin (vulvovaginte), suivie par l'apparition de petites cloques, chargées de virus. Celles-ci vont se rompre et évoluer en petites plaies à vif, parfois très douloureuses. Ces symptômes peuvent être accompagnés de pertes vaginales ;
  • des lésions d’herpès pouvant apparaître à proximité des organes sexuels : cuisses, anus, fesses... ;
  • parfois des lésions localisées profondément dans le vagin et même sur le col de l’utérus. Il n’y a pas de symptômes apparents, ce qui rend le diagnostic difficile car les signes ne sont pas visibles à l’œil nu.

La guérison est obtenue en 7 à 10 jours.

Chez l'homme

Les récidives d'herpès génital se manifestent par :

  • des signes annonciateurs de la poussée d’herpès comparables à ceux de la femme ;
  • des symptômes (rougeurs, cloques, croûtes) souvent moins douloureux que chez la femme ;
  • des lésions généralement présentes sur le pénis ou le prépuce. L’herpès est particulièrement gênant et long à cicatriser lorsque les boutons se trouvent sur les testicules ;
  • des lésions d’herpès sur les cuisses, l’anus ou les fesses.

La guérison est obtenue en 7 à 10 jours.

Vidéo : Les infections herpétiques

[Cette animation 3D explique les infections herpétiques sur le visage et sur la zone génitale. Elle est réalisée par Blausen Medical.]

L'herpès ou l'herpès simplex est une infection virale qui provoque des plaies apparaissant le plus souvent sur le visage ou dans la zone génitale.

Il existe deux types spécifiques d'infections à herpès.

L'infection par le virus de l'herpès simplex 1 (VHS-1) est habituellement associée aux lésions vésicules des lèvres, de la bouche et du visage. Ces plaies apparaissent sous forme de boutons de fièvre et forment finalement une croûte dure. Cette infection est habituellement acquise dans l'enfance et se transmet par la salive.

L'infection par le virus de l'herpès simplex 2 (VHS-2), également dénommé herpès génital, est une maladie sexuellement transmissible. Elle se manifeste sous la forme de lésions vésicules apparaissant sur le pénis, le scrotum, les lèvres, le vagin, la cuisse supérieure, les fesses ou autour de l'anus.

Les symptômes de ces deux types d'herpès peuvent aller d'une intensité moyenne à grave. En réalité, certaines personnes ont des symptômes tellement atténués qu'elles n'ont pas conscience d'avoir un herpès.

Bien qu'une personne contaminée par le virus de l'herpès puisse n'en avoir aucun symptôme externe, le virus reste en sommeil dans le corps. Il peut être réactivé par le stress ou une maladie et peut se propager par contact de peau à peau. La transmission est possible même lorsqu'aucune lésion n’est présente.

L'herpès génital peut être transmis à l'enfant pendant l'accouchement si le bébé entre en contact direct avec le virus. Il n'existe pas de traitement de l'herpès, toutefois, les médicaments permettent d'en atténuer les crises.

© Blausen Medical

  • Collège national des enseignants de dermatologie. Infections à herpès virus de l'enfant et de l'adulte immunocompétents : herpès cutané et muqueux. ECN 2018. 6è édition Elsevier Masson
  • Collège des universitaires de Maladies infectieuses et tropicales. Infections à herpès virus du sujet immunocompétent. ECN Pilly 2020. Éditions Alinéa Plus
  • Société française de dermatologie. L’herpès génital. Site internet : Dermato-info.fr. Paris ; 2019 [consulté le 23 juin 2022]
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  • Collège national des pédiatres universitaires. Herpès génital au cours de la grossesse. ECN 2021.8è édition Elsevier Masson
  • Société nationale française de colo-proctologie L'herpès anal. Site internet : Snfcp. Paris ; 2020 [consulté le 23 juin 2022]
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