Les symptômes, le diagnostic et l'évolution d'une fracture de la jambe

Publié dans : Fracture de la jambe

La fracture de la jambe provoque un bruit de cassure et une douleur vive dans le membre inférieur. Le blessé ne peut plus poser le pied par terre. Il s’agit d’une urgence. Le diagnostic est confirmé par des radiographies.

La fracture des os de la jambe se manifeste par :

  • un craquement douloureux dans la jambe. La personne blessée ne peut plus prendre appui sur le membre atteint ;
  • éventuellement un raccourcissement de la jambe avec le pied tourné en dehors ;
  • parfois un état de choc (pâleur, sensation de malaise, accélération des battements du cœur).

Sur le lieu d’un accident, si une personne ayant subi un traumatisme présente ces symptômes :

  • Contactez immédiatement les services médicaux d'urgence : le 15 ou le 112.
  • Ne bougez pas la personne blessée.
  • Ne manipulez pas la jambe et n'essayez pas de la réaxer.
  • En présence d'une plaie, couvrez-la d'un tissu propre.
  • En cas d'hémorragie, comprimez la plaie.

Une fois les secours arrivés, la jambe du patient est immobilisée grâce à une attelle. Puis, le blessé est transporté au service des urgences de l’hôpital le plus proche.

N° d’Urgence Médicale

  • Samu : 15
  • Pompiers : 18
  • Appel d'urgence européen : 112

Ces numéros sont gratuits et peuvent être appelés d'un téléphone fixe ou d'un téléphone mobile même bloqué ou sans crédit.

Le diagnostic est réalisé le plus souvent par un médecin urgentiste.

Il interroge le blessé sur l'heure et les circonstances de l'accident, la force du traumatisme (choc direct, torsion de la jambe, chute, etc.) et la localisation de la douleur.
Il fait le point sur ses problèmes médicaux (maladie, etc.) et ses traitements en cours.

Il examine la jambe à la recherche :

  • d’une plaie mettant l’os en contact avec l’extérieur. On parle alors de fracture de jambe ouverte. En revanche, si la peau est intacte, on dit que la fracture est fermée ;
  • d'un hématome, d'ecchymoses (bleus) ou d'éraflures de la peau ;
  • d’une déformation de la jambe. Il s’agit peut-être d’une fracture déplacée (les fragments osseux ont bougé l’un par rapport à l’autre) ;
  • d’une anomalie du pouls au niveau de la cheville et du pied trouvée en cas d’atteinte des artères ;
  • d’un trouble de la mobilité des orteils en cas de lésion des nerfs de la jambe.

Il examine le blessé et vérifie son état général. Il recherche plus particulièrement une baisse de tension, un pouls rapide, une autre fracture ou une autre lésion liée au traumatisme, etc.

Après l’examen, la jambe est de nouveau immobilisée avec une attelle spécifique qui laisse passer les rayons X. Cela permet de réaliser des radiographies, afin de :

  • confirmer le diagnostic et savoir s’il y a un seul ou plusieurs os brisés ;
  • situer plus précisément l’endroit de la fracture. Ceci est particulièrement important chez l'enfant. En effet, le trait de fracture peut endommager le cartilage de conjugaison, impliqué dans la croissance en longueur des os ;
  • savoir s’il y a une ou plusieurs fractures sur le même os ;
  • préciser le tracé des traits de fracture (trait transversal, oblique, en spirale, multiple, etc.) ;
  • savoir si les os de la jambe sont alignés (fracture non déplacée) ou s'ils sont déplacés les uns par rapport aux autres.

La bonne consolidation d'une fracture de la jambe

Après le traitement orthopédique ou chirurgical, la fracture de la jambe est consolidée le plus souvent sans séquelles, en quelques mois.

Les complications précoces d'une fracture de la jambe

Cependant, la fracture de jambe peut être à l’origine de certaines complications :

  • une infection cutanée et éventuellement osseuse (ostéite) en cas de fracture ouverte et surtout si la plaie contenait des corps étrangers (ex. : terre, gravillons) ;
  • une paralysie partielle de la jambe ou des orteils, si le nerf sciatique a été touché lors de la fracture ;
  • un syndrome de loge quelquefois. Il s’agit d’une compression des vaisseaux sanguins par un hématome et un œdème du mollet, responsable d'une gêne à la circulation du sang dans la jambe. Cette affection se traduit par des douleurs, une diminution de la sensibilité de la jambe et de sa mobilité. Elle nécessite une intervention chirurgicale ;
  • une embolie graisseuse. Des cellules graisseuses, présentes dans le cœur du tibia, forment un embol qui part dans la circulation artérielle et obture des petits vaisseaux du cerveau, de la rétine, des poumons, etc.

Les anomalies de consolidation des os de la jambe

L'évolution est parfois anormale aboutissant à :

  • un déplacement des os fracturés après un traitement orthopédique ;
  • une nouvelle fracture de la jambe après ablation du matériel de fixation, en raison d'une consolidation insuffisante ;
  • un retard à la consolidation de l’os ;
  • une absence complète et définitive de consolidation osseuse ou pseudarthrose observée six mois après l’accident. La pseudarthrose est parfois infectée. Un traitement spécifique est mis en place ;
  • une consolidation de l’os en mauvaise position (avec présence d'un cal vicieux), c'est à dire dans une position qui ne correspond pas à son anatomie initiale ;
  • un syndrome douloureux persistant après la consolidation au niveau de la jambe (algoneurodystrophie) ;
  • une inégalité de longueur des jambes chez l'enfant due à une accélération de la croissance au niveau de la fracture ou à un écrasement des fragments osseux en cas de fracture comminutive (en plusieurs morceaux).
  • Bertani A, Mathieu L, Rongiéras F, Chauvin F. Fractures de jambe de l'adulte. EMC - Appareil locomoteur 2016;11(2):1-20 [Article 14-086-A-10].
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  • National Health service. Broken leg. Site internet : NHS. Londres ; 2021 [consulté le 23 février 2023]
  • Warvreille G. Traumatisé des membres. ECN 2020. Orthopédie Traumatologie. 7ème édition actualisée. MED-LINE Éditions.
  • Phieffer LS, Goulet JA. Retard de consolidation des fractures tibiales. J Bone Joint Surg Am. 2006;88:206-16.
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