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Zéro alcool pendant la grossesse

L'alcool consommé par une femme enceinte passe très rapidement dans le sang du fœtus. Il peut être responsable d'un retard des acquisitions du langage, de l'écriture, de la motricité fine, de troubles du comportement, mais en plus, en cas de consommation importante, de graves malformations et d'un retard de croissance. Dès que vous êtes enceinte, cessez toute consommation d'alcool.

Consommation d'alcool pendant la grossesse : quels sont les risques ?

Quelle que soit la dose bue, l’alcool ingéré par une femme enceinte passe presque intégralement dans le sang du fœtus.

Cela peut avoir des effets irréversibles sur le bébé. Le plus souvent, lorsque la consommation d'alcool est modérée, il s’agit de troubles des apprentissages (écriture, lecture, motricité fine, etc.), de l'adaptation et du comportement (hyperactivité, agressivité, etc.) appelés troubles causés par l'alcoolisation fœtale (TCAF).

Dans d’autres cas, en cas d'alcoolisation importante, l’enfant présente un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), avec des anomalies sévères du développement, par exemple :

  • des anomalies du visage : nez court, lèvre supérieure mince, menton petit et en retrait, fentes des paupières étroites, oreilles basses et mal ourlées... ;
  • un retard de croissance affectant également le crâne (périmètre crânien insuffisant) ;
  • des handicaps comportementaux et/ou cognitifs (retard mental, dyslexie, troubles du langage oral, dyspraxie, troubles de mémoire, d’attention), observés dans près de 50 % des cas ;
  • des malformations d'organes plus fréquentes (système nerveux, cœur, os, etc.).

L’absorption d’alcool est néfaste pendant toute la grossesse et il n’a jamais été mis en évidence de seuil en deçà duquel les risques sont nuls, d’où la recommandation "0 alcool pendant la grossesse".

Selon les données du Baromètre santé 2017, la consommation d’alcool pendant la grossesse, n’est pas rare en France. En effet, parmi les femmes interrogées, enceintes au moment de l’enquête ou mères d’un enfant de moins de 5 ans :

  • Près de 6 femmes sur 10 ont déclaré avoir été informées des risques de la consommation d’alcool par le médecin ou la sage-femme les suivant ou les ayant suivies.
  • 1 sur 10 a déclaré avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse. 

En 2021, lors de l'enquête nationale périnatale, environ 97 % des femmes ont déclaré n’avoir jamais consommé d’alcool durant la grossesse. Néanmoins, ces chiffres sont à prendre avec précaution, la consommation d'alcool pouvant être sous-déclarée.

Une femme allaitante qui boit de l'alcool transmet ce dernier à son bébé par son lait. Cela peut avoir des effets néfastes sur le sommeil et le développement de l’enfant.

D'où la recommandation de zéro alcool pendant la grossesse et l’allaitement.

L'alcoolisation fœtale en France

En France, entre 2006 et 2013, 3 207 nouveau-nés (soit une naissance par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à l’alcoolisation fœtale dont pour 452 d’entre eux (soit une naissance par semaine) un syndrome d’alcoolisation fœtale.

Ces chiffres sont sous-estimés car ils ne tiennent pas compte des diagnostics posés lorsque l'enfant est plus grand.

Pour obtenir plus d’informations sur le syndrome d’alcoolisation fœtale, visiter le site Association SAF France.

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Qui peut vous aider à ne pas boire d'alcool pendant la grossesse ?

Vous avez consommé de l'alcool avant même de savoir que vous étiez enceinte

Soyez rassurée. Le risque de malformations et de est très faible après des consommations légères ou un épisode de binge drinking en début de grossesse, mais il est capital, dès que vous avez connaissance de votre grossesse, d'arrêter toute consommation d'alcool.

Le binge drinking

Le binge drinking, ou « biture express » ou encore « beuverie express », est un mode de consommation qui consiste à boire de l’alcool ponctuellement, le plus rapidement possible et en grandes quantités. En français, on parle de "conduite d’alcoolisation aiguë", de "recherche d’ivresse" (ou, plus familièrement, de "défonce" ou de "cuite"). Le binge-drinking peut être responsable d'un coma éthylique. 

Enceinte, vous éprouvez des difficultés à arrêter de boire de l'alcool

Si vous éprouvez des difficultés liées à la consommation d’alcool, si vous continuez à en boire même occasionnellement, parlez-en car il existe des solutions :

  • Parlez-en avec votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme qui sauront vous conseiller.
  • Votre caisse d’Assurance Maladie peut vous donner les coordonnées des structures de prise en charge. Il suffit d’appeler le 36 46 (service gratuit + coût de l’appel).
  • Vous pouvez aussi contacter Alcool Info Service au 0 980 980 930, de 8 h à 2 h du matin, 7 jours sur 7 (appel anonyme et non surtaxé). Si vous le souhaitez, un conseiller peut vous rappeler.
  • Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Alcool et grossesse. ECN 2018. Éditions Elsevier Masson
  • National Health service (NHS). Drinking alcohol while pregnant. Site internet : NHS. Londres ; 2020 [consulté le 24 septembre 2021]
  • Haute Autorité de santé. Troubles causés par l’alcoolisation fœtale : repérage. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2013 [consulté le 24 septembre 2021]
  • Santé publique France. Baromètre santé 2017. Consommations d’alcool et de tabac durant la grossesse. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2019 [consulté le  24 septembre 2021]
  • Santé publique France.Enquête nationale périnatale 2021. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2022 [consulté le 23 janvier 2023]

 

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