Fibrillation auriculaire ou atriale : les différents traitements
Les objectifs du traitement en cas de fibrillation auriculaire
Les soins dispensés pour une fibrillation auriculaire poursuivent plusieurs objectifs :
- prévenir les embolies artérielles (obstruction brusque d’une artère) dues à la formation de caillots sanguins dans le cœur ;
- réduire la fréquence du rythme cardiaque, pour la normaliser et diminuer les symptômes gênants ;
- prévenir l'aggravation d'une affection cardiaque liée à la fibrillation auriculaire.
Après établissement du diagnostic, le traitement est élaboré par le médecin traitant et le cardiologue, en fonction de plusieurs critères :
- l'âge de la personne ;
- les caractéristiques de la fibrillation auriculaire ;
- les éventuelles maladies associées.
L’équipe médicale discute avec le patient du traitement envisagé avant sa mise en œuvre.
Le traitement en cas de fibrillation auriculaire
Si l'épisode de fibrillation auriculaire est bref, avec peu ou pas de gêne et aucun risque d'embolie, le médecin peut estimer qu’aucun traitement n’est utile. Néanmoins, il convient d’adopter une bonne hygiène de vie pour limiter le risque cardiovasculaire.
À l’inverse, si la situation médicale du patient le nécessite (fibrillation auriculaire durable, risque de artérielle...), le médecin propose un traitement.
Un traitement qui fluidifie le sang : les anticoagulants
Il vise à empêcher l’apparition de caillots et donc de thrombose artérielle (ce traitement prévient en particulier la survenue d'un AVC). Il s'agit de médicaments empêchant la coagulation (ou "anticoagulants") :
- les antivitamines K (AVK),
- les anticoagulants oraux directs (dabigatran, rivaroxaban, apixaban).
Le risque lors de la prise d'anticoagulants est la survenue d'hémorragies. En cas de saignement sous anticoagulants, un avis médical est nécessaire.
Les plaquettaires (clopidogrel, aspirine) sont rarement utilisés et ne sont prescrits que dans certaines situations, chez les personnes ne pouvant pas prendre d'anticoagulants.
Votre pharmacien vous accompagne dans le suivi de votre traitement anticoagulant
Le traitement par anticoagulant oral nécessite une vigilance particulière pour prévenir certains risques d’interactions entre médicaments. En plus du suivi médical de votre médecin traitant, vous pouvez bénéficier de l’accompagnement du pharmacien de votre choix. Ce dernier vous donne des conseils sur le bon usage de vos médicaments en tenant compte de vos habitudes de vie. Il s’assure avec vous du bon suivi de votre traitement et vous adresse à votre médecin traitant si besoin.
Si vous souhaitez bénéficier de cet accompagnement personnalisé, confidentiel et gratuit, parlez-en à votre pharmacien.
Lorsque le patient a une contre-indication à la prise d'anticoagulants, une occlusion de l’auricule cardiaque gauche (petit appendice de l'oreillette gauche dans lequel un caillot sanguin se forme facilement), réalisée par voie transcutanée, permet de prévenir ce risque de thrombose et d'embolie artérielle.
Un traitement pour réguler le rythme cardiaque
Les médicaments anti-arythmiques
Les médicaments anti-arythmiques les plus utilisés sont les bêtabloquants (métoprolol, propranolol) ou certains (vérapamil, diltiazem). Ils diminuent la fréquence des battements de cœur.
Plus rarement, d'autres anti-arythmiques sont utiles : la flécaïnide, ou la propafénone.
La cardioversion
En cas de risque vital ou si le patient reste en fibrillation auriculaire malgré le traitement antiarythmique, une cardioversion électrique est proposée par application sur la poitrine un bref choc électrique, pour rétablir des battements cardiaques normaux et réguliers.
Le choc électrique est pratiqué au cours d’une hospitalisation et sous anticoagulants. Après la cardioversion, la poursuite d’un traitement par un médicament antiarythmique est nécessaire pour maintenir le rythme cardiaque normal.
L'ablation des foyers arythmogènes responsables de la fibrillation atriale
Elle est proposée lorsque les médicaments anti-arythmiques ne sont pas efficaces ou rarement en première intention.
La technique utilisée consiste à réaliser des "brûlures" des zones situées au niveau des et impliquées dans le déclenchement de la fibrillation auriculaire. Un cathéter est introduit dans une veine de l'aine et poussé jusque dans les oreillettes. On utilise pour détruire les foyers soit des courants de (température élevée) soit la cryothérapie (traitement par le froid).
Lire la fiche d'information et de consentement pour une ablation de fibrillation atriale de la Société française de cardiologie
Lorsque une chirurgie cardiaque est nécessaire (par ex. : remplacement d'une valve cardiaque), une ablation chirurgicale des foyers arythmogènes est possible simultanément.
Un bilan pré-opératoire est nécessaire ainsi qu'une hospitalisation.
Le traitement des maladies sous-jacentes
Dans tous les cas, outre le traitement de la fibrillation auriculaire elle-même, le traitement peut concerner :
- d’éventuelles maladies associées : HTA, maladie d'une valve cardiaque, insuffisance cardiaque, hyperthyroïdie, apnées du sommeil...
- les facteurs de risque cardiovasculaire identifiés lors du diagnostic de la maladie.
Vidéo : Pourquoi un traitement anticoagulant en cas de fibrillation auriculaire ?
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